Municipales/ J – 3

Jusquau bout, amplifier la dynamique

Derniers jours de campagne. Comment caractériser le climat politique ? Peut-on tirer de premiers enseignements sur la pratique militante ? Et que dire encore durant ces ultimes rencontres citoyennes ? Entretien avec Emilie Le croq, dirigeante communiste, responsable adjointe du secteur Vie du parti, chargée du renforcement, de l’implantation et des nouveaux adhérents.

Comment apprécier l’état de la campagne, et de l’opinion ?
Nous n’oublions pas que cette campagne se mène dans un climat compliqué. Nous ne cessons de le dire et de le voir, la vie est dure pour des millions de gens : ANI, hausse de la TVA, mise à mal des services publics, … et maintenant pacte de responsabilité. Tout ce qui devait nous sortir de la crise, selon le gouvernement, enfonce un peu plus les populations dans la misère, la précarité,... Presque deux ans après mai 2012, des millions de gens vivent dans l’amertume, la déception ou la colère face à des promesses non tenues. Et parce que nous ne nous résignons à cette situation, nous avons, avec beaucoup d’autres, fait le choix du rassemblement dans cette campagne municipale. C’est un pari gagné : de Saint-Denis à Agen, nous avons souhaité associer le plus grand nombre de personnes, dans leur diversité, afin de lever la chape de plomb du « Il n’est pas possible de faire autrement » et de répondre aux exigences de dignité, d’égalité et de justice sociale qui s’expriment. Cela s’est traduit sur nos listes, comme dans l’écriture de nos projets municipaux. Nous avons parfois même été surpris du répondant, de la multitude de pistes que nous avons pu entendre et construire avec les citoyens. C’est un vrai besoin et un vrai désir de démocratie qui s’est exprimé. C’est la réponse à ce besoin et ce désir qui nous permet aujourd’hui de présenter dans 7 500 villes de plus de 1 000 habitants des candidats communistes et du Front de gauche. Nous avons mené la bataille dans des lieux où nous n’étions plus présents depuis de nombreuses années.

Quels enseignements sur le plan militant ?
Nous n’avons cessé de le dire : ces campagnes, dans leur diversité, ont été riches. Nous pourrions citer les meetings de Nice, Bordeaux, Montreuil ou encore récemment Saint-Denis qui ont été des réussites. Mais ces grands moments témoignent surtout d’une campagne de proximité forte. Que ce soit au travers de porte à porte pour aller à la rencontre des habitants d’un quartier ou d’une commune, de réunions d’appartements pour débattre à bâton rompu entre voisins, de rencontres publiques ou plus restreintes avec les candidats, ou de banquets populaires pour faire vivre la convivialité et la fraternité dans de nombreux territoires, nous avons souhaité faire entrer le maximum de gens possible dans cette campagne pour construire, débattre avec eux et prendre en compte leurs préoccupations, leur mal-vivre. Ces campagnes de terrain, de proximité ont pu être menées grâce à une implantation forte de notre parti, comme des autres composantes du Front de gauche, dans beaucoup d’endroits. Cette dynamique lancée à fait naître des envies auprès de citoyens. Les adhérents de notre parti, comme l’ensemble des participants au Front de gauche, sont une force dans ce combat, comme dans ceux qui vont suivre.

Quel message porter jusqu’au dernier moment ?
A trois jours du premier tour du scrutin, nous devons maintenir et amplifier la dynamique pour renforcer le nombre d’élus utiles aux besoins des populations, forts de projets que nous avons définis avec eux. Nous pouvons réélire les maires dans les villes que nous dirigeons, reconquérir des grandes villes comme Aubervilliers et Montreuil. C’est un objectif réalisable au vu des campagnes que nous menons. Les communistes, aux côtés des citoyens et des autres forces de gauche, sont engagés dans une campagne qui peut être victorieuse face à la droite dans plus de 30 communes de plus de 3500 habitants. Cet objectif de faire barrage à la droite et à l’extrême droite doit être réaffirmé partout ou cela est possible à l’occasion du second tour.
J’ajoute que ces campagnes municipales sont une expérience riche dans la perspective de construire une alternative aux choix gouvernementaux. Nous devons continuer d’œuvrer pour faire grandir le rassemblement avec tous ceux et celles qui le souhaitent ou qui s’interrogent. Les municipales ne sont pas une pause dans les batailles fondamentales que nous menons. Il nous faut continuer à associer largement, à faire rayonner les valeurs, les idées qui nous rassemblent, pour rendre possibles, crédibles des orientations de progrès social comme conditions d’issues à la crise.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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