17 mars 2017

Le propre de la bulle

Ils vont dans le mur, ils s’en doutent mais ils sont tellement goinfres qu’il n’est pas question pour eux de s’arrêter. Ils ? Les marchés financiers qui s’éclatent, s’empiffrent, se gavent. Le CAC 40 franchit les 5000 points et a gagné 20 % en un an. Le Dow Jones a grimpé de 27 %. L’indice Dax allemand a gonflé de 30 %. Même l’indice Footsie de la City s’est haussé de 24 %. Ça rêve tout haut de milliards d’achats en Bourse, de regain de fusions et acquisitions, de distribution de coupons de plus en plus généreux aux actionnaires. Dans un monde plus qu’incertain, cette fuite en avant rend perplexe. Même un chroniqueur ultralibéral comme Yves de Kerdrel s’alarme de cette bulle financière qui gonfle sans se soucier de l’état du monde. Pure folie, dit-il, « et pourtant il se pourrait bien que cette bulle continue d’enfler encore pour la seule raison que le monde nage dans un océan de liquidités auxquelles il faut à tout prix donner un emploi ». Sa conclusion vaut le détour : « Chaque investisseur aimerait individuellement être plus sage. Mais il sait que c’est une folie qui peut lui faire rater le train d’une nouvelle hausse. Voilà pourquoi tout est en place pour que les marchés continuent à rendre fous ceux qu’ils veulent perdre ». Comme le propre de la bulle est d’exploser, on attend la suite.

Gérard Streiff

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