7 juin 2010

Porte à porte

Plusieurs reportages récents évoquent l’activisme de l’ambassade américaine en direction des banlieues, et de la Seine-Saint-Denis en particulier. Il s’agirait pour les Américains, dit-on, de repérer les futures élites « des quartiers et des minorités ethniques ». Selon un article du journal Le Monde, les diplomates US ont « constitué un carnet d’adresses exceptionnel, aujourd’hui le plus complet, le plus pertinent, le plus actualisé sur les banlieues françaises. » Des personnalités américaines ( acteurs, sportifs) viennent faire l’article dans les villes de banlieue ; des jeunes des cités se voient offrir des séjours aux USA . On peut s’interroger sur l’opportunité de cette démarche, en partie liée à « l’effet Obama » et au souhait de Washington de redorer son image, sur la manière très américaine aussi d’« ethniciser » le débat public français. On admettra en tout cas que les Américains sont plus prompts que l’Elysée pour pointer le dynamisme des banlieues et de ses jeunes.
La même ambassade ne se gêne pas pour organiser également des sessions de formation sur la vie politique. Il s’y dit parfois des choses intéressantes. Ainsi cette leçon de militantisme électoral, prodiguée par un consultant du parti Démocrate : « Il faut en moyenne pour gagner une voix 389 tracts ; ou 460 appels téléphoniques ; or il faut seulement ouvrir 14 portes pour obtenir une voix supplémentaire ». Un éloge de la « proximité » par l’ambassade US, qui l’eût cru ?

Gérard Streiff


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