16 février 2011

Guerre : retour à la case départ

Au menu de la grande régression qu’on veut nous imposer figure aussi le
retour de la guerre. Le 20 janvier dernier, une brochette de gradés,
officiers à breloques et ministre de la défense en tête, ont ressuscité
« L’Ecole de guerre ». On a fait ça, écrit, émue, la correspondante du
Figaro à la défense, Isabelle Lasserre, « en grande pompe, avec prises
d’armes et vin d’honneur. » Il est vrai qu’il fut un temps, pas si
lointain, où la guerre semblait en voie de dépassement. Les conflits
n’ont jamais vraiment cessé dans le monde mais la « guerre », le mot
comme la chose, apparaissait un peu comme un réflexe de temps révolu. Un
reliquat des cavernes. En tout cas on pouvait rêver à un monde apaisé.
Même les militaires, c’est dire, avaient du en prendre acte. En 1993, on
débaptisa « L’Ecole supérieure de guerre » pour l’intituler « Collège
interarmées de défense » (CID). Mais depuis le 20 janvier 2011, retour
donc à la case départ : exit le CID, revoici « L’Ecole de guerre ».
Comme au bon vieux temps. « Le retour du mot guerre dans le vocabulaire
est considéré comme une bonne nouvelle par les officiers » se réjouit Le
Figaro (21/1/11). Dans le même quotidien, le général Vincent Desportes « 
salue le retour en force du vocabulaire guerrier » dans une tribune
sous-titrée « La guerre est aussi notre futur ». Rompez !

Gérard Streiff


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