30 avril 2014

Un claquement de doigts

Pendant que le président-ennemi-de-la-finance faisait semblant de faire quelque chose dans l’affaire Alstom, pendant que Valls faisait mine de trouver trois francs six sous de « social » pour amadouer ses parlementaires, on apprenait, la même semaine, que Patrick Drahi, le nouveau pape du téléphone mobile, celui qui a pris de vitesse Bouygues dans le rachat de SFR, le franco-suisse Drahi donc avait besoin d’un peu de « cash », histoire de boucler son dossier. Un peu beaucoup, tout de même, puisqu’il cherchait en fait 16 milliards d’euros. Un problème ? Pas de problème ! Le bonhomme téléphona aux « marchés », façon de parler, il fit signe à quelques banquiers et les 16 milliards de crédit rappliquèrent illico dans son escarcelle. « Patrick Drahi, nous dit Le Monde, a ainsi sécurisé d’un claquement de doigts l’intégralité du financement de SFR. »
Un claquement de doigts pour 16 milliards d’euros, génial, non ?
Président, ministres et autres guignols des infos se lamentent sur les temps qui sont durs, les caisses qui sont vides ; les banques chipotent pour le moindre petit crédit. Et l’autre, agioteur affuté, d’un claquement de doigts, ramasse 16 milliards pour ses combinaisons. Allez vous étonner, après ça, que le quidam doute de la politique.

Gérard Streiff


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