Nouvelle direction

Première réunion du nouveau CN
Rapport de Pierre Laurent
Le 17 juin dernier s’est tenue la première réunion du nouveau Conseil national issu du 37è congrès. Une session qui a mis en place, qui « commencé » à mettre en place a précisé le rapporteur Pierre Laurent, une nouvelle direction « au service de la mise en œuvre de nos décisions de congrès ». Extraits.
Le secrétaire national rappelait d’abord l’« acuité extrême de la bataille politique » en cours. « Le combat contre la loi El Khomri, qui battait déjà son plein lors du congrès, fait rage comme jamais. Les manifestations du 14 juin ont été énormes (…). Un mouvement très large, très déterminé. Il est très probable que ce mouvement social est en train de façonner dans la tête de millions de salariés la manière dont ils envisageront le moment venu les prochaines échéances électorales de 2017. Face à cela, le gouvernement est en train de déclencher une énorme offensive, une énorme manipulation pour tenter d’occulter la portée de ces mobilisations, pour amalgamer les manifestations aux casseurs et discréditer le syndicalisme. C’est une opération d’une rare violence contre le mouvement syndical et politique qui conteste la loi, car le pouvoir tente de ne plus rien négocier du tout. En même temps son objectif va au-delà ; il s’agit de briser pour longtemps tout espoir de changement à gauche, pour accélérer de possibles recompositions politiques visant à une gestion consensuelle durable du système par la droite et une partie du PS.
Le pouvoir refuse toute sortie de crise
Fébrile et aux abois le Président de la République et le premier ministre viennent de franchir un nouveau pas extrêmement grave, multipliant tout au long de la semaine les parallèles entre les manifestants et les casseurs et les terroristes. Ce jusqu’auboutisme du gouvernement qui s’accroche aux articles les plus libéraux du projet de loi en dit long sur le refus d’écouter le mouvement social, qui est peuplé de gens qui ont voté pour la gauche en 2012. Il est tourné contre les électeurs, les militants, les socialistes qui refusent le cap de la politique actuelle. L’exécutif et la direction du PS ont décidé de pousser à la confrontation sans concession. (…) Le gouvernement en vérité refuse toute sortie de crise, telle la suspension du débat parlementaire proposé par la CGT et par nous mêmes. Il répète à l’envie que la loi passera, qu’il ne cédera en rien. Leur entêtement est destructeur et il ne peut qu’exacerber les tensions, les fractures. Ça passe ou ça casse.
La politique de la terre de gauche brûlée
C’est vrai pour la loi Travail, c’est vrai pour d’autres choses. Je pense à l’élection partielle qui vient de se dérouler dans la Sarthe où le PS a maintenu son candidat, contre l’union Front de gauche/EELV arrivée en tête, avec l’objectif déclaré de nous battre. Evidemment, il faut féliciter les camarades de la Sarthe pour les excellents résultats, loin d’être acquis d’avance.(...) Mais je pense aussi à la criminalisation de 22 maires communistes qui ont choisi le soutien à Marwan Bargouti. Et il existe bien d’autres cas de criminalisation de jeunes communistes, jeunes syndicalistes. Tout ça peut aboutir à quoi ? Il faut être conscient des dangers. Le premier c’est que la colère s’étouffe dans le désespoir, la rancoeur serait alors terrible et seule l’extrême droite en tirerait profit. Le deuxième danger serait une sorte de radicalisation sociale, multiforme mais sans perspective politique. Ces dangers sont réels etr préparent un retour de la droite musclée. Hollande-Valls-Cambadélis pratiquent en quelque sorte la politique de la terre de gauche brûlée et notre choix de congrès doit être de leur opposer la politique de la gauche debout. Et cela, il faut en avoir conscience, va demander d’énormes efforts politiques.(...) »
Faire vivre concrètement le projet
Pierre Laurent devait ensuite rappeler l’importance des décisions du congrès en soulignant « l’exigence collective » qu’allait demander la mise en œuvre des trois textes adoptés, textes dont il a fait un bref résumé.
« Le congrès a adopté à une très large majorité trois textes importants, le Temps du commun, texte du projet ; la résolution 2017 pour un Nouveau Front populaire et citoyen ; et un relevé de décision sur le parti. Le premier texte affirme que face à la crise du monde capitaliste peut s’ouvrir un chemin de solidarité et de partage. Le Temps du Commun dessine cinq enjeux majeurs de transformation. Ce texte qui marque une étape essentielle de notre travail appelle maintenant des mises en œuvre, des prolongements, des approfondissements. Et surtout nous voulons le faire vivre concrètement,au service de la mise en mouvement progressiste de notre peuple. Nos travaux ont arrêté plusieurs décisions, comme celle d’amplifier la campagne nationale contre le chômage ; celle de tenir une convention nationale sur les enjeux de la culture ; celle de tenir des états-généraux sur les questions énergétiques ; celle de tenir une journée nationale sur les enjeux de la lutte contre le racisme et les discriminations ; celle d’amplifier un vaste débat national sur la politique française en Europe.(…)
La gauche de changement
« Dans le second texte nous affirmons notre choix stratégique de construire un nouveau front populaire et citoyen à vocation majoritaire, seul à même de répondre aux dangers de la situation actuelle.Pour y parvenir, même si le mouvement social est fort, nous en sommes loin. Cela va demander de la constance pour construire dans la bataille d’idées et dans les luttes cette perspective de rassemblement. La poussée de la colère actuelle ne suffira pas. Cela va être l’affaire de construction et d’initiatives politiques. Nous avons engagé une grande consultation citoyenne qui doit se hisser à la hauteur de nos ambitions, concerner 500 000 citoyens. La rédaction, dans le dialogue avec toutes les forces disponibles, durant l’été, d’un pacte d’engagements communs qui pourrait être le socle d’un programme et d’une candidature de gauche à l’élection présidentielle. Une votation citoyenne nationale qui demandera la mise en place de milliers de bureaux de vote dans toute la France d’ici à la fin octobre sur ce pacte. A partir de cet immense travail politique et populaire, nous voulons pousser jusqu’au bout la possibilité d’une candidature large de la gauche de changement à l’élection présidentielle. Et il s’agit aussi de construire partout des candidatures de progrès aux élections législatives. Avec l’objectif d’élire le maximum de députés et de permettre la constitution d’un groupe de députés communistes et Front de gauche renforcé à l’Assemblée nationale. (…) Tout cela doit déboucher sur la conférence nationale du 5 novembre. La mise en œuvre de ces décisions démarre donc sans attendre. Débats le 20 juin au Havre sur le travail, le 30 juin à Paris sur l’Europe. Le 28 juin, l’appel des cent organise un rendez-vous public. Deux rendez-vous importants cet été : l’Université d’été à Angers les 26/28 août ; et la Fête de l’Humanité les 9/11 septembre. Le troisième texte, le relevé de décisions, soulignait encore le rapporteur, implique un plan de travail sur de nombreuses questions ( développement du parti, vie démocratique, communication, place des élus…).
Construire ensemble l’organigramme.
Puis Pierre Laurent a présenté le dispositif de direction. Il a indiqué une première répartition du travail mais il ne s’agit pas, pour l’heure, d’un organigramme bouclé. L’idée est de consulter cet été tous les membres du CN et de construire avec eux cet organigramme. Lequel serait donc mis en place en septembre. Pierre Laurent a appelé « à ce que s’exprime le maximum d’exigences sur ce qui doit changer, s’améliorer, sur ce qui doit être modifié dans nos méthodes. »
Il a proposé les noms des membres du comité executif national, une liste de 36 membres, 18 hommes, 18 femmes. La session a procédé à l’élection de la présidence du conseil national, Isabelle de Almeida, du trésorier national, Jean-Louius Le Moing, et du Comité exécutif national (liste ci dessous).
G.S.



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire