13 septembre 2011

Partout sauf en France

Dette, règle d’or, austérité, partout en Europe, le discours se répète ; et partout, à Athènes ou Madrid, à Londres ou à Bonn, droite et gauche font preuve de la même docilité face à l’Argent et appliquent grosso modo la même ligne. La situation est un peu différente en France où l’existence d’un courant de contestation radicale, communiste, anticapitaliste donne une certaine singularité au paysage politique et à l’ensemble de la gauche d’ailleurs. Cette configuration offre une marge d’action, ouvre des perspectives qui n’existent pas toujours chez nos voisins. On a beau savoir cet état de fait, il est toujours plaisant de voir les autres le reconnaître, surtout quand l’aveu vient du Figaro. Récemment (4 septembre), un « philosophe » fulminait dans ces colonnes : la conversion libérale du PS est trop lente et le maintien d’un esprit critique trop ancré dans ce pays, écrit-il. « Avec la chute du mur de Berlin, la mondialisation et la révolution du numérique et des sciences de l’infiniment petit, partout sauf en France, le « point de vue de la classe ouvrière », voire celui des « travailleurs » et des « dominés » tout comme « le socialisme réel » et l’étatisme ont été rangés au grenier avec « lutte des classes » et « révolution socialiste ». Ici, la gauche la plus archaïque d’Europe continue à vivre au XIXè siècle ». Et notre imprécateur pointe « le parti communiste et ses projets de haine de classe ». En somme, pour le Figaro, le slogan à la mode, après « les cocos à Moscou », ce serait : « les cocos au grenier » !

Gérard Streiff


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