Article (archives)

ORGANISATION
Sur la mise en mouvement des adhérents (1)

Lors de l’Université d’été du PCF, un atelier s’intitulait « Vie du parti, organisation, politique de rassemblement, comment avancer sur la transformation du parti en lien avec nos échéances électorales ? ». La discussion a été introduite par un rapport de Jacques Chabalier, en charge de ce dossier à la direction nationale. Extraits.

« Nous avons dit lors de notre travail du 35 congrès de Juin 2010 sur les transformations du parti que « nous avons besoin de militant-e-s en situation de construire notre projet et notre message et de le porter dans le milieu et l’environnement qui est le leur. » Chacun conviendra que cette question est essentielle, en général, mais tout particulièrement en période électorale ! Et pourtant nous rencontrons là d’emblée le problème central une question que je souhaiterais mettre au cœur de notre atelier : (...) nous relationnons, voire sur-relationnons, avec seulement 20 à 30% de nos adhérent-e-s. Autrement dit 70% à 80% d’entre eux et elles sont aujourd’hui sur les bas côtés de notre activité militante, du moins dans sa partie collectivement organisée. Nous pouvons toujours parler de mettre l’adhérent-e au centre : nous avons là pour le moins une contradiction à résoudre. Le vote du mois de Juin sur le choix du candidat à la Présidentielle a été d’une certaine façon, un révélateur : avec 48000 participants, il a concerné 36% de nos adhérents, ce qui est très appréciable, mais beaucoup de fédérations nous disent qu’elles ont « découvert » des camarades qui ont manifesté à ce moment là leur intérêt pour le vote, et qu’elles ne connaissaient pas jusque là. Nous avons donc un véritable problème d’ « exploitation » de notre capacité militante. Cette question de la mise en mouvement de nos adhérent-e-s est notre défi premier dans les semaines à venir pour réussir notre campagne pour les échéances de 2012. La question pourrait se formuler ainsi : allons nous mener campagne comme d’habitude en sollicitant seulement celles et ceux que nous avons coutume de solliciter ou allons nous élargir le cercle des camarades concernés, en les rencontrant et en discutant avec elles et eux de la part qu’ils peuvent prendre ? Bien sûr, il n’y a pas qu’une seule réponse à cette situation : certains de ces adhérents sont dans des sections organisées avec des responsables, d’autres sont beaucoup plus isolés : les réponses ne sont pas les mêmes, les centres d’intérêt non plus et donc la porte par laquelle ils peuvent retrouver le chemin de l’activité politique organisée. Mais leur donner les moyens ou les outils pour le faire devrait être notre « obsession » pour combler ce manque à gagner considérable. Notre atout est que le déploiement de l’activité militante, le porte à porte, le contact direct avec l’électeur ou l’électrice redeviennent des valeurs positives. C’est d’autant plus important pour nous que les campagnes présidentielles précédentes, 2002 et 2007, ont pu entrainer des doutes sur la capacité du militantisme à faire évoluer les lignes du débat politique. Ce « retour en grâce » du militantisme politique s’est vérifié dans la dernière période ».
Le rapporteur évoque la campagne d’Obama en 2008, celle de l’UMP en 2007, la recherche socialiste d’un « parti de masse » via ses primaires.
« En ce qui nous concerne, nos dernières campagnes électorales, cantonales, Régionales européennes et en remontant jusqu’en 2005 avec la campagne du non au TCE confirment l’importance des militants en maîtrise des sujets en débat, associés à la campagne, rayonnant dans l’entourage qui est le leur. La presse , lors des Européennes a commenté l’efficacité retrouvée du militantisme communiste au sein du « Front de Gauche » »
Jacques Chabalier porte ensuite une appréciation sur l’état de l’organisation en s’appuyant « sur l’expérience du secteur vie du parti qui a engagé, depuis Février 2009, des rencontres individualisées des exécutifs départementaux : nous avons rencontré 59 Fédérations dans 21 des 22 régions métropolitaines. Toutes les fédérations seront visitées d’ici fin 2012. La leçon essentielle que nous tirons aujourd’hui de ces 59 rencontres, est que , malgré les difficultés qui persistent, nous sommes parvenus à une sorte de point d’inflexion où notre parti, après avoir régressé durant un quart de siècle, de 1980 à 2005, en nombre d’adhérents, en organisation collective, en implantation militante et élective, peut sortir de cette période où il nous a fallu gérer en recul nos effectifs , nos structures, et retrouver une dynamique de progrès et de renforcement de son organisation. »
Le rapporteur évoque une précédente enquête, menée en 2005, pour procéder à un travail comparatif. « Cette tournée de 2005 avait permis des constats contrastés, utiles pour les choix de nos congrès qui ont suivi : loin des spéculations sur son inexorable disparition ou des incantations sur son rôle incontournable, il apparaissait plutôt comme un parti représentant une véritable force nationale avec 130000 adhérents, un maillage militant sur tout le territoire des élus(10000 élus locaux) à tout niveau de collectivités, des sièges départementaux et parfois de section dans tous les départements . Mais un grand nombre de faiblesses étaient aussi relevées auxquelles il était essentiel de s’attaquer : D’abord une perte et une dégradation de notre organisation collective : des sections n’existaient plus que sur le papier, des zones blanches plus nombreuses, un vieillissement réel ou ressenti ; apparaissait également une perte dans l’identification et la répartition de responsabilités précises au sein de notre organisation avec la mise en place de collectifs de direction où les responsabilités paraissaient le plus souvent diluées (...) ; mais le problème le plus criant était l’impossibilité dans laquelle nous étions, au plan national comme dans les fédérations, de nous appuyer sur une connaissance efficace pour notre activité des adhérent-e- s de notre parti. (...) Ces faiblesses identifiées collectivement, des réponses ont pu commencer à être apportées. (à suivre).



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