10 mai 2011

Le manège des vieux messieurs

Parfaite illustration de l’extrême concentration du pouvoir économique en France : la composition des Conseils d’administration des grands groupes. Là, de vieux messieurs bourrés de thunes, quelques dizaines au total, se font des politesses, échangent leur place, s’entre-promotionnent, et ramassent discrètement en partant leurs jetons de présence – qui peuvent atteindre 150 000 euros l’an. Dernier exemple en date : Didier Lombard. Ce patron voyou, adepte du management qui tue, responsable de dizaines de suicides à France Télécom, le symbole même de la sauvagerie gestionnaire libérale, a été viré – difficilement, c’est vrai- de son poste il y a peu, en mars 2011. On le croyait peut-être hors course, ou caché dans un trou de souris ou blâmé ? Erreur. Lombard fait partie des puissants insubmersibles. Le bonhomme était multicartes. Il siège également au conseil de Thales, de Technicolor, de Radiall, etc, et voici qu’il vient d’être nommé PDG, pour trois ans ( il en a 69) de STMicroelectronics, fabricant franco-italien de semi-conducteurs, une des entreprises du CAC 40 ! Lombard PDG, avec le soutien affiché de l’Etat. Le cercle des possédants n’aime pas trop s’élargir ; on y cultive l’entre-soi. Remarquez, cette concentration, cette auto-limitation des têtes dirigeantes présente au moins un avantage : le jour du grand changement, il y en aura moins à couper ( symboliquement, bien sûr)...

Gérard Streiff


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