Débats/congrès

Débats préparatoires du congrès
C’est parti !

On trouve déjà nombre de contributions de communistes sur le site national du parti. Résumer, c’est toujours trahir un peu mais tentons l’exercice. On dira que tous les textes font état d’une même inquiétude sur l’état de la société, du mouvement social et progressiste, d’une même volonté aussi de faire face. Ensuite,
chacun a son idée.
Bien sûr, les grandes questions font débat : quel projet ? Quelle stratégie ? Que faire en 2017 ? Robert Clement, de la section de Romainville (93) aborde de front cet enjeu de la présidentielle, le piège tendu, l’impression que la messe est dite. Pas question de ménager nos efforts pour construire un projet populaire de gauche, pour rassembler toutes les forces disponibles. Les primaires ? “A ne pas rejeter d’un revers de main”. Un candidat communiste en 2017 ? “Une telle décision irait à l’encontre du renforcement de l’influence du parti”.
Tino Voarino, de la section de Grasse, constate que “tout profite à l’extrême droite” alors que “ nous sommes actuellement inaudibles”, et pas seulement à cause du silence des medias. Pour être entendus, il formule un certain nombre de propositions de nature institutionnelle ou économique.
Jean Pierre Charles du Cher souhaite un “débat sans anathèmes”. Il trouve le PC inadapté et a cette formule :” Nous combattons le capitalisme mondialisé et hyper-communicant avec une faucille et un marteau dans une 2 CV fatiguée”. Il se prononce pour “une nouvelle force politique (…) construite sans a priori de nom et de type de fonctionnement”.
Nicole Séméria, du Maine et Loire, évoque, déjà, la position souhaitée du PCF au second tour de la présidentielle : “ ne pas donner sa voix au candidat socialiste, même au nom de la lutte contre la droite et l’extrême droite”.
François Dumon, de Vierzon, refait l’historique des positions du mouvement communiste, ces dernières années, et estime que “pour élaborer un nouveau projet politique (…), il faut faire cheminer les gens sur quelques propositions claires, concrètes, qui nous identifient en tant que force politique. Quand on sait où on va, on sait comment y aller : c’est le contenu politique qui déterminera la question de la stratégie”.

L’enjeu des quartiers populaires

A ce stade du débat, une question “thématique” semble faire son chemin, celle des quartiers populaires. Plusieurs contributions y constatent l’érosion de l’implantation communiste et décrivent différentes façons de “reprendre contact”.
Rafael Debu (69) estime que les formes “traditionnelles” du militantisme ont un faible echo ; les associations aussi sont sur le
Recul. Le choix des communistes du Rhône est de se réimplanter dans les quartiers avec trois axes de travail : des actions de solidarité concrète, un renforcement militant et des campagnes plus en lien avec les soucis des gens des quartiers.
C’est un peu le même angle que l’on retrouve dans la contribution de Thibeau Bize (25), “Regagner le coeur des classes populaires”. Il faut recréer du lien, c’est essentiel pour le PCF. Les communistes ne sont pas identifiés à de grandes idées. Il faut promouvoir des cadres issus des quartiers. Le discours politique “général” n’y est plus écouté, il y a besoin de concret, de démonstratif. Il faut “ politiser le quotidien”. Ce qui permet de lier enjeu immediat et perspective, de ré-enthousiasmer, de motiver de nouveaux militants. Cela demande des forces et des moyens considérables, écrit-il.
Pour Jack Annoot (80), la question des quartiers revient depuis des années. L’important, dit-il, est l’organisation : il faut que “l’organisation redevienne ce qu’elle était par le passé. (…) Les discussions, forums, conférences, débats, etc… sont importants mais secondaires.” Il faut “choyer” les communists des quartiers populaires, il faut être “dedans”.
Nathalie Simonnet, du 93, se demande “ comment reconstruire une conscience de classe dans les milieux populaires”. Cela suppose de reconstruire du lien social, politique et idéologique, c’est à dire de partager “l’expérience de l’action commune, de luttes victorieuses pour faire la demonstration de l’intérêt commun et de la force de la mise en commun, accompagnée d’une bataille idéologique sur le sens de l’issue” ; d’organiser la solidarité concrete.
D’où la question : “comment concevoir le parti comme un lieu d’enrichissement individuel et collectif. Cette approche politique peut nous permettre de donner une autre dimension au travail de renforcement, celle d’un engagement reposant sur la volonté de participer à la construction d’autres rapports humains et les politiques que cela appelle”.

Gérard Streiff



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