Congrès départementaux

Une étape qualitative franchie
A la veille du congrès national, un point sur les conférences locales et départementales qui viennent de se tenir, sur les enjeux débattus avec Igor Zamichiei, secrétaire de la Fédération de Paris.
Une première appréciation sur les congrès départementaux ?
Je dirai que tous les congrès qui viennent de se dérouler ont permis de franchir une étape qualitative à notre débat ; on le voit sur les votes et la large majorité qui s’est dégagée. Deux mots ont guidé la discussion des camarades partout en France. Exigence, parce que tout de même, partout, les débats ont exprimé une vraie exigence au regard de la gravité de la situation politique. Et rassemblement, parce que partout, également, on a conscience que le rassemblement des communistes est vraiment le point de départ du travail de rassemblement dans la société. Et je crois qu’à partir de là, l’apport des congrès locaux est allé bien au-delà d’un simple enrichissement de la base commune ; cela a permis aux congrès départementaux de construire une large majorité autour de textes amendés et de vœux de réécriture. Les conditions du rassemblement des communistes sont en train de se créer, et c’est tres important, cela n’était pas écrit. Il y a eu un débat fort. Le congrès, dans ces conditions, sera un événement politique de grande ampleur, ce sera atout pour tous ceux qui luttent, les salariés mobilisés contre la loi Travail, tous ceux qui participent au mouvement citoyen, toutes les forces de progrès. Bref, avec ces congrès, une étape importante a été franchie dans le débat.
Quels sont les points les plus importants qui ressortent de la discussion ?
On a un premier défi à relever au congrès national, c’est réussir à construire une proposition communiste innovante à tous les niveaux, pour la France, pour l’Europe, pour le monde. Une ambition très forte s’est exprimée sur le projet dans les débats. Cela implique, à mon avis, de préciser les transformations radicales à apporter sur plusuieurs enjeux de société. J’en vois quatre. Un : le travail et la sécurisation de l’emploi. Il y a eu vraiment un débat qui a été poussé sur ce sujet, sur le parcours de vie. Deux : la question de l’appropriation sociale des moyens de production. Les congrès ont constitué un apport important par rapport au texte initial. Trois : la République, un enjeu très fort, parce qu’on voit bien, avec la tentative gouvernement de déplacer le débat politique autour de la question identitaire, que ce qui est en jeu, c’est l’unité du peuple, l’unité du camp progressiste lui-même sur des questions comme la laïcité, etc. Il y a là un apport décisif de notre part. Quatrièmement : les enjeux européens, identifiés dès le début. On devrait avoir au congrès un débat de grande qualité sur cette question. Beaucoup de questions, donc. Je ne sais pas si le congrès va pouvoir répondre à toutes mais il devrait nous permettre, sur tous ces enjeux, de réelles avancées.
Et sur 2017 ?
Là aussi je trouve qu’il y a quatre points qui se sont dégagés. Le premier, celui qui a fait le plus débat, c’est l’évolution de la social-démocratie et notre rapport à elle. Un débat assez important qui a traversé les congrès et qui peut se formuler ainsi : est-ce que notre courant révolutionnaire peut être majoritaire à lui tout seul , ou est-ce que des alliances avec des courants réformistes sont nécessaires ? et dans quelle mesure ? Il y a vraiment eu un débat fort des communistes là-dessus. La question du Front de gauche ensuite : il y a une volonté des communistes de construire une analyse partagée sur les atouts et les difficultés du Front de gauche ; là-dessus, il y a eu des avancées dans pas mal de congrès départementaux. La question du processus prècis pour 2017, avec la présidentielle, avec le rôle des législatives, voir dans quelle mesure les deux sont liés et quel est le calendrier de nos décisions. Le quatrième point porte sur la place des communistes dans ce processus, en terme d’initiatives politiques, jusqu’à la question de la candidature.
Et sur le parti ?
Il y a eu vraiment un appêtit de débats très fort sur cette question ; il y a énormément de propositions qui remontent des congrès locaux et départementaux et qui peuvent nous engager dans un travail de transformation du parti. Il y a un double enjeu au congrès, pouvoir synthétiser tous les apports départementaux et aussi choisir une direction, des cadres qui vont mettre en œuvre ces transformations. Je pense que si on réussit à les mettre en œuvre, le parti sera considérablement transformé dans les années qui viennent.
Propos recueillis par Gérard Streiff



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