Murzeau

Il bouge encore

Antoine et Mélanie forme un couple de jeunes cadres dynamiques ; le roman leur donne alternativement la parole.
Antoine, qui se croyait appelé à de hautes fonctions dans son entreprise, se fait virer, comme un malpropre. Cassé, ravagé de honte, il se terre ; il n’ose pas parler de son drame à ses amis, il se replie sur l’appartement. Neurasthénie, alcool, chute libre.
Le couple, qui était déjà en équilibre instable, va souffrir, entre Antoine qui culpabilise et Mélanie qui ne sait jamais trouver le ton juste.
La partie la plus intéressante du roman est sans doute la lente prise conscience d’Antoine sur le monde : la vanité de son job, le charabia technocratique qui fut sien, les distances avec les prétendus « amis d’enfance », la découverte de la « société de consommation »… Une sorte de conscience écolo lui vient sur le tard, lui qui vendait jadis des insecticides. Est-ce qu’il va se mettre à changer le monde ? Il redécouvre des choses élémentaires, comme réfléchir, chercher à comprendre, penser, cogiter, gamberger, se concentrer, méditer, toutes choses qu’il ne savait plus faire et qui lui apparaissent soudain comme un acte de résistance. « Il bouge encore », comme dit le titre.

Jennifer Murzeau est née en 1984 ; journaliste ; un précédent roman « les grimaces », 2012.

Robert Laffont



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