Bourgeade

Pierre Bourgeade

Ramaruelle

Tristram

Un livre court, rapide. Sept jours de la vie d’une femme, racontés par
elle même. Elle s’appelle Françoise d’Elbée, 35 ans, fille de médecins ;
elle habite Passy, se trouve « normale » ; cette bourgeoise est mariée à
un banquier, a deux enfants ; elle dispose d’un bel appart, d’un maître
d’hôtel. L’aisance. Certes elle est froide mais son mari ne lui a jamais
fait de remarques. Comme chaque année, elle descend seule, au début de
l’été, dans sa maison de Ramatuelle, histoire de préparer pendant une
petite semaine la demeure à accueillir le reste de la famille pour la
saison. Sur le chemin, non loin de Ramatuelle, comme elle faisait une
pause dans sa voiture, après des heures d’autoroute, elle est le témoin
d’un meurtre ; deux jeunes gens violent une conductrice et balancent la
voiture et leur victime dans un ravin. Face aux gendarmes, elle va
couvrir les jeunes gens, et les invite même chez elle. Commence alors
une semaine de violences, de vols, de meurtres, de sexe, tout le
contraire de sa vie rangée de Passy qu’elle efface du même coup. Elle
s’adapte vite à cette nouvelle vie. Ces sept jours de folie sont pour
cette femme une semaine intense qui débouche... sur un gouffre.

Ce livre est du Bourgeade pur sucre. Auteur prolixe, trop peu connu,
sans doute parce qu’ « il sent le soufre » comme disait de lui Maurice
Nadeau, Bourgeade n’en finit plus de retravailler le mystère du désir et
d’explorer la femme. Son style est inimitable. Une écriture sèche,
sobre, économe. Nourissier a dit de lui : « Bourgeade écrit comme on
faisait au 18e : pas de ralentissements, pas d’amphigouris, aucun effet
de beau style. Simplement une prose souple, efficace, qui laisse le
récit respirer. Jamais un mot de morale ni de nostalgie. Savoir faire
cela, c’est être charnellement écrivain ».



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