3 décembre 2015

Un scrutin à la mode BCE

On connaissait Mario Draghi pour son savoir-faire libéral, on connaissait moins ses compétences électorales. Réunissant à Francfort son conseil des gouverneurs de la banque centrale, il impose à ses pairs un règlement « d’une complexité diabolique », dixit la presse. Son collège electoral se compose de six membres permanents du directoire et de 19 gouverneurs de banques centrales nationales. « A chaque réunion, quatre d’entre eux sont privés de vote, selon une fréquence de rotation différente liée à la taille du pays » (!) stipule le règlement. Résultat des courses : à la dernière réunion, qui s’annonçait pourtant fort importante, le pauvre François Villeroy de Galhau, le grand argentier français, dont c’était la première sortie, a été interdit de vote. Cause toujours, lui a dit en somme Francfort, tu nous intéresses mais ton avis comptera pour du beurre. Il est doué le Draghi. On l’imagine bien ministre de l’intérieur français. Les régionales, avec lui, seraient vite expédiées.

Gérard Streiff

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