Unir à gauche

Unir à gauche et faire reculer les logiques d’austérité

Le Conseil national du PCF, élargi aux élus locaux, s’est réuni ce week-end avec un ordre du jour chargé. Pascal Savoldelli, responsable du secteur Elections, a présenté un rapport sur les prochaines élections municipales. Yann Le Pollotec a détaillé la réforme électorale. Pierre Laurent a « mis en perspective les trois échéances qui nous attendent, les municipales, les européennes, les sénatoriales » ; Gilles Garnier enfin a planché sur le scrutin europén. Entretien avec Pascal Savoldelli.

Sur quoi ont porté les travaux du Conseil national ?

Sur l’état de la société, l’ampleur et la nature de la crise avec une volonté politique forte dans une démarche d’ouverture et de rassemblement de changer le rapport de force actuel par des idées, les luttes et les solutions économiques, sociales, politiques, démocratiques inédites. Elargi à des élus locaux, nous avons conclu nos échanges par une ambition commune de conquêtes constructives pour une perspective d’espoir pour les habitants.

Un an après l’élection de François Hollande, comment caractériser son bilan ?

La rupture avec Nicolas Sarkozy n’est pas au rendez-vous ! S’agissant des engagements qu’il avait pris, François Hollande avance bien trop timidement sur les enjeux sociétaux ; par contre il est en recul sur les enjeux économiques et sociaux en cédant par « pragmatisme » aux intérêts et aux logiques des marchés financiers et aux injonctions d’instances européennes, non élues mais en totale convergence avec le Medef et les forces de droite.
Comme le rappelait Pierre Laurent, la ratification du traité Merkel-Sarkozy sans renégociation, les différents exercices budgétaires marqués par la programmation du recul des dépenses publiques, le pacte de compétitivité financé par une hausse de la TVA qui entrera en viueur en 2014, le vote de l’ANI sont autant de marqueurs de cette première année de pouvoir qui tournent le dos à la politique de gauche attendue par la majorité des électeurs du printemps 2012.
C’est pourquoi, nous oeuvrons pour notre pays, pour notre peuple, pour la gauche à un mouvement d’opinion et d’action puissant pour une politique nouvelle alternative à l’austérité.

D’où les Assises pour une refondation sociale et démocratique. Où en est-on de sa préparation ?

C’est un événement politique, début d’un processus de large mobilisation de plusieurs forces sociales et politiques, de personnalités, qui veulent élaborer des solutions concrètes et fortes pour sortir de l’austérité en réveillant la gauche autour de ses valeurs fondatrices humaines et républicaines. Nous voulons faire gagner l’espoir contre la fatalité, la force de l’intervention citoyenne contre la résignation.
Nous pensons que le 16 juin, coorganisé par 28 formations, peut marquer le début d’une remise en mouvement collective, convergente, des forces sociales et politiques qui veulent tourner la page de l’austérité et construire une sortie de crise par la gauche.

Les élections municipales ont suscité de nombreuses interventions. Comment résumer la démarche ? Quels sont les objectifs ?

Défendre la commune, les services publics, la démocratie locale.
Rassembler à gauche dans un front contre la droite et le FN à l’affût.
Rassembler à gauche contre l’austérité et être utiles aux besoins des habitants, à des projets de villes solidaires et démocratiques. « L’Humain d’abord » doit s’inviter dans ces élections locales qui vont avoir une dimension nationale.
Renforcer le réseau d’élus communistes et du Front de gauche sera une condition essentielle pour une société du vivre ensemble et qui s’émancipe du pouvoir confisqué par les forces de l’argent roi.
Ambitionner la conquête de 38 communes de plus de 3500 habitants.
Le document adopté au CN annonce trois objectifs : « Empêcher la droite d’obtenir un succès électoral, favoriser les pratiques démocratiques dans les majorités de gauche élues et les communes et renforcer le large réseau d’élus communistes et du Front de gauche, qui est déjà le troisième du pays. » Il envisage un calendrier en trois étapes : la première, de juin à septembre, sera celle de la mise en oeuvre de la stratégie d’union et de rassemblement à gauche pour construire des fronts contre l’austérité, en proposant aux populations la mise en place de coopératives ou comités locaux citoyens ; en juin, un vote souverain des communistes désignera, dans les villes qu’ils dirigent, leur tête de liste ou, dans les autres villes, le premier de leurs candidats sur les listes. La deuxième étape, d’octobre à début décembre, sera le temps de la construction du projet local et des listes avec la tenue d’assises, d’ateliers, d’Etats généraux. Troisième étape, celle de la campagne (appels à voter, points de rencontre, porte à porte, banquets, meetings) de janvier à mars.

Et s’agissant des Européennes ?

La France, 2ème puissance économique, peut contribuer à une rupture avec l’orientation libérale et anti-démocratique de cette Europe. C’est pourquoi, le CN a consacré une partie de ses travaux à cet enjeu. Un calendrier a été élaboré qui propose de travailler « parallèlement des propositions au sein du PCF, du Front de gauche et du Parti de la gauche européenne » pour une « refondation » de la construction européenne, lesquelles feront l’objet d’une « convention nationale » à l’automne, ce travail sur le projet précédant la désignation des têtes de liste et des candidats en « respectant l’équilibre national des formations du Front de gauche », en décembre.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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