Hommage/Couland

Gerard Streiff
Hommage Jacques Couland

Merci à Alain et à Lydia pour cette bonne idée de rendre hommage à notre camarade Jacques Couland.

Jacques, je l’ai connu à la section de politique extérieure, dans la seconde moitié des années 1970. Notamment à la réunion hebdomadaire du secteur, le vendredi matin, qui se tenait le plus souvent dans le grand bureau de Jacques Denis, sous la haute autorité de Jean Kanapa. Un rituel apprécié, on en sortait plus intelligent qu’en y entrant, du moins c’est l’impression qu’on avait.

Il y avait là, outre Jacques et Jean, des anciens du secteur, Roger Trugnan, Elie Mignot, Georges Fournial , Théo Ronco, des invités, Yves Moreau de L’Humanité, Georges Girard de France Nouvelle, Louis Odru, député de Montreuil et membre de la commission des affaires étrangères, Yves Cholières du mouvement de la paix ; et puis une génération de trentenaires, Patrick Le Mahec, Max Zins, Alain Gresh, Yves Serdenif (je m’aperçois que nous étions bien sexistes, peu de femmes, Christiane Marcie pour la Chine ?). Pardon pour les oublis.

Et donc, il y avait là Jacques Couland.
Cet homme avait du style. Je ne sais plus qui a dit que le style, ce n’est pas mettre des mots compliqués sur des choses simples mais mettre des mots simples sur des choses compliquées
Et Jacques Couland avait du style ; il héritait assez souvent de dossiers bien alambiqués qu’il nous expliquait en un temps record, celui des échanges ou d’un court rapport ; il nous familiarisait avec les arcanes de la guerre du liban, la situation des palestiniens, les crises du parti baas, etc

Il savait nous rendre ces enjeux intelligibles, il était clair, pédagogue ; et il aimait cette tâche. Je me souviens de son élocution. Il y avait chez lui une sorte de gourmandise à évoquer dans ses interventions des mots arabes, explicitant telle ou telle nuance, mettant en garde contre des approximations, soulignant toujours les contradictions à l’œuvre.

A l’écouter, on avait l’impression qu’il fréquentait les bureaux politiques de tous les partis de sa région, que les coulisses des mouvements progressistes n’avaient pas de secret pour lui, qu’il connaissait personnellement leurs leaders. II forma un temps avec Elie Mignot sur le secteur proche-oriental un duo étonnant, Elie l’impétueux et Jacques le pondéré.

Je garde de lui le souvenir d’un homme pudique, élégant, expert et rouge, « un expert rouge » comme on aimait dire alors.



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