Quartiers populaires

Le PCF est de retour

Le 9 juin dernier s’est tenue à « Fabien » une réunion de travail sur les quartiers populaires, destinée aux secrétaires départementaux et aux militants engagés dans ces quartiers. Une première. Et une première plutôt réussie.

Bon rapport, débat interessant et premières décisions prises. Le rapport fut présenté par Amadou Deme, responsable du secteur Quartiers populaires. « Nous voulons agir à partir des réalités des quartiers populaires et y ramener la République » dit-il d’emblée. Revivifier la République, c’est renforcer l’égal accès de tous aux services publics dans tous les domaines : éducation, police, justice, culture, sport, politique familiale…
Alors que règnent bien souvent les divisions, les culpabilisations, la dissolution des solidarités de classe, le rapporteur propose « deux réponses : l’universalité et l’action collective. (…) Reconstruire de l’espoir, ouvrir de la perspective, construire des revendications pour qu’elles deviennent majoritaires, des luttes pour redonner confiance passe, pour nous, par la reconstruction d’un lien politique et humain avec les habitants des quartiers populaires. Sans ce lien avec des millions d’habitants à l’échelle du pays, difficile d’être crédible sur notre action politique, sur ce que l’on veut reconstruire. Aujourd’hui, le poison de la division rend pour ces habitants peu évidente l’idée d’intérêt commun et encore moins celui de la conscience de classe. L’autre est plus vécu comme un danger, un concurrent et non comme un point d’appui pour gagner des améliorations collectives. Reconstruire du lien humain et politique, c’est donc s’interroger sur notre façon de faire de la politique. Quand le quotidien est si dur, est-ce que nos tracts, nos initiatives correspondent bien ? La question de la solidarité devient donc essentielle, les gens ne sont pas heureux quand il n’y a pas de solidarité, de liens entre eux. »
Reprendre pied dans ces quartiers, c’est connaître ses forces, cibler ses interventions, reprendre le porte à porte, mettre en place un travail de proximité, de solidarité, par exemple avec un repas de quartier, le soutien scolaire, une bourse aux vêtements, les voyages à la mer, la bataille contre le trafic de drogue. « Et quel que soit le cas de figure, nous avons besoin de plus de politique. Contrairement aux thèses de Terra-Nova qui invitent la gauche à renoncer aux milieux populaires, les militants communistes entendent redonner de la force politique à leurs actions envers ces catégories. »

Solidarité concrète et politique autrement

Présidé par Nathalie Simonnet (93), le débat qui a suivi permis de faire un tour de France des « quartiers », de la Seine-St-Denis au Val d’Oise, de l’Essonne aux Alpes Maritimes en passant par le Rhône. Les noms de villes défilaient, Grigny, Vaulx-en-Velin, Marseille, Bobigny, Argenteuil. Dans cet échange d’expériences, beaucoup de questions, encore, et, chaque fois, des débuts de réponse. C’est quoi un quartier populaire ? De la pauvreté, de la misère mais pas que, une grande diversité de situations à prendre en compte. Connaît-on vraiment nos forces dans ces quartiers ? Et si l’on commençait par recenser les nôtres ? (Jacques Chabalier) Comment relancer la solidarité concrète, active ? Est-ce renoncer à faire de la politique ou faut-il faire de la politique autrement ? Non pas en baissant la barre mais en trouvant les mots et les gestes pour être compris ? Ne pas penser à la place des gens. Comment lutter contre le clientèlisme ? Comment s’opposer à l’autoritarisme policier, au contrôle au faciès ? Empêcher les expulsions ? Comment partir des besoins des gens, les aider, les accompagner ? Comment rencontrer les gens, là où ils sont ? Quid des réseaux sociaux ? Comment faire des sections ou des locaux du PC des lieux de vie ? Comment sortir de pratiques paternalistes ? L’expérience stimulante de Bobigny où un échec municipal suscita un véritable électrochoc et une politique audacieuse de reconquête des esprits et des coeurs, menée surtout par la JC, fut plusieurs fois évoquée. Tous s’accordent à penser que la question de l’école, ici, est un thème fédérateur.

De premières décisions ont été prises : mettre en place un bulletin d’échange d’expériences de l’activité des communistes dans les quartiers et villages ; avoir des activités de solidarité cet été ; organiser une rencontre lors de l’Université d’été ; organiser un débat sur la Fête de l’Humanité.

Gérard Streiff



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