2 juillet 2010

La révolution est en marche

Pour les gourous de la droite, ça ne fait aucun doute : la révolution est en marche, la révolution conservatrice bien sûr. On pensait peut-être les libéraux K.O. debout après la déconfiture de leur système. Ce n’est pas tout à fait le cas. Profitant de la faiblesse des voix alternatives et de la capitulation persistante du social-libéralisme ( voir la Grèce, l’Espagne, le Portugal, le FMI de DSK), les libéraux pratiquent sans vergogne l’art de la surenchère. S’il y a crise, c’est parce qu’il y a encore « trop d’Etat - providence » ; et encore trop de solidarité. Ivan Rioufol, un chroniqueur du Figaro qui aime pousser le bouchon de la dérive droitière toujours un peu plus loin, l’assure (18/6/2010) : « Une chose est sûre, une époque s’achève pour laisser place à la prévisible révolution conservatrice. » Elle serait même en train de « s’installer précipitamment », cette révolution. Pour preuve les récentes élections belges ou hollandaises qui montrent au moins deux choses : « le besoin d’égalité », mots dont le sens est totalement détourné. Pour un libéral, toute protection sociale porte atteinte à l’égalité ! Et l’égalité, la vraie, ce serait donc, en matière de retraite par exemple, la mise en place d’un système de capitalisation ! L’autre versant de cette révolution, c’est la quête d’une improbable identité perdue, qu’on pourrait résumer ainsi : zizanie ethnique et intolérance face à l’étranger. Bref, la révolution libérale, c’est la promesse d’un monde d’injustice et de haine.*

*Gérard Streiff*

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