Consultation

« Que demande le peuple ? »
Nouer 500 000 rencontres

Si l’on devait résumer en deux phrases la réunion nationale des animateurs/trices de la grande consultation citoyenne, le 24 juin dernier à Fabien, on pourrait dire : voilà une démarche qui plaît, beaucoup ; et des résultats qui, pour le moment, ne sont pas à la hauteur.
L’idée de la réunion était donc de prendre des dispositions d’organisation fortes afin d’atteindre l’objectif fixé, 500 000 questionnaires remplis. Pierre Dharreville, responsable de cette campagne, ouvrait la discussion.
Le 37è congrès, dit-il, a confirmé l’engagement du parti dans cette vaste consultation. « C’est un des outils décisifs dans la stratégie que nous avons déterminée. (...) Il n’y a pas de baguette magique mais si nous réussissons à donner à cette campagne une résonance suffisamment forte, alors on retrouvera de la prise sur les événements. »
Il y a besoin de monter le niveau du débat public, de le nourrir avec d’autres aliments que ceux qui sont dispensés par les médias dominants, d’en changer la nature. Le rapporteur attirait l’attention sur la cohérence de la démarche proposée : « Si on arrive à des discussions profondément enracinées dans la société, ça ne sera pas la même histoire que si nous en restons à l’état de chose actuel. Le travail sur le pacte d’engagements est déjà entamé avec la grande consultation. La votation citoyenne, dans un deuxième temps, ne pourra faire événement que si on réussit la grande consultation. (…) Si on n’arrive pas à donner toute sa force à cette consultation, ce sera d’autant plus difficile pour réussir derrière la votation citoyenne. Il y a donc un enjeu important à réussir cette première étape ».

De cette campagne, il y a beaucoup de retours intéressants un peu partout dans le pays. Massivement celles et ceux qui s’y sont lancés disent combien elle change leur rapport aux gens, combien elle produit des échanges riches et combien ils ont envie de recommencer.
« En même temps, nous ne sommes pas au niveau, il y a des obstacles à lever. »
Il y a par exemple la question du chiffre.
« On a dit 500 000 enquêtes pour donner le ton, montrer l’ambition et la conscience du travail à accomplir. C’est à la fois beaucoup et peu au regard des ambitions qu’on se donne par ailleurs. »

Le chiffre a été décliné par fédération, et ensuite par section ; il est là pour tirer vers le haut et pour indiquer qu’on n’est pas dans une campagne « pépère », dans le ronronnement, dans la routine, dans une occupation anecdotique.

Atteindre une masse critique

« Et si certains nourrissent du scepticisme sur notre capacité à réussir, c’est aussi parce qu’ils commencent à mesurer qu’il ne s’agit pas de distribuer 500 000 tracts mais bien de nouer 500 000 discussions, de provoquer 500 000 rencontres. Certes ça prend plus de temps. Si chaque communiste fait remplir quatre ou cinq questionnaires autour de lui, nous n’aurons aucun mal à atteindre l’objectif. Il n’y a rien de mécanique mais ça donne un ordre d’idées. Le problème, c’est que tous les communistes n’ont pas eu l’enquête entre les mains et tous n’ont pas pris, eux-mêmes, le temps de la remplir. »

Or c’est une condition indispensable que les communistes répondent au questionnaire avant de le faire remplir par d’autres. Cette campagne peut être couplée avec celle de la remise des cartes ou de la vente de la vignette. « Quand on va voir un adhérent qu’on a pas vu depuis longtemps, utiliser la consultation peut être une bonne base de discussions ».
« On n’est pas dans le culte du chiffre, insistait encore Pierre Dharréville, on est d’abord intéressé par la rencontre, par la qualité de la discussion et de l’échange, par des contacts nouveaux, par la modification des regards portés sur nous, la modification du rapport des gens à la politique. C’est d’abord cela qui nous intéresse, et pas du chiffre. (…) Mais si nous voulons que ça produise un effet sensible, il faut atteindre une masse critique. »

Il est donc décisif que chaque section s’empare de la consultation, prévoit des plans de travail, envisagent les personnes à rencontrer, etc. Rien ne vaut la rencontre directe mais le numérique peut utilement compléter ce travail. Un outil numérique est d’ailleurs mis à la disposition des militants.

La discussion, très fournie, a montré « que partout où c’est tenté, ça marche », qu’il y a là une forme de réappropriation de la politique par les personnes rencontrées. En même temps, tout va dépendre du nombre de communistes qui vont se mettre en action.

Intervenant en fin de réunion, Pierre Laurent précisait que « la Fête de l’Humanité sera entièrement sous le signe de la consultation ».

G.S.



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire