Philias

Plexiglas

Plexiglas
Antoine Philias

On est dans la périphérie de Cholet. Eliott, le personnage principal, 30 ans, n’a plus de travail. Au début du roman il revient dans sa ville avec une jambe esquintée, suite à une castagne avec la police lors d’une manifestation pour les retraites. Il va peu à peu se faire adopter par la communauté du centre commercial, proche de la maison du grand père qu’il occupe. Une année durant, l’année du confinement, on se familiarise avec les travailleurs de ce site, ceux que l’on appelait à l’époque les travailleurs essentiels mais invisibles. Parmi eux il y a Lulu, caissière sexagénaire de Carrefour qui œuvre chaque matin derrière son plexiglas (d’où le titre). Entre Eliott et Lulu se noue une amitié lumineuse qui est le fil rouge d’un roman à la fois léger, ironique, sensible et résolument politique. L’air de rien, on y aborde des sujets graves comme le monde du travail et sa violence, les liens entre générations, l’engagement militant, la fin de vie…
Un roman d’une belle humanité, dont la force est l’épaisseur de ces personnages débordant de vie.
L’auteur réussit à faire d’un centre commercial (qu’il cartographie d’ailleurs en début d’ouvrage) un site puissamment romanesque, à transformer ces espaces (que l’on se contente le plus souvent de traverser) en vrais lieux de vie. Et surtout nous entrons, complices, dans l’intimité de ces salariés.
L’histoire est raconté sur un mode très réaliste (on pense parfois à l’écriture de Nicolas Mathieu) . Et avec le personnage d’Elliott, se pose aussi la question : c’est quoi être homosexuel, à 30 ans, dans une ville comme Cholet ?

Editions Asphalte



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