19 avril : démonstration de force ET de proximité

Porte de Versailles, jeudi, meeting du Front de gauche. Entretien avec Michel Laurent, secrétaire du Comité régional Ile-de-France.

L’état de la campagne à J-4 ?

Cette campagne a déjoué tous les pronostics ; certains avaient imaginé le scénario avec deux candidats, Hollande et Sarkozy, et deux « trouble-fête », Le Pen et Bayrou. Or on est maintenant dans une situation où le Front de gauche et Mélenchon sont sur le devant de la scène, et les élections portent à présent plus sur des enjeux de fond, les questions sociales, la vie des gens. On a déjà marqué de ce point de vue des points. La seconde caractéristique, du côté du Front de gauche, c’est qu’on assiste à des meetings extraordinaires, qui ne sont plus des meetings ni même des rassemblements ni des manifestations mais l’affirmation d’un peuple de France, un peuple de gauche qui veut être rassemblé pour dire qu’il existe, qu’il est présent, qu’il faudra compter avec lui, c’est un électorat populaire, jeune, politisé et déterminé à continuer après l’élection présidentielle.

Que dire du rassemblement du 19 avril ?
Après ce qui vient de se passer à Marseille, le rassemblement du 19 avril va être le point d’orgue de la campagne. C’est un rassemblement Ile de France mais qui va être écouté dans toute la France puisque il y a des écoutes organisées dans la plupart des villes du pays, des écoutes collectives et aussi en petit comité, des réunions d’appartement, en famille, avec les collègues de bureau, d’atelier, etc. Ça va donc concerner des centaines de milliers de personnes. Ce sera un meeting à l’image de cette campagne citoyenne. Dans cette dernière ligne droite, ce qui frappe, en effet, c’est qu’il y a à la fois ces grands meetings et aussi un déploiement d’initiatives de terrain, de proximité extrêmement diverses. Et c’est la bonne formule car jusqu’au bout la pression des médias va être très forte, avec l’idée qu’il n’y a que deux candidats. Il faut résister à cette pression, c’est possible ; comme on l’a fait au moment du TCE en 2005, où toute la machine médiatique disait qu’il fallait voter oui ; or, avec les réunions d’appartement, de famille, etc, le débat a continué sur le non et c’est le non qui finalement l’a emporté comme on le sait. On est un peu dans la même situation : la même machine nous parle de deux candidats et nous, avec les citoyens, on s’impose dans le débat avec le Front de gauche. Donc, le 19, c’est à la fois un rassemblement, une nouvelle démonstration de force, une nouvelle preuve que le peuple de gauche existe bien et en même temps un moment de la campagne où on est dans la proximité.

Les arguments des derniers jours ?
Comment rendre utile son vote ? L’avantage du votre Mélenchon, c’est qu’il est doublement utile : c’est le seul vote qui permet de mettre Le Pen derrière, d’évacuer la question du FN, de lever ce poids sur la vie politique, de choisir une société solidaire. Et deuxième utilité du vote : si dans les trois premiers, il y a deux candidats de gauche, la gauche est assurée de gagner au second tour. Avec le vote Mélenchon, on fait d’une pierre deux coups : on fait reculer le FN et on fait gagner la gauche. Ensuite, on crée les conditions pour une mobilisation en vue des législatives, une mobilisation citoyenne dans le mouvement social. On est doublement, triplement utile !

Propos recueillis par Gérard Streiff



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