Germain

Dominique Sylvain

L’absence de l’ogre

Viviane Hamy

« Il y a des moments où l’absence d’ogre se fait cruellement sentir »
disait l’humoriste Alphone Allais ; il est significatif que l’auteure
soit allée chercher cette maxime pour son exergue. Cela donne le ton du
roman, à la fois réaliste mais avec une touche de fantaisie parfois
proche de l’absurde.

On y retrouve ce singulier couple d’enquêtrices, Lola et Ingrid, que
Dominique Sylvain avait déjà mis en scène dans de précédents romans.
Lola Jost est une commissaire de police à la retraite qui aime citer
Alphonse Alais, René Char ou Shakespeare, excusez du peu. Ingrid Diesel,
pour sa part, parle un français à l’américaine et exerce la double
profession de masseuse le jour et d’effeuilleuse la nuit dans un cabaret
de Pigalle.

L’histoire est très enracinée dans un coin précis de Paris, un quartier
qui est au coeur de l’intrigue, le parc Monsouris et, dans le quartier
de Tolbiac, le jardin hérité d’un botaniste du 18è, jardin flanqué d’un
couvent en quasi abandon et d’une usine desaffectée et squattée par des
artistes. Ajoutez une touche d’exotisme : L’auteur évoque la Louisiane et
ses cajuns d’avant et d’après le cyclone Katrina. C’est là en effet que
se noue une histoire qui va donner une belle série de cadavres...

Un polar vert ( il y est beaucoup question de jardins, de végétaux, de
plantes, d’épices, de botanique, de senteurs, d’herbes) en quelque sorte
et rouge sang.

Comme tous les polars de Dominique Sylvain, c’est un mélange de vision
noire de la société, d’intrigue subtile et de pas mal d’humour.

Au palmares de cette auteure, une dizaine de romans et trois prix
importants.



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