Sondage 05/15

La gauche en voie de disparition, selon Le Monde...

Le Monde daté du 7 mai consacre deux pages à l’enquête intitulée « Les fractures françaises » réalisée par Ipsos pour la Fondation Jean Jaurès et Sciences Po (Programme Vie politique, Pascal Perrineau). Après 2013 et 2014, c’est la troisième année que l’Institut procède à ce genre d’étude.

L’interprétation donnée à l’enquête par le journal est plutôt partisane, si on en juge par sa titraille : « Droitisation du PS », « Le social-libéralisme gagne du terrain dans les rangs du PS » et « Les sympathisants socialistes se convertissent au libéralisme ». En somme la gauche passe à droite. Et la ligne Valls/Hollande/Macron s’installe. L’étude parle de « défaite idéologique des frondeurs » et semble ignorer les sondés Front de gauche.

Mais la gauche est-elle passée à droite dans ce sondage ? Ce n’est pas tout à fait exact.

L’enquête confirme certes une inquiétude et une défiance généralisée, un discrédit persistant du politique, un désir de sécurité, d’autorité, d’ordre qui touchent aussi l’électorat de gauche.
Il y a un besoin de protection, en ces temps de crise, de fragilisation, qui profite d’ailleurs à toutes les institutions au sens large ( police, armée, école, mais aussi syndicats (+4), banques (?!) ou maires, l’élu décidément le plus populaire).

Est-ce que cela signe un effacement du clivage gauche/droite ?
C’est vrai sur certains thèmes « sociétaux », c’est faux pour les enjeux économiques et sociaux, enjeux que l’enquête se garde bien de trop montrer.

Le Monde doit tout de même écrire : « Si trois français sur quatre considèrent que droite et gauche se sont rapprochées, sur le plan des idées, en revanche l’opposition droite/gauche retrouve ses droits sur les questions économiques et surtout sociales ».

Ainsi droite et gauche ne partagent pas la même idée sur « l’assistanat » ; ou encore les sondés socialistes « restent très majoritairement favorables (72%) à l’idée selon laquelle il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ».

On notera encore dans cette étude :

*qu’il existe une très forte majorité (72%) qui estime « qu’il faut renforcer les pouvoirs de décision de notre pays même si cela doit conduire à limiter ceux de l’Europe ».

*que la droite et le FN convergent sur l’immigration (l’hostilité à), mais divergent assez radicalement sur l’Europe (61% pour la sortie de l’euro au FN, majorité proeuropéenne à l’UMP).



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