11 octobre 2013

High-tech et petites combines

Le comportement des grandes boites du high-tech est exemplaire du capitalisme d’aujourd’hui. Ces sociétés, surfant sur un besoin mais aussi sur une mode, encaissent des pactoles co-lo-ssaux. Le trésor de guerre accumulé par Apple, Google, Microsoft et Amazon approche les 300 milliards de dollars. Où va cet argent ? Ces sociétés contournent largement le fisc au nom de l’« optimisation fiscale », c’est à dire qu’elles paient des clopinettes aussi bien dans leur pays d’origine que dans les pays où leurs produits sont écoulés. On évalue, pour les seuls Etats-Unis, un manque à gagner de 100 milliards sur trois ans. Profitent-elles alors de cette incroyable trésorerie pour faciliter la vie du client en produisant et en vendant moins cher par exemple ? Pas du tout. On dit que le nouvel iphone5c coûterait dans les 600 euros (premier prix...). Couvrent-elles d’or leurs salariés ? Nullement. Se ruinent-elles en nouvelles recherches et innovations ? Non, l’investissement n’est pas au rendez-vous. Alors ? Si ni l’Etat, ni le client, ni l’employé, ni le chercheur ne s’enrichissent, qui est le grand gagnant dans cette affaire ? L’actionnaire. C’est lui qui empoche tout ou presque. Microsoft a reversé en dix ans 150 milliards à ses actionnaires-rentiers ; et Apple 100 milliards en deux ans seulement. A quand une réunion du G20 consacrée au coût du capital ?

Gérard Streiff


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