Makarenko/Ivry, 2011

L’imagination au pouvoir

Prenez une vingtaine d’élèves motivés, une professeure complice, un auteur invité, mélangez le tout à huit reprises et vous obtenez un atelier d’écriture.
C’est à peine plus compliqué que ça.
Au départ on s’est dit qu’on allait écrire un « petit » policier, à tendance historique. Côté histoire, on n’a pas vraiment écrit une thèse, disons qu’on a fait un clin d’œil au passé d’Ivry, adapté ici en toute liberté. Côté polar, les enfants ne se sont pas faits prier ; tout de suite, par équipe de quatre ou cinq, un écrivant par groupe, ils ont inventé, rêvé, poussé des mots, au gré de leur fantaisie. La classe devenait une ruche d’écrivains en herbe.
A la fin de chaque séance, je réunissais ces textes, je les rassemblais, je rabotais à peine ce qui dépassait et, la rencontre suivante, je leur lisais LEUR texte. Il fallait les voir redécouvrant leurs phrases, un régal !
On a procédé ainsi pendant près de quatre mois.
Une intrigue a pris forme, des personnages sont nés, des dialogues ont suivi. On a vérifié qu’écrire, c’était pas sorcier. Mieux ; écrire, ça ouvrait des portes sur l’aventure, le mystère, l’humour, l’imaginaire.
Et voilà le travail.
GS

Ivry
L’inconnu du cimetière parisien

Quand les CM2 de Makarenko tombent, dans un sous-sol d’Ivry, du côté du chantier de l’A 305, sur un coffre, ils pensent d’abord avoir trouvé le magot du siècle. Et puis les choses se compliquent. Apparaissent un jeune inconnu, Nicolas, qui connaît le coin comme sa poche ; puis un vieux de la vieille, Lucien, qui se la joue gentil mais doit cacher de drôles d’histoires. Qui vont amener nos élèves à sillonner les avenues du cimetière parisien d’Ivry pour tenter d’y comprendre quelque chose…

IVRY
L’inconnu du cimetière parisien

Classe de CM2 de Valérie Bouzignac
(liste des noms)

Chapitre 1

En arrivant sur le chantier de l’A305, on ( c’est à dire toute la classe, Sophie, Maryline, Lertichavan, Yvanna, Théo, Diégo, Yasmina, Elodie, Kimberley, Sophia, Selvi, Rania, Soumia, Ahmed, Luccin, Chalsh, Kieran, Richard, Sariaka, Elsa, Junior, Oussama) voit Stéphane qui court vers nous.
Il crie : « y a un trou ! y a un trou ! »
Il dit encore « Cindy est tombé dedans ! »

Les enfants savaient qu’il y avait plein de trous dans le coin, leur maîtresse leur avait dit que le sol d’Ivry, c’est un peu comme du gruyère, il y a des trous partout ! Les gens du chantier de l’A305 disaient la même chose. En plus il y avait les fondations des immeubles en construction juste dans cet endroit.

On court, on se penche vers le trou, on demande :
« Cindy, ça va ? rien de cassé ? »
« Ça va, ça va mais venez voir ici, on a trouvé quelque chose, vite ! »

Alors on descend dans le trou, il est pas très profond. Cindy leur montre une grande caisse, un coffre en fait. Il est fermé par un cadenas ; mais il n’y a pas de clé.
Quelqu’un donne un coup de pied dans le coffre, ça fait un bruit mécanique, une des vis de la caisse tombe mais pas possible de l’ouvrir pour autant.

Qu’est-ce qui peut bien y avoir dedans ? de l’or ? demande Sophie ; un bébé mort ? propose Théo ; un crâne ? dit Maryline ; du matériel de laboratoire de la maîtresse pour faire des expériences ? s’interroge Ahmed ; des photographies ou des lettres ? déclare Yvanna.

Quelqu’un dit :
« Faut garder secrète notre découverte ! et puis on arrivera pas comme ça à ouvrir le coffre, faut des instruments ; et si on fait du bruit maintenant, du monde va venir et ce sera plus notre secret ! cachons le coffre ! »
Tout le monde est d’accord ; on dissimule le coffre et on se donne rendez-vous sur ce chantier de l’A 305 ce soir même, à 21h00.

On se retrouve au même endroit à 21h ; il fait nuit, il pleut un peu ; à part les enfants, on voit personne dans la rue ni sur le chantier ; on descend tous dans le sous-sol, avec des lampes-torches, des instruments . Soudain on voit au fond d’une sorte de galerie une faible lueur. Comme une bougie. Y a déjà quelqu’un !
Chapitre 2

Y a déjà quelqu’un !
On s’approche, doucement ; on aperçoit un jeune garçon, âgé de 11 ans environ. Petit, maigre, il tient une bougie à la main, il a l’air sauvage, on lui voit des dents pointues. Il voulait voler la caisse ?

Cindy crie.
« Qu’est ce qui se passe ? » lui demande-t-on.
Elle bégaie, d’émotion :
« Il Il Il…y y y…a a a…quel quel quel…qu’un qu’un qu’un… Venez vite !
Maryline se met à pleurer. Yvanna dit ; « Taisez-vous ! »
Lertphichavan prévient :
« Attention, il arrive ! »
« C’est qui ? c’est qui ? » demande Cindy.
Sophie déclare :
« Chut, cachons nous ! »
Valérie prend un marteau dans son sac, les autres prennent de gros bâtons.
Oussama, qui fait du Kung-fu, se met en position de combat.
Lertphichavan et Yvanna sont les plus grandes, Cindy leur demande de sauter sur l’inconnu quand il passera.
Elles acceptent ; Yvanna dit à son amie :
« A trois, on y va !

Un…deux…trois…A ce moment là, tout se passe très vite. Elles sautent sur l’inconnu, le plaquent au sol, l’immobilisent.
« Que faites vous ici ? lui demande Valérie.
Le garçon dit qu’il s’appelle Nicolas, il nous a vu et entendu durant la journée, quand on a découvert le coffre. Il est jaloux, il dit qu’il voulait emporter la caisse, la garder pour lui tout seul, il pensait à un trésor, il se voyait déjà très riche ! Il croyait que la caisse était petite mais il n’arrivait même pas à la soulever.

On le fait prisonnier.

On avait des outils pour forcer les serrures de la caisse ; finalement, on réussit à ouvrir le coffre. Il y a là beaucoup de poussière mais on découvre de vieux bibelots, des photos jaunies, une photo de Guernica et une mitraillette ?!
« Guernica ? c’est quoi ça ?
« Mais si, on en a parlé en classe, la guerre d’Espagne, le bombardement aérien d’un village, les morts, des villageois, des animaux ; le peintre Picasso en a fait un tableau.
« Mais alors, tout ça nous rappelle la guerre de 39/45…

Alice dit :
« Je connais un papy dans le coin, un petit vieux qui habite un immeuble en face ; il dit tout le temps qu’il a connu l’époque de la Résistance ; il raconte l’histoire d’un soldat allemand qui ne voulait pas fusiller les juifs et leur disait de s’enfuir. Je le prenais pas au sérieux, je pensais même qu’il était un peu fou. Mais peut-être qu’il connaît quelque chose sur la guerre de 39/45 et ce qui s’est passé alors à Ivry ? Peut-être qu’il pourra nous renseigner ?

On sort tous du trou sauf Ahmed qui est persuadé que la maîtresse a construit dans ces sous-sols un laboratoire mais il n’arrive pas à le trouver.
« Ahmed, tu viens ?
« OK, OK, it-il.

C’est alors qu’on s’aperçoit que notre prisonnier s’est échappé.

Chapitre 3

Lertphichavan crie :
« Nicolas ! Nicolas ! Nicolas !
Maryline ajoute :
« Il est parti.
Sophie déclare :
« Ça, on l’avait remarqué, Maryline.
Cindy s’énerve :
« Chut, chut, taisez vous !

C’est alors que toute la classe entend un bruit étrange. Un bruit effrayant, incompréhensible.
On voit une ombre. C’est qui ? C’est lui ?
Yvanna dit :
« Allons le chercher !
« Tes folle ! Réagit Maryline.
« Moi, Lertphichavan, je te suis, Yvanna.
« Moi de même ! Continue Sophie
« Moi aussi ! Dit Cindy.
« Bon, moi idem ! Annonce Maryline.

Tout le monde prend une allée, une autre, arrive dans une forêt, voit une cabane. Mais pas de Nicolas !

La classe continue pourtant de poursuivre le prisonnier qui s’est échappé ! En vain. Même les plus rapides, Luccin, Kieran, Elodie le perdent vite de vue. !

C’est alors que quelqu’un s’étonne :
« Mais où est passé Hamed ?
« Bin, il était encore dans le sous-sol à chercher le laboratoire !
Retour au sous-sol ; mais non, il y a plus personne ! Est-ce qu’il serait avec Nicolas ? l’otage de Nicolas ? Hamed, l’otage de Nicolas !!
Alors Chalsh, le danseur, Luccin, la super vitesse, Kieram le fort, Oussama et son kung-fu, tous s’engagent à retrouver Hamed. On trouve seulement un bout de vêtement tâché de sang de ce dernier.

Les enfants, fatigués, rentrent chez eux se coucher. Le lendemain, à l’école, où il y a un médecin de la médecine scolaire, on lui montre le tissu. Il y trouve des empreintes digitales : mais elles ne ressemblent à aucune empreinte d’élèves de l’école. On se dit que ce sont celles de ce Nicolas. Pas de doute, Nicolas s’est enfui avec Hamed. Peut être Hamed a t il trouvé le laboratoire secret ? Et peut être que Nicolas l’a enlevé pour qu’il ne dise rien ? Mystère.

A l’école, on raconte des choses affreuses ; on raconte que Nicolas serait venu à Makarenko, qu’il serait allé chez le directeur Henri Chaponnier et Jocelyne Chaponnier ; que Nicolas avec ses dents pointus aurait mordu les Chaponnier ; qu’il aurait vu Karine et qu’il en serait tombé amoureux ; mais Karine était déjà mariée, et elle n’aurait surtout pas voulu un nouveau mari avec des dents pointus ; cinq minutes plus tard, le mari justement serait venu, aurait vu Nicolas faire sa déclaration d’amour ! Le mari aurait baffé ce malotrus en lui disant de ne plus jamais mettre les pieds à l’école. On raconte, on raconte mais était-vrai ou faux ? Vérité ou mensonge ? Info ou intox ?

Soumia, Sophia, Selvi et Rania proposent alors d’aller voir le papy. Elles arrivent devant sa maison qui a l’air en très mauvais état. Elles tapent à la porte. Personne ne répond.
« J’ai peur, dit Selvi, ne restons pas là !
« Moi, j’ai pas peur et je reste ! Dit Rania.
Soumia et Sophia s’exclament :
« Nous, nous partons aussi ! T’es folle de rester, Rania.

Celle-ci se retrouve toute seule ; voilà que la porte s’ouvre. Rania qui n’a jamais peur se met à crier :
« Haaaaa ! Soumia, Selvi, Sophia ! Vite !
Les filles reviennent sur leur pas aussi vite qu’elles le peuvent et toutes entrent chez le papy. Il était tombé de sa chaise, elles le remettent assis.
« Merci, dit-il de sa voix tremblante.

Soumia qui était bien gourmande mais qui bizarrement ne grossissait pas, demande au vieux monsieur :
« S’il vous plaît, vous pourriez nous faire des cookies ?
« Vous êtes venus me voir pour ça ? Demande-t-il. Uniquement pour que je vous fasse des cookies ?
« Non, non, répond Rania, nous sommes là pour avoir des informations.
« Des informations ?
« Oui, à propos de la dernière guerre !
« Dans ce cas, j’ai quelque chose pour vous. Suivez moi.

Il emmène, lentement car il marche mal, ses invités au grenier. Mais dans les escaliers, Selvi s’inquiète :
« Sophia, tu as une araignée sur toi !
« Haaaa ! Commence à crier Sophia qui a une peur bleue des insectes.
Rania la lui enlève.

Au grenier, il y a là plein de choses intéressantes. Plein de caisses, de coffres ; dans l’un d’entre eux, des photos ; sur l’une d’elles, toute jaunie, on voit un jeune homme, chemise blanche, pantalon de toile, souriant :
« C’est moi, pendant l’Occupation.

Tout à coup, une voix monte de l’entrée, du rez-de-chaussée :
« Papy, je suis là !
Les filles se regardent ; cette voix, elles la connaissent, elles l’ont déjà entendue, non ? elle ressemble étrangement à quelqu’un de connu. Qui ? Mais de son côté, l’intrus entend les bruits de pas au grenier, comprend que le « papy » » n’est pas seul, alors il s’enfuit.

Elsa qui est arrivée entre-temps pose au vieux monsieur des questions :
« Vous avez connu des résistants ?
« Oui, répond le papy ; en 1944, j’étais très jeune, j’avais quatorze ans, je suis né en 1930. Mais j’ai vu Ivry en août 1944, il y a eu une insurrection, des barricades pour compliquer le transport des nazis qui fuyaient Paris et repartaient à l’Est...
« Etes vous marié ?
« Je l’ai été, je suis veuf maintenant, ma femme est décédée.
« Avez vous de la famille, ici ? Ailleurs ?
« Oui, un neveu.
« Quel est son nom ? Et son âge ?
« Il s’appelle Nicolas, il a onze ans !
Chapitre 4

Nicolas, le neveu du papy ?!
Les enfants restent bouche bée. Selvi, Soumia, Sophia, Rania, toutes sont vraiment surprises.
« Vous êtes sûr de ce que vous dites là ? Insiste Maryline.
Yvanna de son côté ajoute :
« Monsieur, vous êtes sûr, sûr, sûr, sûr de ce que vous racontez là ? Sûr que Nicolas est votre neveu ?

Le papy hésite un peu, il répond :
« Euh, enfin oui mais... pas complètement ; venez, je vais vous raconter l’histoire.

A ce moment là, Elsa doit partir ; Sophia et Soumia restent. Elles veulent, comme les autres, interroger le papy sur Nicolas. Savoir d’où il vient, qu’est-ce qu’il fait là ? Sophia qui est un peu fofolle dit doucement à son amie :
« T’as vu les dents de Nicolas ? Ses parents sont peut-être des vampires ?
Soumia sursaute :
« Non ? C’est sérieux ? »
C’était une blague, bien sûr. Heureusement, le papy n’a pas entendu.

« Alors, papy, vous pouvez nous dire qui c’est, Nicolas ? Demande Sariaka.
« Ah, pis d’abord, arrêtez de m’appeler papy ! S’exclame-t-il. Mon nom est Lucien, Lucien Goslar ; mais vous pouvez m’appeler Lucien. Alors, voilà...

En fait, dit-il, Nicolas, c’est pas vraiment son neveu. C’est ...l’enfant de sa fille, il est donc le grand père. Un jour, sa fille lui a dit :
« Papa, j’ai plus les moyens de nourrir mon enfant ; alors, s’il te plaît, garde mon bébé ! »
Et lui ne pouvait pas refuser.

« C’est vrai, ce que vous dites ? Demande Lerphichavan ?
« Bin, euh... hésite à nouveau le papy, ou Lucien. Bin, euh, non ! En fait, les parents de Nicolas étaient mes voisins.

Il livre donc une nouvelle version : il dit qu’un soir, le père -qui s’appelait Léo- et la mère, Marie, lui confient l’enfant car ils se rendent à une soirée entre amis. Mais en route ils ont un accident de voiture et, catastrophe, les deux sont tués. Sur le coup. Nicolas avait trois ans. L’orphelin est resté chez Lucien.

« A cette époque, Nicolas était laid et méchant, et bizarre aussi.
« Il est pas allé à l’école ? Parce qu’on l’a jamais vu à Makarenko ! Demande Cindy.
« Non, non, mon Nicolas n’aimait pas l’école ; alors je lui faisais la classe à la maison.
« Combien il faisait d’heures par jour ?
« Euh, de dix heures jusqu’à midi !

Lucien dit encore qu’après la mort de sa femme, il l’a élevé seul.
« C’est un coriace, celui-là ! »

Le papy, sur sa terrasse, a un petit jardin ; et au milieu du jardin, il y a un arbuste, un bananier ! Le papy est énervé, il donne un coup de poing dans l’arbre, toutes les bananes tombent au sol. Les enfants les ramassent, les mangent.

« Mais pourquoi vous cherchez mon Nicolas ? Qu’est-ce qu’il vous a fait ? Demande tout à coup Lucien.
Alors, les enfants lui parlent de leur découverte du sous-sol, dans le quartier ; de la visite nocturne ; d’une caisse avec des objets qui font penser à la guerre de 1939-1945 ; de Nicolas qui était caché là ; ils parlent aussi d’Ahmed qui a disparu !

« A notre avis, Ahmed est otage de « votre » Nicolas !
« Quelle drôle d’idée ? Mais pourquoi Nicolas aurait fait ça ?
« Pour se protéger, peut-être ? Ou parce que Ahmed a vu quelque chose ? Et Nicolas ne veut pas qu’il le dise ?
« Mais quoi ?

Le papy, enfin Lucien, répond qu’il sait que Nicolas a une cache dans les environs, pas loin d’ici, où il se rend souvent ; mais où elle est exactement, cette cache, ça il ne le sait pas !

« Bon, merci papy, euh..., je veux dire Lucien ! Dirent Soumia et Sophia, merci pour toutes ces informations.

Elles passent, en repartant, par la boulangerie, car c’est l’heure du goûter.

Maintenant, il faut chercher – et trouver- le repaire de Nicolas ! Où est-ce qu’il peut bien être ?

Chapitre 5

Soudain, Elodie et Yasmina arrivent et disent :
« Venez tous, on a vu quelqu’un sur le chantier !
Tout de suite, Luccin, Kierram et Chalsh se disent : on va l’attraper vite fait, ce personnage mystère ! Luccin avec sa supervitesse, Kierran avec sa superforce et Chalsh avec sa danse flamenco, ce sera pas trop difficile d’étourdir l’autre.

On se donne rendez-vous vers 21h30. De toute façon on a une permission de minuit pour notre enquête.
Le chantier n’est pas accessible au public si on n’a pas un rendez-vous spécial mais nous les CM2, on y va quant même avec du matériel pour nous infiltrer derrière les palissades, des lampes torches, etc, bref on est bien équipés.

Le soir venu, on s’approche de l’ « atelier Trans 305 », sorte de tour métallique avec un belvédère réalisé il y a quelques années déjà par des architectes et des artistes ; on connait bien l’endroit, parce qu’on y est venu souvent avec la classe quand on était plus petit ; on voit d’ailleurs notre photo en grand dans l’entrée de l’atelier et il y a toujours là nos anciens dessins et nos maquettes dans une armoire, dans une pièce fermée à clé.

On passe au chantier ; on entend quelqu’un crier. Sophia panique ; Selvi la calme ; Soumia et Rania appellent Luccin et Kieran avec leur portable. Une fois que tout le monde est arrivé, on leur explique la situation et tout le monde avance. L’idée est de montrer la photo de Nicolas à toute personne qui travaille sur le chantier.
« Si quelqu’un est blessé, on pourra l’emmener à Jean Rostand, dit Sophia.
« Mais non, réplique Selvi, Rostang est fermé !

On tombe sur deux ou trois ouvriers endormis, on a peur, on a cru que c’était des monstres. Quelqu’un croit même que c’est un tigre blanc mais lui, il délire.
Puis un ouvrier, regardant la photo de Nicolas, dit :
« J’ai vu ce garçon partir vers la place du Général Leclerc !

Aussitôt, Richard, Elsa, Sariaka et Oussama filent vers la place Leclerc. Mais pas de Nicolas place Leclerc ; le groupe revient.

Sur le chantier, plusieurs bâtiments sont en construction, un ministère, le service des douanes, un commissariat. Il y a même des cellules en préparation. On se dit que Ahmed a pu être caché dans l’une d’elles et quand Elodie veut en ouvrir la porte, quelqu’un surgit derrière elle et l’en empêche, c’est Lucien, le grand père.
Que veut-il ? Il dit qu’il n’est pas question de délivrer Ahmed, qu’il ne dira jamais la vraie histoire de Nicolas tant qu’on se mêlera de ses affaires ! Elodie et Kimberley se jurent de revenir le lendemain.

Effectivement, ils reviennent discrètement plus tard ; dans la cellule, ils tombent sur un squelette ! Ni une, ni deux, ils embarquent les ossements, direction : le laboratoire ! A l’examen, on s’aperçoit que ce corps remonte au temps de … Charlemagne ! En fait c’est sans doute Lucien qui leur a joué là un mauvais tour. En plus, on se rend compte que c’est Charlemagne qui a inventé l’école ! Or Nicolas déteste l’école ! Alors on se dit qu’il y a un rapport ; mais passons.

Il faut dire qu’entretemps l’enquête de la classe sur le grand père a bien avancé. Avec Sophia et Soumia ; elles parlent longtemps mais de quoi ? Elles se rappellent qu’à la Bibliothèque, elles ont vu un article sur la guerre ; il y a un plan et, dessinée sur ce plan, il y a la maison de Lucien. Or à côté de cette maison, il n’y a rien, pas d’autres bâtiments, c’est à dire pas de voisins, c’est à dire que Lucien a menti avec son histoire de voisins. Il avait dit en effet que Nicolas était l’enfant des voisins.
Sophia appelle Maryline pour qu’elle aille jeter un œil aux Archives.
Une fois devant la mairie, Maryline constate que le bâtiment est fermé. Mais elle aperçoit une fenêtre ouverte et elle escalade le muret pour entrer ; Cindy vient l’aider. Une fois dans les Archives, Maryline cherche un article sur l’accident. Elle comprend que la femme morte dans cet accident s’appelait Josephine Geslar et l’homme Fabrice Dubois. Donc la femme accidentée était l’épouse de Lucien, celui-ci nous a donc menti ! L’article parle aussi de la cause de l’accident, c’est une roue dégonflée. Faut mener l’enquête !

Ce n’est pas trop difficile de découvrir que Joséphine s’est retrouvée enceinte ; mais pas de son mari : elle attendait un enfant de Fabrice Dubois, son amant ! Un résistant ! Le petit garçon qui est venu au monde, Nicolas, est en vérité le fils de Joséphine et de Fabrice !

Un soir, plus tard, Joséphine sort avec Fabrice sans le dire à Lucien ; mais Lucien l’a vu ; jaloux, c’est lui qui dégonfle la roue de la voiture, ce qui va provoquer l’accident.
Lucien, ensuite, va élever Nicolas, sans savoir que ce n’est pas son fils mais celui de Fabrice.
Maryline raconte la véritable histoire à toute la classe. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Nicolas justement n’est pas loin et l ‘écoute. Très choqué par ce qu’il apprend, sur Lucien, sur son père, sur l’accident, il se sauve du côté du cimetière.

Chapitre 6

« Attention, on nous espionnait ! dit Cindy.
On découvre en effet Nicolas qui part vers le cimetière. Maryline vient de nous dévoiler toute la vérité le concernant. On le poursuit. Il entre par le 32 de l’avenue de Verdun dans la partie du cimetière qui s’appelle le carré militaire. Le long du mur, il y a d’un côté les tombes des résistants ; morts pour la France, dit un monument. De l’autre, les tombes des soldats de 1914-1918. Sur le coin gauche, on voit les croix du groupe Manouchian, des résistants ; il y a la tombe celle de Missak Manouchian, leur chef, de Mélinée, sa femme, d’autres encore dont trois ivryens, Celestino Alfonso, Robert Witchitz et Roger Rouxel, tous fusillés par les nazis le 22 février 1944.

Dans une avenue du cimetière, on entend un bruit, on remarque une ombre qui s’enfuit ; on a tous peur. Sauf Rania. Le chemin nous mène à un grand caveau ; on décide d’entrer à l’intérieur. Il y fait sombre et humide.. On ne voit presque rien, on distingue juste quelqu’un qui bouge ; est-ce Nicolas ?
Dans le caveau on trouve une lampe torche, on l’allume ; à notre grande surprise, on repère un chat et des fleurs. Selvi prend le chat, Soumia dit :
« Lâche le, il doit être malade !
Mais Soumia finit par se laisser attendrir, il est si craquant.
On continue notre exploration. Quelqu’un dit qu’il faut chercher la tombe des parents de Nicolas.
Soumia soudain a très peur. Rania sans faire exprès casse une branche, le chaton miaule. Voilà Nicolas. Il court. On saute à quatre sur lui, Sophia, Soumia, Rania, Salvi.
Sophia se fait mordre, elle s’exclame :
« Oh my god, ce Nicolas est un vampire !
On prend peur, on le lâche.

Plus tard, la classe se retrouve dans une autre avenue du cimetière. Mais où peut être la cachette de Nicolas ? Faut chercher la tombe de ses parents, dit quelqu’un ? Mais c’est impossible, il y en a trop. Un autre élève assure qu’il a vu Lucien qui déterrait le corps de Joséphine, mais ce n’est pas sérieux ; d’autres ont peur de tomber dans des trous ; d’autres encore parlent de Ahmed en disant « pour porter Ahmed, il faut être très fort ! »
Théo ou Diégo, pour faire peur, lance un cri diabolique : « Houa ah ah ah ah ! »
On parle d’attacher Nicolas à un arbre si on le trouve.
Une jeune fille dit :
« Imaginez, si je suis en face de Nicolas, et s’il me dit : si tu m ’épouses, je libère Ahmed, si tu refuses de m’épouser, je le garde en otage ; qu’est ce que je dois faire ? »
Personne ne répond ; Kimberley demande s’il ne faudrait pas appeler le commissariat ; et puis soudain Elodie déclare :
« Je sais où est la cachette de Nicolas !

On la regarde ; Kieran appelle toute la classe sur son portable pour se regrouper ; Elodie part, on la suit. Le long de l’avenue de l’Est, un sentier parallèle à l’avenue de Verdun, au début de la section 40, en face d’une série de croix de « poilus », il y a une tombe pas comme les autres ; ça ressemble à un grand et long couvercle en fer, rouillé, avec plusieurs poignées de chaque côté ; on peut lire sur le fronton une très vieille inscription : « Maison Guilledoux, 6 places ». Six places , ça veut dire que c’est un grand trou.
« Elle n’est pas très très belle, dit Yasmina, on dirait que dedans on devait y mettre des gens qui ne pouvaient pas se payer une tombe. »

Kimberley donne un coup de pied dans l’installation et crie :
« Y a quelqu’un ?
Le devant du couvercle, rongé, est troué ; on peut y passer le bras ; ça permet de regarder à l’intérieur :
« Il est là ! Dit Elodie.
Chapitre 7

Les filles, Sophia, Soumia, Rania et Selvi, les autres aussi se précipitent.
On a retiré le couvercle. On découvre une tombe délabrée.
« Allez,, tout le monde saute ! dit Soumia .
C’est ce qu’on fait. Nicolas est presque assommé.
« Appelons Jean Rostand, dit Sophia.
« Mais Jean Rostand est fermé, répondent en chœur Rania et Selvi.

Voilà que Nicolas se réveille. On le tient fermement au cas où il aurait l’idée de s’échapper. On le questionne :
« Que fais-tu là ?
« J’étais venu déposer des fleurs sur la tombe de mes parents. Après avoir entendu leur véritable histoire, j’étais allé sur leur tombe. Et puis ce chat que vous avez, il est à moi !
« Bon, tiens, on te le rend ! dit Selvi.
« Merci !
On continue l’interrogatoire ;
« Où est Ahmed ?
« Je ne sais pas ; c’est Lucien qui l’a caché !
« Et où ?
« Quelque part dans le cimetière.

A cet instant, on entend un cri. On court en direction de ce bruit.Nicolas nous suit. C’est la voix de Ahmed. Il était sur le point de se faire enterrer vivant par… Lucien. On crie :
« STOP ! »
Il s’arrête net. On essaie de négocier, d’amadouer Lucien, de le convaincre ; rien à faire. Alors on lui saute dessus, on le tient fermement. On appelle la police. Celle-ci arrive cinq minutes plus tard et arrête Lucien.
« Je suis désolé, dit-il, je vous ai raconté des salades, , je ne le referai plus… »
C’est Ahmed qui nous raconte l’histoire : lorsque toute la classe est descendu la première fois dans les sous-sols, Ahmed a entendu Lucien qui discutait avec une autre personne, une histoire de vols ou de trafics. Il ne voulait pas que Ahmed le répète alors il l’a enlevé. Nicolas, lui, n’est pas méchant, simplement avec ses dents pointus, il fait un peu peur. Mais lui même avait peur de nous, il croyait qu’on lui voulait du mal. »

Nicolas, un peu plus tard, nous demande s’il peut s’inscrire à l’école Makarenko ; on l’accepte. On fait une fête à l’école, on chante « Angela » en chœur : « 1968
L’Amérique est figée
Un ange proteste
Les écrous sont rouillés… »

Puis des groupes improvisent des chansons de rap. Ainsi Elodie, Yasmina, Selvi, Soumia, Yvanna et Rania :

La vie est dure
Quand j’étais petit j’étais pas dans le rang
Je n’étais pas grand
Mais je savais que quand je serais grand
La vie serait dure un moment

Quand je suis né mes parents ont divorcé
Je me suis retrouvé
Dans un foyer
Puis adopté par un vieux pépé

Une fois en été
J’ai croisé une fille émerveillée
De midi jusqu’à quatre heures, je n’arrêtais pas de la regarder
Mais elle m’a repoussé

Refrain

La vie est dure partout
Au Nord et même au Sud
Ma vie était dure
J’écrivais sur les murs
Je mettais un peu de peinture
Avec des petits murmures

La vie est dure
Partout dans les rues
Et je n’ai que des malheurs
Toutes les heures
De une heure jusqu’à 20 heures
Je ferai honneur
A ma mère
Et mon père
En me jetant du haut de la falaise
Celle du Piton de la Fournaise

Refrain

C’était le jour où j’ai eu de la peine
Et j’fais la guerre
En souvenir de mon père et ma mère
Car mes parents sont morts
C’est la guerre
Je suis un expert (j’ne suis ? )
En matière
De point de repère !

Le groupe Ahmed, Maryline, Luccin, Cindy ajoute une variante :

Incapable de jouer au scrabble
Avec des coupables

Ensuite le groupe Elsa, Sariaka, Kimberley,Oussama, Théo, Richard repart :

Mes parents sont décédés
En voiture, en été
Moi, je jouais au dés…
Quand j’ai appris ça
Ça m’a fait comme une torture
Ça a fait exploser mes murs

J’ai pas demandé ça
Pour vous montrer ce que j’ai ressenti
J’ai enlevé un camarade
Mais ça m’a fait comme une grenade
Ils étaient bien partis, tous amis
Puis ça m’a anéanti
Et j’ai perdu le sens de la vie !

On passe au groupe Richard, Sariaka, Elsa :

Moi je t’aime comme tu es
Pourquoi vouloir me changer ?
La vie est dure,
La vie est pure
Com’ je l’étais avec ma mère
Petit frère
La vie était facile avec moi
Pour les autres j’ne sais pas

Quand j’me promène dans l’métro
J’vois des sdf en grands manteaux
Place d’Italie
J’me dis
Bingo
Pourquoi ne pas les aider aussitôt ?

Refrain :
J’espère que toute sa vie
il se rappellera d’la chance qu’il a !

En hiver 2006 alors que je rentrais chez moi
J’vois une femme morte de froid
Avec son enfant dans les bras
Qui hurlait en pleurant
« Occupez-vous de moi » !

Refrain

On l’adopta
Et on le sauva
De l’orphelinat
Puis on l’appela
Nicolas
Pendant ce temps
Et jusqu’à 29 ans
On s’en occupa !

A 30 ans
Il s’en alla
C’est alors qu’on lui rappela
Qu’la vie est dure
Avec ceux qui ne le mérite pas !

Dernière mélodie, enfin, celle du groupe Chalsh, Diégo, Kieran, Lertphichavan, Sophie :

J’vais au cimetière
Pour penser à ma mère
décédée hier !

J’vais pas suivre mon père
Car militaire
Il aime trop la guerre

Ma mère est morte rue du général Leclerc
Et je suis en colère
C’est à cause d’un bout de verre
Qu’elle est au cimetière …..

Le lendemain, on découvre que le garçon du cimetière a un tonton à Ivry chez qui il part vivre.

Notre histoire est si merveilleuse qu’on décide d’en faire un livre.

FIN

Annexe

Pendant notre enquête, on a appris qu’au moment de la guerre, un employé juif de la carrière Delacroix s’est caché dans une partie de la cave alors que les Allemands y entreposaient tout à côté leur carburant.

On a aussi appris que dans un coin du cimetière parisien, à la limite des sections 26 et 27, il y a l’ancien lieu d’inhumation des condamnés à mort ; les personnes jadis décapitées y sont enterrées avec la tête posées entre leurs pieds.

Ivry
Les mystères de la carrière

Les caves Delacroix d’Ivry, on connaît ; c’est balisé, bien entretenu, pas de mauvaise surprise. Pourtant, le jour où les CM2 de Makarenko les visitent, ils y font de drôles de rencontres : un coffre datant de l’ancien régime, un squelette au moins aussi vieux, le portrait d’une dame aux trois yeux et…un petit garçon aux habits déchirés qui semble terrorisé. On sent qu’il se passe là des choses étranges. Mystère, mystère…

Ivry
Les mystères de la carrière

Ecole Makarenko
Classe de CM2 de Karine Guillois-Karmous

Chapitre 1

En entrant dans la carrière, ils voient… rien du tout. Car il fait très sombre, presque noir.
Toute la classe est venue visiter cette sorte de cave très fameuse à Ivry, la carrière Delacroix, du côté de l’avenue Thorez.
Il y a là Elia, Julien, Indy-Lynn.
Et aussi Quentin, Dylan, Christine, Léticia, Laurine, Aissatou, Corinne, Kethline, Oriane, Manar, Sana, Chahirati, Isaac, Jérôme, Hakim, Jérémi, Ibrahim, Souaré, David.

Un moment, un peu de lumière arrive, on voit une araignée, de sept centimètres. Elle pique Julien ; il tombe par terre, crie : « Attention ! »
L’araignée est devant Elia et s’apprête à la piquer aussi mais elle écrase l’animal d’un bon coup de pied.
Julien se relève et dit :
« J’ai presque plus mal ! »
« Ouf ! »s’écrie Elia.

C’est alors qu’ils voient une ombre effrayante derrière les rochers ; mais ce n’est qu’un petit garçon d’environ onze ans, les vêtements tout déchirés, les yeux bleus, les cheveux blonds. Le garçon prend peur, s’échappe ; Indy-Lynn le poursuit. Elle le trouve bizarre, il hurle comme un loup : « Haouououou ! » Comme s’il appelait à l’aide une meute. Puis il disparaît.

L’équipe s’assoit sur un gros bloc de pierres et soudain tout le mur bouge, se déplace ; un tunnel conduit les enfants vers une nouvelle salle. Le temps de s’habituer à la pénombre, ils voient par terre un pendentif, puis un coffre, fermé. Ils s’avancent pour mieux voir et près d’un puits, ils découvrent un cadavre de soldat.
« C’est Louis 14 ? » demande quelqu’un. Personne ne répond.
Le squelette tient dans une main un papier où il est écrit : « Rejoignez moi à la carrière... » et une clé dans l’autre main. Accroché au mur, il y a un tableau qui les intrigue ; c’est celui d’une reine avec trois yeux.
Julien prend la clé, tente d’ouvrir le coffre ; la clé se casse.
Les enfants imaginent ce qu’il peut y avoir dans le coffre : il serait plein de bijoux ? une couronne ? un sceptre ? la main de la justice ?
« Faut rien dire sinon des cambrioleurs vont nous voler notre trésor ! dit Dylan.

Chapitre 2

Tout le monde dit :
« Mais t’es lourd, Dylan. Personne ne va toucher à notre trésor.
Souaré se met derrière Dylan et crie : Bouououh…
La classe se met à rire. Jusqu’à ce que Laurine dise :
« Bon, allez, c’est fini la rigolade ! On se sépare. Faut qu’on retrouve le petit garçon aux habits déchirés.

Dylan veut jouer au plus fort et dit :
« Suivez moi, je sais où trouver ce garçon !

Tout le monde le suit puis, un moment, l’une des filles dit :
« Dylan, sais-tu où nous sommes ?
« Heu, pas vraiment…
« Et vous entendez ce que j’entends ?
« Heu, pas vraiment !

Un moment, Kethline et Oriane repassent devant le coffre ; elles essaient de le casser à coups de pieds mais c’est impossible.

Souaré et Sana discutent entre elles :
« Si tu veux mon avis, le petit garçon a peur.
« Peur de quoi ? de nous ?
« Il a peur de la lumière.

Les enfants commencent eux aussi à être inquiets ; dès qu’ils se perdent de vue, ils pensent que les autres ont disparu ; ils croient aussi entendre des voix, comme des grognements.
« Je veux ma maman ! crie Jérémi.

Un peu plus tard, Julien, Dylan, Elia, Manar et Jérôme voient au fond de la cave de grosses bouteilles.
Indy-Lynn, Christine et Laurine s’écrient :
« Pouah ! ça sent l’alcool !
Manar et Laurine se mettent à boire.
« Oh, ça fait du bien ! disent-elles.
Est-ce qu’elles sont saouls ? Car soudain elles voient des loups qui leur courent après. A leur tour elles se précipitent et se retrouvent dehors.

Là elles tombent sur un monsieur qui a l’air de les attendre.
« Qui êtes vous ? lui demande la classe.
« Je suis…
« Vous êtes… ?
« Je suis James Ramirez ; on est arrivé en France en 2004, mon frère et moi. Il avait quatre ans. On n’avait pas de logement, on a vécu dans cette sorte de grotte dont vous sortez. Vous l’avez vu ?
Les enfants disent qu’ils l’ont vu puis qu’il s’est enfui.

Deux jours plus tard, Isaac, Jérémi, Jérôme, Hakim et Ibrahim vont se renseigner à la mairie. Ils se retrouvent aux « Archives » où on garde tous les documents sur l’histoire d’Ivry. Ils apprennent qu’il y a bien eu en effet un trésor qui s’est perdu en 1789. On y a gardé un texte qui parle de ce trésor ; certains pensent que c’est un code pour retrouver la clé du trésor ou quelque chose comme ça. Mais personne ne comprend au juste ce texte qui dit simplement : « Allez sous la cloche ! »

La classe, peu après, s’interroge :
« La cloche ? la cloche ? quelle cloche ?
« Eh bien, dit Chahirati, l’intelligente de la classe, le texte date de 1789 ; il doit donc s’agir d’une cloche et d’un bâtiment de la même époque.

Elle cherche et puis elle dit :
« L’Eglise. C’est l’Eglise. Elle était déjà là en 1789. Et puis il y a une cloche à l’église, non ?

Ils partent à l’église et Isaac le courageux monte dans le clocher. Tout en haut, sous la cloche, il trouve une très vieille enveloppe qu’il apporte au groupe.
Premier indice, dit-il.

Dans l’enveloppe, un mot dit :
« Allez près de la tombe noire ! »

« La tombe noire ? la tombe noire ?
« J’ai trouvé : au cimetière il y a des tombes, et certaines étaient déjà là en 1789, non ? Cherchons une vieille tombe noire »

Toute la classe cherche et c’est Hakim qui repère l’autre lettre :
« J’ai trouvé le deuxième indice, youpiiiii !
Dedans, il y a un mot qui dit :
« Allez près de mon aile ! »

Chapitre 3

« Près de mon aile...près de mon aile, mais ça veut dire quoi ? Demande Hakim.
« Heuuuu... fait Laurine
Cette fois, personne ne répond.
« On n’y arrivera jamais ! Dit Oriane.
Près de mon aile ! Et si c’était un oiseau ? L’aile d’un oiseau ? A part l’oiseau, qui a des ailes ? Un insecte ? Un avion ?
« Mais non, dit Manar, pas un avion ! Ça doit être un bâtiment ; et un bâtiment qui était déjà là en 1789 !
« J’ai trouvé, s’écrie Christine, un moulin ! Un moulin a des ailes, non ?

Jérémi, avec sa main cassée, dit :
« Bah oui, un moulin mais quel moulin ?
Et Manar de répondre :
« Mais le moulin d’Ivry ! Il y a un moulin à Ivry, pas loin du périphérique, pas loin de notre école non plus ! Et il était là à l’époque, en 1789.

Toute la classe se précipite au moulin, une tour ronde de pierres blanches avec un chapeau pointu et des ailes, de très grandes ailes !
« Comment on rentre la dedans ? Demande Manar ; on n’a qu’à grimper !
« Mais t’es complètement folle ! Dit en choeur toute la classe.
Elia s’approche, tourne la clenche et ouvre :
« Bah, la porte est ouverte ! Dit-elle.

Elia dit à Julien et à Isaac :
« Vous, vous restez en bas ; comme ça, si quelqu’un tombe, vous pourrez le rattraper.
Le reste de la classe monte jusqu’au sommet du moulin.
Indy-Lynn ouvre la fenêtre, elle peut presque toucher l’aile au bout de sa main. Il y a une feuille, elle la prend puis, zut, elle s’envole. Ouf, Isaac et Quentin, en bas, réussissent à l’attraper. Tout le monde se retrouve en bas, on regarde ce qui est écrit sur la feuille ; on peut y voir une carte du château d’Ivry avec une croix.

Qu’est-ce que c’est que ça ?!
Un château ? A Ivry ? Encore une drôle d’énigme ! Isaac heureusement se souvient du lieu où se trouvait l’ancien château ; il existait en effet en 1789, il a été détruit depuis. Il était entre la rue de Paris (aujourd’hui avenue Thorez) et la rue Liegat (aujourd’hui rue Casanova). L’avenue Thorez, à la hauteur de l’avenue Leclerc, fait une sorte de boucle qui surplombe un espace vert, appelé « La promenade des petits bois ». C’était à l’époque le parc du château. .
« Et il y a quoi maintenant à cet endroit ? Demande Chahirati.
« Une pelouse et un parc pour enfants avec espace de jeux, dit Kethline, j’y accompagne mon petit frère tout le temps ; venez, on y va.

Et voilà toute la classe qui descend vers l’espace de jeux.

Il reste là un bout de mur ; est-ce un reste du château ? Hakim, Ibrahim, Isaac, Jérémi, Jérôme, la bande des cinq, trouvent cinq pierres identiques sur lesquelles on peut lire :
« Allez voir le petit garçon aux habits déchirés ! »
« C’est peut-être l’indice, disent-ils.
« Non, répond Chahirati ; ça ne correspond pas à la croix.
Aissatou dirige le groupe vers un vieux banc représenté par la croix sur la carte. La classe cherche autour du banc mais ne trouve rien. David est fatigué, il s’écroule sur le banc. Le banc s’écroule à son tour et révèle un petit morceau de papier.

Sur le mot on peut lire :
« C’est la reine qui a la deuxième clé du coffre !

Alors on décide de retourner à la carrière :
« Allons voir le tableau de plus près. »
Ils suivent le couloir étroit, les murs de pierres sont tout humides.
Corinne et Letitia soudain se mettent à crier :
« Haaaaaaaaaaaaa !
Aissatou et Elia se précipitent pour voir ce qui se passe.
« Holala ! Vous avez peur de cette petite araignée ?
« Mais non, derrière toi, regarde !

Il y a un crâne.
« Haaaa !
« Fouillons dans ce crane ! Dit Manar.

Elle en sort un petit papier. Nouvel indice ; encore un. On y lit :

« Examinez ce crâne, trouvez qui c’est ; retrouvez l’oeil gauche de la femme aux trois yeux !

Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? N’espérant plus mettre la main sur Mr Ramirez, le groupe se rend chez Laurine pour discuter, réfléchir. L’oeil gauche ? La princesse aux trois yeux ? Faut comprendre.
Mais la mère de Laurine crie quand elle voit arriver toute cette équipe :
« J’ai nettoyé le parquet alors enlevez moi vos chaussures !
En chaussettes, ils parlent de ce qu’ils ont vu, de leur piste pour enquêter.
Sana, Manar, Chahirati, Kethline, Oriane disent avoir vu, plus tôt, une ombre ; certains ont pensé que c’était James Ramirez, d’autres ont dit que c’était un homme masqué. En tout cas, cet homme s’est sauvé en laissant tomber un collier, avec le dessin d’une princesse au troisième oeil.
Revoilà le troisième oeil ! Mais qui est cette femme ?
Manar dit qu’on a déjà vu ce portrait dans la carrière.
Chapitre 4

La femme aux trois yeux ! Oui, retour donc à la carrière. Pour la troisième fois. Le groupe, sur les conseils de la maîtresse, prend une photo du tableau de la princesse aux trois yeux.

Oriane, Manar, Souaré, Kethline, Chahirati et Sana, le club des six, regarde bien ce portrait dans tous les sens ; c’est Souaré qui remarque qu’au dos du tableau est écrit quelque chose. Kethline lit : « J’aime la lumière. »
« C’est sans doute un indice.

Mais ils n’ont pas le temps de résoudre cette énigme, le groupe sort déjà de la carrière. Il va chercher en effet de nouvelles informations à la mairie. Hélas, ils ne trouvent rien. Alors, Corinne, Léticia et Indy-Lynn ont une idée :
« Et si on allait sur Internet ?
« Pourquoi ?
« Si on mettait la photo du tableau de la princesse aux trois yeux sur Internet ? On demande aux internautes si ça leur dit quelque chose ! »
Laurine et Aissatou sont d’accord.
« Pas de problème ! » disent les garçons.
« Je m’en charge ! » ajoute Hakim.

Une semaine plus tard, la classe regarde sur Internet. Il y a une réponse ! Un vieux monsieur dit qu’il a déjà vu un tel visage ; en tout cas il a déjà entendu parler de cette histoire, une très très vieille histoire qu’on racontait dans sa famille depuis longtemps et l’origine remonterait à son arrière – arrière – arrière – arrière -arrière... grand mère.

« Invitons le dans notre classe pour qu’il nous raconte son histoire ! Dit Manar.
« Non, non, chez moi, invitons le chez moi, dit Laurine
« Pourquoi ? lui dit Léticia ; tu veux encore qu’on salisse ton parquet ?
« Bon, d’accord, on reste dans la classe.
« Mais vous êtes sûrs qu’il a des informations, ce monsieur ? Demande Ibrahim. Et il s’appelle comment ?
« Mr Maka Renko !
« Maka Renko ? Presque comme notre école !
« C’est un historien, dit la maîtresse.
« Alors, qu’est ce qu’on lui propose ? Demande Jérôme. On l’invite ?
« Oui, oui, on dit oui, crie la classe.

L’historien est contacté ; il répond :
« Où est votre école ?
« C’est à Ivry.
« Comment elle s’appelle ?
« L’école Makarenko.
« Je connais, pas de problème ; voilà un nom que je ne risque pas d’oublier ; et vous voulez que je vienne quand ?
« Jeudi matin, de 9h à 10h30.
« OK.

Le jeudi suivant, Mr Maka Renko arrive à l’école Makarenko et tout de suite il raconte l’histoire.
« C’est donc une histoire vieille de plus de deux siècles ; ça s’est passé à Ivry en 1789 ; juste un peu avant la Révolution.

Une fille du château d’Ivry, mariée, et qui venait d’avoir un enfant, avait fait un voyage en Inde. De ce voyage elle avait rapporté un trésor ; et ramené aussi un troisième oeil, c’est à dire une petite pastille rouge qu’on se met souvent, là bas, sur le front, entre les sourcils. Signe religieux ? Ou marque décorative ? Quand elle revint, un peintre fit son portrait. Elle apprit que le mari était parti, que son enfant avait été abandonné. Elle fit un scandale, retrouva son bébé ; mais celui-ci pleurait chaque fois qu’il la voyait. Elle finit par comprendre que c’était son 3e oeil qui lui faisait peur. Alors elle voulut enlever cette sorte de tatouage mais impossible de l’effacer.

On raconte donc que cette dame faisait pleurer tous les enfants qui l’approchaient. Pourtant c’était une femme courageuse. Un jour qu’elle se promenait dans la forêt, elle entendit des appels à l’aide :
« Au secours ! Au secours ! »
Elle se dirigea vers les cris, une maison était en feu. Elle dit à ses proches :
« Ne bougez pas ! »
Elle se précipita dans le feu, en ressortit peu après avec deux enfants et leur mère, qui répétait :
« Merci, merci beaucoup !
La dame fut médaillée.

« Moi aussi, j’aimerais bien avoir la médaille de la Sécurité routière ! Dit alors Elia...

« Bref, continue Mr Maka Renko qui n’a pas entendu cette remarque, vous comprenez l’histoire de cette dame : elle avait un troisième oeil dessinée en Inde et elle n’arrivait plus à l’enlever ; elle faisait peur aux enfants mais elle était courageuse. Il reste un double mystère à propos de cette femme : on savait qu’il existait un portrait d’elle mais on ne savait pas où il était ; on disait qu’il était au Louvre mais ce n’était donc pas vrai. C’est vous qui l’avez trouvé, je veux vous en féliciter ! J’espère que vous me le montrerez en vrai et pas seulement sur Internet. Ensuite, deuxième mystère, on n’a jamais retrouvé ses bijoux, ce trésor ramené d’Inde. Vous comprenez que c’est important pour moi car je suis l’arrière arrière arrière arrière petit fils de l’enfant de la princesse aux trois yeux. On dit que le peintre a marqué, quelque part sur le tableau, le moyen de retrouver ce trésor. Vous avez vu quelque chose ?

Chapitre 5

« Bon, maintenant qu’on sait presque toute l’histoire, faut regarder derrière le tableau de la princesse aux trois yeux, dit Leticia.

La classe propose à Mr Maka Renko de venir avec elle dans la carrière pour lui montrer le tableau.

Devant la toile, celui-ci est émerveillé :
« Je crois revoir ma grand-mère ! »
Mais c’est alors que son téléphone sonne ; s’affiche sur l’écran un message lui disant qu’il a programmé une rencontre importante :
« Oh non ! j’avais oublié ! j’ai un super rendez-vous ! désolé ! Faut que je vous laisse ! Bonne chance ! »

Il part ; les enfants se rappellent que derrière le portrait, il est écrit simplement « J’aime la lumière ! »

« J’aime la lumière ? » demande Oriane.
« Mais oui, dit Elia, j’ai compris : il faut mettre le tableau à la lumière, devant une bougie, une lampe et comme ça, à mon avis, on va voir apparaître quelque chose… J’ai déjà vu ça dans un film.

Isaac brandit une lampe, on met le portrait devant ; apparaît alors une tache, une ombre ; on aperçoit en fait une petite enveloppe, invisible autrement. Chahirati la prend et elle lit :
« 12,5,19,9,12,15,1,2,12,5.
« Houa, c’est quoi ça ?! Il n’y a que des chiffres !
« Pff ! se lamente Kethline.
Chahirati et Corinne proposent alors :
« Et si chaque chiffre correspondait à une lettre de l’alphabet ?
« C’est à dire ?
« Hé bien, 1 = A, 2 = B, 3 = C, etc
« Alors ?
« Traduisons les chiffres en lettres, remplaçons les par la lettre qui correspond.
Corinne se met à écrire ; et cela donne : LE SILO A BLE.

Le silo à blé ! Hakim, Isaac, Ibrahim, Jérémi, Jérôme entendent eux aussi l’information. Il y aurait donc un trésor dans le silo, mais comment faire pour y descendre ? Jérôme dit :
« On n’a qu’à sauter ?
Jérémi réagit :
« Mais t’es pas fou ?
Ibrahim ajoute :
« On y met un hamburger et tu verras, Julien il sautera pour le récupérer !
Mais ça ne fait rire personne.
« Ce qu’il faudrait, continue Ibrahim, c’est descendre avec une pelle, creuser, trouver un indice, remonter avec une échelle.
Hakim précise :
« Oh, je sais ce qu’on va trouver ; on va trouver un billet nous disant que c’est James Ramirez qui a tout, le 3e œil, le trésor, la clé… Alors le plus simple, c’est peut-être de chercher tout de suite ce Mr Ramirez. Je propose qu’on se disperse par groupes ; un premier groupe fouillerait la carrière, un second irait au moulin, le 3e se retrouverait à l’emplacement du vieux château et resterait un groupe de 6, Isaac, Ibrahim, Jérémi, Jérôme, Hakim, Julien, qui chercherait plus d’informations à Makarenko.

A ce moment là, du côté de Léticia, Corinne, Aissatou et Laurine, il se passe de drôles de choses. Un moment, elles étaient ensemble ; et voilà qu’il n’y a plus qu’Aissatou et Léticia.
Laurine en effet a senti une grosse goutte d’eau qui lui tombe sur l’épaule gauche ; elle regarde vers le plafond tout en marchant et patatrac ! Elle tombe dans le silo à blé.

Surprise par ce bruit, Aissatou, qui n’a rien vu, se met à trembler, elle bégaie et demande à sa voisine Léticia :
« Mais …mais…mais…où est passée Laurine ? Et où est Corinne ?
« Corinne m’avait dit, répond Léticia, que si elle se perdait, elle ferait un chemin de pierres, tu sais, comme le petit Poucet dans le conte qui laisse des cailloux pour indiquer son chemin au retour…

Les filles regardent par terre si elles voient quelque chose ; au bout de deux minutes, on finit par retrouver Corinne. Celle-ci, heureuse, crie :
« J’ai un bout de la carte !
« La carte ? quelle carte ?
« Bin la carte de la cave !
« Bon, on verra ça après. Faut trouver Laurine !

On finit par entendre une voix triste, malheureuse, c’est elle, c’est Laurine !
On aperçoit une grande corde rouge, on la lance dans le silo ; Laurine se met à hurler :
« Ecoutez ! J’ai trouvé un indice coincé dans le calcaire ; ne lâchez pas la corde, je vais le prendre !
Elle le prend et remonte. C’est Christine, la plus timide de toutes, qui s’exprime ; elle montre l’indice : c’est la deuxième moitié de la carte. On assemble les deux parties. Hakim dit :
« Houa, c’est beau !.

Pendant ce temps, Kethline, Chahirati, Oriane, Sana, Souaré et Manar ont pris le tableau et vont dans le laboratoire de Julien. A l’aide d’un microscope, elles étudient la toile, font un zoom sur le visage de la princesse, sur une de ses rides. On peut y lire, écrit en lettres minuscules, une série de mots : « Signe religieux, femme mariée, religieuse, pleurer, abandonner enfants ».

Tout ça c’est bien, dit Manar, mais on a toujours pas trouvé le petit garçon aux habits déchirés !
Chapitre 6

Laurine montre une carte, c’est le plan de la carrière ; à une extrémité du plan, on voit une croix rouge.
« A votre avis, ça représente quoi, cette croix rouge ? demande-t-elle.
« On y va et on le saura,
Tout le groupe se dirige vers le fond de la carrière et tombe sur une porte en fer rouillée.
« Brrr ! s’écrie Julien.
« Je veux ma maman ! dit Jérémi.

De l’autre côté de la porte, on entend des voix. Manar toque.
« Mais t’es folle ! s’écrie Quentin.
Des cris retentissent à travers la paroi.
« J’ai peur ! ajoute Jérémi.
De l’autre côté de la porte, on entend :
« Partez, partez ou vous allez vous faire attaquer !
Julien et Isaac rugissent :
« Poussez vous, on va défoncer la porte !

BOUM ! La porte tombe par terre. Apparaît un petit garçon aux habits déchirés. Il a les mains attachées et dit :
« Partez ! Partez ! James Ramirez va arriver !
« Mais, c’est ton frère ? Il est gentil, non ?
« Non ce n’est pas mon frère. Ce Ramirez m’a enlevé ! Il fait semblant d’être mon frère pour que vous tombiez dans son piège. Vite, détachez moi, il faut partir d’ici !

On le détache. Ils s’éloignent, entendent un bruit effrayant. Une ombre passe, c’est Ramirez. les élèves sursautent.
« My God ! » dit quelqu’un.
« J’ai failli avoir une crise cardiaque ! dit Manar.

Tout le monde se cache derrière des rochers. Dylan désigne six personnes, Laurine, Léticia, Corinne, Dylan, Isaac, Oriane.
Puis Corinne et Dylan sautent sur Ramirez.
Laurine tout à coup veut attraper son tee-shirt mais malheureusement elle déchire son pantalon. On voit son caleçon blanc avec des nounours et des cœurs rouges !
Ramirez saisit trois enfants d’un coup, Laurine, Corinne et Dylan. Mais Laurine et Corinne sont premières en taekwondo. Laurine lui fait la prise du guépard, et Corinne la prise du serpent 100% venimeux. Ramirez tombe. Clap ! Boum !

Tout le monde à présent encercle James et lui pose des questions.
« Pourquoi t’as ligoté cet enfant ?
« Parce que ma famille ne s’occupait que de lui et plus personne ne s’intéressait à moi ; alors je me suis vengé, j’ai fait croire qu’il s’était perdu pendant que j’allais acheter des glaces et je l’ai caché pendant toutes ces années. Mon plan a marché à merveille jusqu’à ce que vous arriviez !

« Menteur ! crie alors le petit garçon. Ne l’écoutez pas ! C’est un fou, un menteur ! Tu n’es pas mon frère !
« Comment tu t’appelles ? demande Jérémi.
« Je m’appelle Paulo.
« Pourquoi t’as les habits déchirés ? interroge Quentin.
« Parce que j’habite dehors, mes parents sont morts.
« Tu vas à l’école ? dit Jérémi.
« Non, je ne suis jamais allé à l’école.
« Quel âge as tu ?
« J’ai 11 ans.

Sana et Kethline demandent au petit garçon :
« Pourquoi as tu peur de nous ?
« Parce que vous êtes des inconnus ! répond-il.

« On va le loger dans une chambre d’amis, dit Laurine . Qui a une chambre libre chez lui ?
Le club des six filles, Sana, Kethline, Chahirati, Manar, Oriane et Souaré, décide de s’occuper de son logement en attendant de trouver une famille d’accueil.
Chapitre 7

« Au fait, ajoute le petit garçon, je dois vous dire que c’est Ramirez qui, le premier, a trouvé le portrait ; de là, il a compris qu’il y avait un trésor et que ce trésor était dans le silo à blé. Il est allé le chercher et l’a mis dans une des caves...
« Oui, c’est même là où nous, nous l’avons vu la première fois ; puis il a disparu.
« Parce que Ramirez a eu peur de vous ; il a vu toutes ces visites de CM2 dans la cave Delacroix, il s’est dit que vous alliez lui prendre ses bijoux ; alors il a remis le trésor dans le silo à blé, pensant que là, au moins, vous ne le trouveriez jamais !
« Et les clés ?
« C’est lui qui a la deuxième clé du trésor, cette fameuse clé que vous cherchez partout.

La classe comprend maintenant les raisons du déplacement du coffre.

Les filles chargées d’héberger le petit garçon lui cherchent une chambre à l’hôtel 4 étoiles « Makarenko » ; les directrices sont les mamans de Laurine et d’Indy Lynn ; les filles implorent les mères de laisser entrer le garçon ; les mères trouvent qu’il est très sale ; Souaré se porte volontaire pour le faire entrer en douce dans une chambre, en se cachant derrière le porte bagage. Mais ça ne marche pas. Alors on l’emmène chez Oriane. Elle le met dans sa chambre d’amis et Manar va chercher un chocolat chaud. Manar appelle le groupe :
« Venez chez Oriane, vite !
Vingt minutes plus tard, tout le monde est là. Kethline dit au petit garçon :
« Va te doucher !
Puis on lui donne des habits, des chaussures. Après la douche, le garçon tout propre et bien habillé se met à chanter « I love you ! »

Retour à la grotte avec le reste de la classe. Tout le monde se tourne vers Ramirez :
« Alors, la clé ? où elle est la deuxième clé ?
Il ne répond pas.
« Si tu nous donnes la clé, on partage ! dit Jérémi.
L’autre ne réagit toujours pas.
Laurine menace :
« Si tu veux pas que je te refasse la prise du guépard, t’as intérêt à me passer la clé.
« Jamais ! grogne Ramirez.
Tout à coup, on entend : « Yakaaaaaa ! »
« Ça, c’est la prise du guépard, dit Indy-Lynn. Bon, maintenant, tu nous dis où tu caches cette clé ? Elle est dans le silo, elle aussi ?
« Non, c’est pas vrai ! prétend-il.
« Alors, dis nous la vérité ! insiste Corinne.
« D’accord, d’accord, elle est dans ma chaussette.

Laurine prend la clé ; puis avec Isaac,Julien et Kethline, tous remontent du silo le coffre avec des cordes.
« Pfff…, il est lourd ! dit Laurine.
Elle prend la clé, ouvre le coffre.
« Wouuaaahhh ! s’exclame toute la classe des CM2.

Dans le coffre, il y a un talisman, une robe brodée d’or, des colliers, des bracelets de pierres précieuses, des pièces d’or, des couronnes, des boucles d’oreille de couleur bleue représentant un dieu indou, Ganesh, avec un corps d’homme et une tête d’éléphant, une paire de talons en or.
« Oh, ils sont trop beaux les talons ! disent Kethline, Elia et Indy-Lynn. On peut les essayer ?
« Non, non, répond Laurine, on n’est pas dans un défilé de mode ici.
« On est riche, youpi ! dit Manar.
« On a le trésor ! crie Ibrahim.
Dylan ajoute :
« On partage, comme les pirates ! Et moi, comme je suis le commandant, j’ai droit à plus de bijoux que vous !
« Non mais, ça va pas ! réagit le reste de la classe.

Sana et Kethline ont une autre idée :
« On appelle Mr Maka Renko, on lui demande si c’est vraiment de l’or et puis on amène tout ça aux archives !

Chapitre 8

Arrivés aux Archives, on les félicite d’avoir trouvé ce trésor qui date de 1789. Puis Mr Maka Renko apprend aux élèves deux bonnes nouvelles. D’abord que les bijoux sont authentiques, c’est de l’or véritable. Ensuite, la règle veut que celui qui découvre un trésor a le droit d’en garder la moitié. C’est la classe qui a découvert le coffre, c’est dons toute la classe qui se partage la moitié du trésor. Et le reste ? Un archiviste dit que cela revenait à Mr Maka Renko, en sa qualité d’arrière arrière arrière....

Le lendemain, la maîtresse annonce une autre grande nouvelle, elle figurait déjà dans la presse : on y racontait que M Maka Renko avait reconnu Paulo ; c’était très certainement son petit fils. On allait enquêter mais d’ores et déjà Maka Renko avait proposé d’accueillir l’enfant chez lui.

Toute la classe écoute avec bonheur cette nouvelle. Sauf Jérémi qui demande à Laurine :
« S’il te plaît, tu peux m’apprendre la prise du guépard ? »

FIN

Annexes
Vocabulaire de la Cave – carrière (Delacroix)

Escalier
Couloir
Calcaire
Coquillages
Front de taille
Couches (banc ?) de pierres
Souchet
Saignée
Rainures
Coin
Pilier
Cale-à-bras
Ciel (plafond)
Carrier
Mur de pierres sèches
Mur maçonné
Cave à vin
Tonneau
Chevrier
Champignonnière
Champignonniste
Hydrocarbures
Silo à blé
Torchis romain
Silo expérimental
Seau, corde, poutre, poulie, cylindre (tambour), manivelle, treuil
Coupole
Vin de bourgogne
Double courant d’air
Coupole
Plaque de béton



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