14 mars 2019

Mariole

Le malheur de BHL, c’est qu’il n’est pas Malraux. Il fait pourtant des efforts. Le look. La coupe. Le phrasé. Mais ça ne marche pas. Exemple : il vient de se lancer dans la campagne des élections européennes et s’en va dire, aux quatre coins de l’Europe, la bonne parole de Macron. A Milan, le 5 mars dernier (où, entre parenthèses, il s’est bien gardé de reparler de Cesare Battisti dont il s’était entiché quand c’était encore à la mode), à Milan donc, il a mimé Malraux discourant sur Jean Moulin au Panthéon. Mais BHL discourait lui sur Hergé, le père de Tintin… et sans doute de l’Europe aux yeux de notre « philosophe ». Cela donna : « Entre ici, à Moulinsart, avec ton prodigieux cortège… ». Texto. « BHL sort la grosse artillerie et grossit le trait, lui qui a toujours voulu mettre ses pas dans ceux d’écrivains engagés » note Le Figaro bien complaisant. En fait BHL, quand il veut faire Malraux, fait plutôt le mariole.

Gérard Streiff


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