Ruben

La ligne des glaces

Un roman élégant, mystérieux, désinvolte et dramatique à la fois, qui participe de cette envie du « grand Nord » très forte dans la littérature aujourd’hui. Nous voici dans une région un peu en marge, les pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie) transformés pour les besoins du récit en un pays imaginaire, la Grande Baronnie. Le héros-narrateur, 24-25 ans, grand voyageur, volontaire international, se retrouve affecté pour un an dans une petite ambassade française en pays balte, donc. Géographe, on lui demande de délimiter la frontière qui se trouve être celle de l’Union européenne. Il va se perdre dans ce travail bureaucratico-kakfaien et découvrir un monde qui lui est totalement étranger. Un roman géographique qui met en scène les trois saisons de la région, le gel (un hiver de 6 ou 7 mois), le dégel ( un petit trimestre), l’été (un petit mois). Un oman sur l’identité, sur l’incertitude, sur la frontière entre le réel et l’imaginaire. Un roman qui épouse le rythme de la vie nordique, l’interminable hiver blanc, mélancolique, alcoolisé, l’explosion du mois d’été.
Le héros semble prédisposé à cette perpetuelle incertitude. Ado, il s’était inventé un pays imaginaire, la Zyntharie ; on dirait parfois qu’il prolonge ici son expérience de jeunesse.
De belles pages sur le monde des diplomates et des expatriés.
L’auteur, né en 1980, voyageur, est prof d’histoire-géo dans le Val d’Oise.

Rivages



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