22 octobre 2015

Qu’est-ce qui est pire ?

Il faut, avouons-le, de l’abnégation pour se taper les trois grandes pages que le journal Le Figaro consace au « Communisme », ce jeudi 22 octobre. Curieux comme un système qu’on disait mort et enterré continue d’agiter le bourgeois. Sous la plume de charlatans sacrés experts ( Stéphane Courtois, Carrère d’Encausse…), on y décrit le communisme avec les mots fleuris habituels : tyrannique, criminel, sanguinaire, goulag, folie. On connaît la musique. Et son sens de la nuance. Mais dans tout ce rituel incantatoire, on pioche des perles qui récompensent de l’effort de lecture. Le quotidien par exemple, regrette que les intellectuels, aujourd’hui, « focalisés sur l’ordoliberalisme (...) aient abandonné un objet historique bien encombrant ». Autrement dit, nos intellos auraient perdu de leur vigueur anticommuniste « quand ils ne demeurent pas des thuriféraires comme les Badiou ou les Zizek ou quelque trostkiste attardé ». Plus loin, un critique, un certain François Paoli, parlant de livres présentés dans ces pages, en l’occurrence un livre sur Jacques Duclos, écrit : « On a par moment l’impression de lire un rapport de police ». C’est lui qui l’a dit. Ou encore, à propos de l’URSS, cette blague qui courait les rues de Moscou au temps de Eltsine : « Qu’est-ce qui est pire que le communisme ? C’est ce qui vient après... »

Gérard Streiff


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