Salvayre

Lydie Salvayre

La méthode Mila

Transformer une longue apostrophe à Descartes en roman ? C’est le défi,
réussi, que s’est lancée Lydie Salvayre. Fausto, 40 ans, vieux garçon
incertain, sans métier, sans amour, est un ratiocineur ; il rêve de
philosopher mais peine à trouver son sujet. Puis il récupère chez lui sa
vieille mère, grabataire, qu’il doit prendre en charge comme un enfant.
La tâche est lourde. L’homme cherche comment la supporter en se
plongeant dans la philosophie de Descartes. Las ! Celui-ci ne lui est
d’aucun secours ; et ses rapports avec sa mère deviennent franchement
haineux.

S’ouvre alors le deuxième épisode du roman, intitulé « De cet endroit de
soi qu’on appelle l’Espagne ». Fausto vit dans un village de la grande
banlieue où la population se déchire à propos de l’accueil (ou non) de
Romanichels. Pris dans cette polémique, Fausto rencontre une
cartomancienne, Mila, femme fantasque, bariolée, imaginative, fofolle
dirait-on mais qui lui ouvre un autre imaginaire, qui le réconcilie avec
l’âme humaine, alors que Descartes l’enserrait dans un carcan méthodique
et inefficace. Et surtout Mila lui fait découvrir l’Amour.

Un sujet grave ( la Raison, la Passion), un livre drôle. L’enjeu n’est
pas de nier la Raison pour s’adonner à la Déraison et à la folie ;
l’idée est de combattre le dogme froid et inhumain et retrouver le goût
de la vie et des autres. Une leçon de philosophie.

Né en 1948, l’auteure est pédopsychiatre. A son actif, plusieurs romans
remarquables dont « La compagnie des spectres » et « Passage à l’ennemi ».



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