Germain

Sylvie Germain

Magnus

Albin Michel

Le héros, Franz-Georg Dunkeltal, est un enfant de cinq ans amnésique.
Son plus lointain souvenir est un ourson à l’oreille roussie, appelé (
le nom est cousu) Magnus. Ses parents, Clemens et Thea, vont donc
combler le vide, lui raconter les souvenirs manquants. Des parents qui
fascinent, le père à la si belle voix, la mère qui a tant de tenue…

C’est donc sur le thème de la mémoire manquante que Sylvie Germain
propose un roman plein d’émotion. Un livre construit non pas en
chapitres mais en fragments, ces fragments de mémoire qui peu à peu
reviennent. Curieusement le fragment n°1 est au milieu du livre, page 97
 : on est à Hambourg, le 28 juillet 1943, Hambourg à l’heure de Gomorrhe,
sous un déluge de bombes.

Tout ce qui précède, les 100 premières pages, raconte l’enfant avec ses
prétendus parents ; on comprend qu’il s’agit de cadres nazis qui
l’avaient adopté, lui, le miraculé des bombardements de la ville.

Tout ce qui suit est la marche vers l’âge adulte : Magnus est confié à
une branche de la famille, antinazie, vivant à Londres. C’est sa lente
émancipation à travers la rencontre des villes ( Londres, San Francisco,
Vienne), la rencontre des gens, des amours (May, Peggy).

L’imaginaire est riche, l’écriture incandescente, musicale, la
construction originale. Deux mots pour résumer ce livre : spiritualité
et lyrisme, les caractéristiques de cet auteur dont on connaît notamment
« Livre des nuits », « Jours de colère » et « La pleurante des rues de
Prague ». Ce texte a obtenu le Goncourt des lycéens.

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