Ferrari

Où j’ai laissé mon âme

Le capitaine Degorce et le lieutenant Andréani se sont connus en Indochine. Degorce, l’aîné, le résistant déporté, est le modèle d’Andréani. Mais, en ce mois de mars 1957, à Alger, ce sont eux les bourreaux. On suit dans ce récit les tourments de ces deux soldats trois jours durant, de l’arrestation à la mort de Tahar, chef de l’ALN. Tous deux torturent mais ils adoptent deux attitudes différentes : Andréani y voit un mal nécessaire et exécute les ordres. Degorce est angoissé et cherche une absolution biblique ; il tisse des liens de respect avec Tahar qui semble la seule âme en paix dans ce drame. Jérôme Ferrari « retravaille » la guerre d’Algérie et s’interroge sur la frontière entre bien et mal. Langue proprement sublime pour rendre compte des colères d’Andréani et de la culpabilité de Degorce. Portrait formidable de deux militaires qui « gagnent » une guerre et perdent la partie. La guerre d’Algérie élevée au rang d’un évangile où « quand l’enfer s’invite sur terre » comme dit la présentation du livre. Prix du Livre Inter.

Actes Sud



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