Ardid

Var

Claude Ardid

Toucan noir

Il y a dans le roman policier une infinie diversité de genres, le néo-polar né dans l’après 68 qui flirte avec la critique sociale ; le roman noir qui est son cousin en un peu plus désespéré ; le polar fantaisiste, drôlatique ; le polar psychologique ; le polar SF ou d’anticipation ; le thriller à l’américaine, très hémoglobine, pas très loin du fantastique ; le polar historique qui nous promène dans les siècles passés ; et puis le polar des voyous, dans la tradition des Simonin, Auguste Lebreton, qu’on a vu incarné par Gabin, Delon et autres Ventura.
C’est cette dernière veine qu’une collection tente depuis peu de réactiver, « les Mat Sperone » chez Toucan (TF1). La
collection est animée notamment par Jérome Pierrat, qui a fait des sommes sur les mafias en France et dans le monde ; il sait de quoi il parle ; la série des Mat Sperone a une bible, des personnages récurrents, trois générations du milieu, de la guerre à ce début de 21e siècle.
C’est le cas de « Var » de Claude Ardid : on y retrouve Vincent Mat, fils de Thierry, le chef de meute, qui se retrouve à la tête d’une société de construction dans le Var ; ce département a longtemps défrayé la chronique, avec une député assassinée, des maires ripoux, un Front National au zénith, des bétonneurs en tout genre.
Chapitres très courts, style vif. On retiendra les personnages du président du conseil général, du président de la communauté de territoires Var-Méditerranée, des hommes de mains glaçants, un flic qui connaît la musique mais refuse l’omerta locale, une nouvelle juge tout feu tout flamme qui risque d’y aller trop vite faute de connaître les arcanes.

Claude Ardid connaît son dossier ; il est notamment l’auteur d’un ouvrage sur la mort de Yann Piat, « Histoire secrète d’un assassinat » ainsi que d’un poulpe = « Belles et putes », titre scabreux bien dans l’esprit des éditions Baleine.

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