Barraud

Nous les passeurs

Marie Barraud avait un grand père héros mais personne ne voulait en parler dans la famille. La grand mère s’était barricadée dans sa douleur de veuve. Son père, dont elle est « amoureuse » (pages épatantes pp 22/24), garde le silence. Car lui même voulait un père et non un héros. Absent. Mort. Jusqu’au jour où il lui transmet un carton d’archives.

Le grand père était médecin à l’hôpital St André de Bordeaux, lieu de résistance. Dénoncé, il est déporté. L’auteure – et héroïne de son propre roman- retrouve un témoin qui le connut au camp. « Comme vous lui ressemblez » lui dit-il. Et il parle. De Compiègne, du convoi des 2000, du « voyage », de la fraternité et de la peur, du camp.
Par chance, le grand père parlait allemand et était médecin. Il va travailler au revier, l’infirmerie.

D’autre témoins raconteront la suite, les opérations dans des conditions d’épouvante, l’évacuation du camp, et lui qui reste avec ses malades alors qu’il aurait pu s’évader. Les prisonniers qui arrivent à Lubeck, doivent embarquer dans des bateaux de fortune. Et les nazis font passer aux Alliés « l’information » selon laquelle ces navires seraient remplis de soldats allemands ! C’est ainsi que l’aviation anglaise va couler dans la Baltique au printemps 1945 des milliers de déportés…

Robert Laffont



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