Bizot

Un avenir

Paul, à la demande de son frère jumeau, Odd, visite la maison familiale. Odd, qui est le seul à l’occuper, s’est absenté et il n’est pas sûr d’avoir fermé tous les robinets. La maison est isolée, à la campagne, on est en hiver. Paul qui, pourtant, n’est pas très en forme fait 300 km en voiture pour s’exécuter. Sur place une chute de neige abondante va l’immobiliser quelques jours ; le voici obligé de demeurer dans une maison humide qui va devenir en quelque sorte le symbole de la décomposition de sa famille de neurasthéniques notoires. Dans un long monologue intérieur, voici tous ses souvenirs qui remontent : pour le coup c’est le robinet de la mémoire qui ne veut plus se fermer. C’est un enchainement permanent d’anecdotes, une succession ininterrompu de sketches.
Un humour froid, décalé ; comme dit la 4 de couv : « l’univers de Véronique Bizot est singulier, unique, joyeusement déroutant : la noirceur y est délicieuse, parce que toujours saturée d’incongruité drolatique, de lucidité étonnée, de souriant désarroi et de métaphysique légèrement récalcitrante. »
Un livre à lire pour le ton et pour le style. Bizot a l’art des phrases longues, longuissimes, sinueuses, un travail proustien. Ce texte a eu le prix du style.

Bizot est auteure de nouvelles et son premier roman, en 2010 (Mon couronnement) a plusieurs fois été primé.

Actes Sud

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