Entretien, MG Buffet

Front de gauche/Législatives 2012
Un très bon accord

Un « relevé de décisions » entre partenaires du Front de Gauche en vue des législatives 2012 vient d’être publié. Entretien avec Marie-George Buffet sur l’esprit de cet accord ; l’enjeu de la parité ; l’entrée en campagne.

Quel sont l’esprit et la teneur de cet accord ?

L’esprit ? Ce fut un travail où on a joué le jeu de la démocratie, on a pris du temps, près de six mois, chaque formation s’est retournée vers les fédérations, les adhérents concernés pour construire cet accord de la meilleure façon possible. C’est un accord national, donc on n’a certainement pas pu accéder à toutes les demandes de toutes les fédérations concernant toutes les circonscriptions ; il a fallu faire des efforts, cela a créé quelques mécontentements. Mais je crois qu’au final, c’est un très très bon accord, respectueux de la décision de la Conférence nationale : il y a 400 candidatures titulaires désignées par le PCF, 94 par le PG, 22 par la GU et 9 par d’autres formations comme la Fase, l’Ads, d’autres. Il y a juste 14 circonscriptions où on n’a pas abouti, c’est vraiment peu et je sais que les négociations continuent au plan local. J’espère qu’on finira là aussi par réussir. C’est un accord qui donne à voir la diversité du Front de gauche, qui complète bien l’accord politique du 11 mars, celui sur le programme partagé du 22 juin et la désignation de Jean-Luc Mélenchon.

Le texte parle de « parité des candidatures » ; c’est important de féminiser la politique ?

C’est essentiel. Nous connaissons aujourd’hui une période de régression ; après l’affaire de New-York, on a entendu le pire sur les violences faites aux femmes, on a mis en doute globalement la crédibilité des femmes victimes de ces violences. Il est important que les candidatures du Front de gauche donne visibilité aux femmes, qui sont de gauche, qui combattent pour leurs droits. Le mouvement populaire a besoin de ce combat émancipateur féministe, de ses valeurs. La parité, ce n’est pas simplement le partage du pouvoir, c’est aussi donner à voir ce combat. Je tiens à ce que le PCF, dans le Front de gauche, soit à la pointe de cette bataille.

L’heure est à l’entrée en campagne. Sous quelles formes ?

D’abord il faut finir de désigner nos candidates et candidats, consulter les adhérents, choisir à parité des candidatures porteuses des aspirations du mouvement social, de la population. Il faut ensuite construire ces candidatures avec les citoyens et citoyennes. On a assisté ces derniers temps à des opérations de « casting » autour de tel ou tel candidat à la candidature ; hé bien nous, au contraire, on se tourne vers nos compatriotes pour leur dire que c’est avec eux qu’on entend mener la campagne, travailler avec eux les propositions. Il faut mettre en place des assemblées citoyennes, à partir des réalités de terrain, mettre en place des réseaux locaux ( de syndicalistes, je jeunes) qui rejoindront ensuite des réseaux nationaux qui vont se mettre en place pour la présidentielle, il faut ainsi créer toute une dynamique pour que ces gens soient acteurs, qu’ils portent les idées du programme de L’humain d’abord. Il faut mêler de façon intelligente la campagne pour Jean-Luc Mélenchon, notre candidat pour le Front de Gauche, et la campagne pour nos candidates et candidats aux législatives, faire le lien entre le national et les circonscriptions. Une campagne électorale ne se mène pas qu’au plan local ; si on veut un bon résultat pour Jean-Luc Mélenchon et pour nos candidates et candidats, il faut aller mener le débat par exemple aux portes des entreprises ; c’est même peut-être là qu’on mènera le plus loin le débat politique avec ces salariés. Si on fait tout ça, on s’assure d’un bon démarrage de campagne. On n’est pas en retard, on a plusieurs mois devant nous pour aller au plus près des gens.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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