2004 (2e trimestre)

*Mouvement des idées*
Note n°73 (8/4/04)

1) La déprime de l’encadrement

Créé en janvier par le Figaro Entreprise et Louis Harris, ce nouveau
baromètre mesure chaque mois le moral des cadres ; le résultat est
affligeant ; l’indice est au plus bas ; ils sont majoritairement
pessimistes pour l’emploi (60%), disent qu’il y a peu de perspectives de
carrière (77%) et trouvent (46%) que leurs collaborateurs sont peu motivés.
Dans le même numéro (5/4), un long dossier sur le stress des cadres
dirigeants, un dossier étonnant qui montre à la fois l’emprise
qu’organise le patronat sur son personnel ( jusqu’à la « motivation par
la peur ») mais surtout « le malaise » profond de ces salariés qui pour
partie exerce une activité de direction.

2) Démocratie et libéralisme

Le recul de l’abstention serait-elle une mauvaise nouvelle pour le(s)
pouvoir(s) ? Derrière le regret affiché, jusqu’au 21 mars, de
l’abstention croissante, on s’orientait en fait vers un système à
l’américaine, lequel a tout de même le singulier avantage d’exclure les
couches populaires du jeu politique. La réforme de la loi électorale
visant à limiter les choix possibles participait de ce rabougrissement.
Or le scrutin contredit cette tendance à un moment où le modèle libéral
est de plus en plus difficile à vendre…
D’où des formules méprisantes pour le citoyen : il « zappe », il est « 
volatile », il prend l’isoloir pour un « défouloir » (Figaro du 5/4).
Ivan Rioufol dans le même journal parle de « tyrannie de l’opinion » (2/4).
D’où, aussi, des propositions de nouvelles modifications du mode de
scrutin. Olivier Dassault suggère une nouvelle réforme de tous les
scrutins pour limiter les choix du deuxième tour.
Bon papier de JB de Montvalon du Monde du 7/4 sur le poids des libéraux
dans le nouveau gouvernement.

3) L’idée libérale en difficulté

Derrière le débat sur « projet social et/ou visée libérale » et la
partie de bonneteau de Chirac, le scrutin et ses suites confirment la
faiblesse de l’idée libérale en France, la difficulté de fonder sa
légitimité. Les idéologues ressortent leur argumentaire. Genre Pascal
Salin, universitaire, économiste ( il préside ce jury d’agrégation
contesté) qui peste contre le concept de « cohésion sociale », enfant de
la social-démocratie, et oppose l’individualisme libéral à
l’individualisme anarchique qui règnerait aujourd’hui ( Figaro, 2/4).

4) 1945

L’initiative du débat sur le pacte social de 1945 revient largement au
PCF (rapports à ses récents CN, discours de MGB sur le CNR ou devant
l’Assemblée, etc…). Ce débat est désormais sur la place publique. Et il
est prometteur. Chirac dit souhaiter un retour à ce pacte. Seillères (
Le Figaro 7/4) affirme : « Nous sommes attachés au pacte social de 1945 »…

5) Démocratie actionnariale ?

Les remous à Eurotunnel et « la prise de pouvoir des actionnaires »
suscite une littérature considérable dans la presse économique…
C’est à la fois une tempête dans un verre d’eau mais dans le monde
financier ( et de l’entreprise), il y a comme un vent d’inquiétude face
à une fronde populiste des petits actionnaires.

6) Ecole : idéologie dépassée

Tirant à sa manière les enseignements du débat sur l’école et du dossier
transmis au ministre, l’historien Claude Lelièvre dans le Figaro (7/4)
insiste sur le dépassement du clivage gauche/droite. Si dans les années
80 tout le débat était clivé « autour de deux camps : le privé qui
sous-tendait une culture de droite et le public qui était la marque de
la gauche, cette dichotomie a totalement disparu ».
Voir le papier de l’Huma (7/4) sur la phraséologie marchande qui pénètre
le discours sur la réforme de l’école.
A rapprocher du rapport provocateur déposé par le « Cercle des
économistes » (Elie Cohen, Christian de Boissieu, Patrick Artus, JP
Betbèze) sur une réforme libérale de l’Université : sélection accrue,
payer les profs au mérite, augmenter les droits d’inscription.

7) Social-démocratie européenne

L’idéologue du parti travailliste, Peter Mandelson, proche de Blair,
explique dans Libé du 5/4 que les élections espagnoles puis françaises
pourraient être « le signe d’un nouveau printemps social démocrate en
Europe ».
Il esquisse déjà une sorte de programme commun, écartant vite le dossier
irakien, insistant sur la lutte contre le terrorisme, mettant l’accent
sur « la troisième voie, cette politique de modernisation ». Tenir
compte de l’insécurité économique, de l’insécurité sociale, du « 
sentiment d’injustice lié à l’immigration » (?).
Sur un thème proche, voir le discours de Pascal Lamy devant l’Académie
des sciences sur l’« Europe de la mondialisation maîtrisée ». Tout le
discours sur le site de l’Académie, _www.asmp.fr <http://www.asmp.fr/> _
Dossier du Figaro Eco du 7/4, p IV, sur l’Espagne socialiste qui « garde
le même cap économique ».

8) Nostalgies coloniales

Ce n’est pas la première fois qu’on pointe ici le retour d’une
litterature qui évoque avec de moins en moins de complexe la nostalgie
du temps des colonies. Dernier exemple en date : le dossier central du
Fig Mag du prochain week end intitulé « Le temps retrouvé des colonies »
ou « Le mieux de l’Empire ».
On notera aussi une sorte de consensus droite/PS pour atténuer les
responsabilités françaises au Rwanda.

9) Presse régionale

Dossier sur le poids (18 millions de lecteurs) et les recompositions en
cours dans la presse régionale in Le Monde du 6/4.

10) Partis

Inégalité de traitement médiatique à gauche : les médias ont du mal à
intégrer les résultats des dernières élections et à informer en
conséquence. Le traitement des réunions des directions des partis de
gauche ce week end (socialiste, Verts, LCR et PCF) donne lieu à des PV
de longueur très inégale. Dans le Figaro, par exemple, pour une demi
colonne au PC, la LCR en a droit à deux, les Verts à trois et le PS à 8 !
Dans le JDD, le rapport est de 1 pour les Verts, 5 pour le PS et 0 pour
le PC.
Dans le Monde, PC et gauchistes à égalité, PS et Verts trois fois plus.
Dans tous les cas de figure, un PS hégémonique et des Verts « gonflés »…
Européennes : dossier sur les différents partis face aux européennes (
tactique, mode de scrutin) in Figaro du 7/4.

Plusieurs papiers rappellent le discours socialiste lors du référendum
sur Maastricht : l’Europe devait être un rempart face à la mondialisation…

PS : signe de son interprétation des résultats des élections : Rocard
est repêché pour les européennes…

Sur l’utilisation d’Internet par la direction du parti pour tester la
popularité de ses slogans, voir l’article du Monde, 4/4, p 6.
Kouchner sur la touche ( ou sénateur ?).
Védrine, l’ex ministre socialiste des affaires étrangères entre auu
conseil d’administration du groupe de luxe LVMH.

UMP : ce parti se prépare à des jours difficiles ; rassemblement
artificiel de courants de droite, il voit les différentes sensibilités
(libéraux, centristes, souverainistes entre autres) s’agiter ; bureau
politique le 7 avril ; Baroin secrétaire général délégué. On parle de la
reconnaissance officielle des courants.
Pétition des « libéraux » dirigés par Novelli (40 députés). Madelin
resuscite ses « cercles libéraux » le 7 avril.
S’oppose à Chirac sur la question turque.
La « Boussole » : club de trente députés de droite dont huit au
gouvernement. Se veut « transcourants » avec des libéraux, des
gaullistes sociaux et des centristes.

Verts : affiche une tonalité critique à l’égard des méthodes « unitaires
 » du PS, y compris Voynet.

A lire la tribune libre, « Ils iront cracher sur nos tombes », d’Aurélie
Filipetti, élue Verte du 5é et auteure de « Derniers jours de la classe
ouvrière ». Sur le saccage de la mémoire ouvrière ( usines Renault,
mines de Lorraine).

CFDT : dossier sur l’état du syndicat ( parole donnée à un secrétaire
national) in Le Figaro Entreprises, 6/4, p III.

MEDEF : interventions répétées de Seillères ; évocation assez
systématique du PC et de ses propositions (caricaturées) de taxer
l’entreprise.

*Mouvement des idées*
Note n°74 (6/5/04)

1.
Rôle de l’Etat

Déferlement de papiers, à partir de l’affaire Sanofi-Aventis, sur le
rôle de l’Etat dans l’économie. Tout se passe comme s’il y avait d’un
côté un discours idéologique libérale très anti-Etat ( et justifiant
largement la politique sociale de désengagement du pouvoir ; voir à ce
propos l’excellent papier de Noblecourt sur « Raffarin et l’impasse de
l’Etat-providence » in Le Monde du 5/5, p 18) ) et de l’autre une
approche prosaïque, pragmatique de ce même pouvoir qui sait faire
intervenir l’Etat quand nécessaire en faveur des siens. Voir « Economie
 : le libéralisme en trompe l’œil » in Le Monde, 30 avril, p 16 : « Au
dela des discours convenus sur le libéralisme et l’impuissance des
gouvernants, les pouvoirs publics continuent de jouer un rôle important
dans le monde des affaires ». Entre autres.

2.
Valeurs

Plusieurs enquêtes, apparemment très différentes, qui montrent cependant
l’ambivalence des Franais et de leurs valeurs.
Enquête Ifop-JDD (11/4) sur les « croyances ». Aux six premières places,
et proches l’une de l’autre, on trouve l’amour, le bonheur, le pardon,
la paix mais aussi la réussite et l’argent.
Sur la pauvreté et sa perception par l’opinion, une enquête de la DRES(
direction études évaluation statistiques) de 2002 montre qu’ « une
majorité de Français attribuent l’exclusion à la paresse et non plus aux
injustices sociales. 47% pensaient cela en 2000, 52% en 2002.
Globalement, les jugements se sont faits plus durs pour les pauvres.
Débat sur les valeurs entre Jérôme Bindé (Unesco) et le généticien Axel
Khan sur une pleine page du Figaro du 26 . Kahn : « En tant que valeur
universelle, je préfère de beaucoup la solidarité aux drois de l’homme ».

3.
Fondation UMP

Long papier du Monde du 28 avril sur la fondation chiraquienne. Statuts
approuvés par décret. Directeur général Franck Debié. Président ?
Geremek ? Mer ?
Possibilité de dons de grandes entreprises (une dizaine, nom non
divulgué). Budget de 2 millions d’euros. Dix permanents, autant de
stagiaires. Parmi les personnalités, Jérôme Monod, Alain Lancelot,
Lamers, François Ewald, Dominique Reynié, sans surprise ; le
neurobiologiste JD Vincent et l’ex chevènementiste Dominique Lecourt. A
venir M Canto-Sperber, philosophe sociale-libérale ou Rony Brauman, ex
de Médecins sans frontières.
Site : fondapol.org

4.
Régionales

Deux bonnes études sur le dernier scrutin. « Anatomie sociale d’un vote
 » de Dominique Goux et Eric Maurin in Le Monde du 14/4 sur les nouveaux
clivages sociaux des électeurs ; et « Régionales : la participation au
cœur de l’échec de la droite » du Figaro du 13/4 sur la repolitisation
qui a sanctionné la droite.

5) Féminisme

Belle page de présentation d’ouvrages récents sur le féminisme dans Le
Monde du 9/4 : « Quand les femmes s’en mêlent. Genre et pouvoir » de C.
Bard, J Mossuz-Lavau (La Martinière) ; « Le genre face aux mutations.
Masculin et féminin du Moyen Age à nos jours », collectif, PU de Rennes ;
« Le siècle des féminismes », collectif, l’Atelier ; « Il y a deux sexes
 » d’A Fouque (Gallimard) ; « Intellectuelles » de N Racine (Complexe, CNRS).


6) Ps et Europe sociale

Slogan retenu par le PS : « Et maintenant l’Europe sociale ». Débats au
sein des socialistes. Critique de Delors (cf JDD) ; de Thomas Piketty in
Libération du 22/4 ; de Jérôme Jaffré (LCI, le 30).
Lancement de la campagne le 9 mai.
Hollande compte tenir au moins un meeting dans chacune des sept
circonscriptions. Venue de Zapatero au dernier meeting, à Toulouse.

7.
Attali : gauchissement ?

Prises de position répétées traduisant un certain "gauchissement" de sa
réflexion. Ainsi vient-il de sortir un livre sur les gauches européennes « La voie humaine » (Fayard) critique pour la social-démocratie européenne et explorant de nouvelles pistes. Certes le personnage est un électron libre. Mais le constat est cinglant : droite et gauche, social démocratie et conservateurs conduisent une même politique ; partisan de la « démocratie de marché », il montre que le marché l’emporte sur la démocratie ; il propose de décliner un projet de gauche autour de trois principes : donner à
chacun le droit d’intervenir sur le destin des entreprises, des
communes, des nations ; offrir à chacun accès au savoir ; élargir le champ
de la gratuité ( sécurité, santé, éducation mais aussi « un jour »
nourriture, transports, logement).

8) Intelligence catholique

La revue « Etudes » de la Compagnie de Jésus se hisse, en 2004, au
premier rang des revues intellectuelles ; avec 15 000 exemplaires
diffusés par mois, elle devance Débat, Esprit, Commentaire…
Un lectorat souvent éloigné de l’église ; une approche pédagogique,
grande variété d’auteurs, liberté des débats ; « une exception à l’idée
répanue d’une sorte de déclin de l’intelligence catholique » (Le Monde).

9)Etat de l’opinion

Le baromètre mensuel Sofres-Fig’Mag’ de mai montre un doute croissant
sur l’efficacité de la politique gouvernementale (7% d’efficacité contre
le chômage, 90% d’inefficacité !) ; une forte attente de conflits sociaux
(+11% en un mois) ; un discrédit complet de l’executif.
Pour les personnalités de gauche, forte progression de Marie-George
Buffet, 29%, +4 (elle est même à 37% chez les 50/64 ans), une sympathie
très partisane (45% à gauche, 12 à droite), la troisième plus forte
progression à gauche.
Le PC passe de 22 à 27 (+5%) ; le PS connaît une progression analogue ;
les Verts perdent deux points.

10) Partis

PS : après la promotion de Rocard, tête de liste dans le Sud-Est,
intégration de B. Kouchner à la direction, responsable de « l’innovation
sociale et politique ».

Dossier Le Monde du 14/4 sur l’état « réel » du PS après les régionales.

Sondage Ipsos-Le Point du 28/4 : 71% des sondés le trouvent crédible,
81% lui font confiance mais 52% pensent qu’il ferait la même chose que
Raffarin.

Aux éditions de l’Aube, sortie de « Culture toujours….et plus que
jamais ! », collectif piloté par Martine Aubry sur un nouveau projet
culturel à gauche. (Second livre d’une série ; le premier portait sur la
santé).

LO : Article « Le PCF en ordre dispersé ? A côté de la gauche caviar, la
gauche Buffet » in « Convergences révolutionnaires » n°32, mars 2004.

Sarkozy : préparerait « un projet de société » ( sous forme de livre ?) ;
« ce qui compte, c’est rénover nos idées ».

*Mouvement des idées*
Note n°75 (13/5/04)

1) Impuissance du politique

La petite musique sur l’impuissance de la politique continue de se faire
entendre dans les colonnes des journaux. Dernier bel exemple en date, le
papier de Laurent Mauduit du Monde, le week end dernier, sur le
sarkozisme ; l’auteur se moque de la vanité du discours du minstre de
l’Economie alors que « la perte d’influence des politiques économiques
face aux marchés » serait avérée. La politique budgétaire ? « sous la
contrainte du pacte » ; le levier fiscal ? « inutilisable » ; la politique
monétaire ? « sous la responsabilité de la BCE ». Ne reste que « la parole ».

2) Conditions de travail à l’entreprise

Plusieurs études convergentes traduisent une inquiétude des salariés à
l’égard des conditions de travail à l’entreprise.
Dans un sondage CSA pour Liaisons sociales magazine, l’Anact et France
Info ( voir Liaisons sociales du 1 mai, in la dernière revue de presse
hebdo), 54% des salariés se préoccupent de leur salaires et 52%
s’inquiètent de leurs conditions de travail. Les femmes salariées plus
sensibles que les hommes ; plus on « descend » dans l’ échelle sociale,
plus cette question est jugée essentielle.
Plus précisément, ce sont les questions de la santé et de la sécurité
qui s’imposent, de la reconnaissance du travail, les relations avec les
collègues, le climat social ; demandes d’évolution, d’autonomie, de
responsabilité.
A noter, selon l’enquête, une certaine acceptation de la flexibilité
(choix des jours de congès, prévisibilité des horaires…) : « la
flexibilité a fait du chemin dans les mentalités » !
Mais entre ce que les salariés jugent important et ce qu’ils trouvent
satisfaisant au quotidien, le fossé est souvent important.
Ainsi ils sont très nombreux à juger important la reconnaissance du
travail, les possibilités d’évolution, le climat social, le rapport à la
hierarchie, la charge de travail mais sur ces mêmes questions, la
satisfaction des sondés chute de 20 à 30% .
L’ambiance au travail n’est jugée satisfaisante que par moins d’un
salarié sur trois.
Beaucoup parle de dégradation en matière de charge du travail.
Déterioration aussi des rapports avec la hierarchie ; impression que le
climat social s’est tendu.

On notera encore ce fait que « pour améliorer leurs conditions de
travail, les salariés ont avant tout confiance en eux mêmes ».
Certaine méfiance à l’égard des syndicats.

3) Sexisme soft (?)

Dans la gamme des discours anti-féministes qui s’épanouissent ces
temps-ci, une mention particulière à l’ouvrage obscurantiste de
l’américain John Gray, « Mars, Vénus » (Michel Lafon) ; le titre exact
est « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus ».
Discours ringard, conservateur, machiste qui ne mériterait pas le détour
sauf que l’ouvrage s’est vendu à quinze millions d’exemplaires dont …un
million en France ! Et connaît une forte relance promotionnelle ces temps-ci.

4) Histoire du communisme

Après une période de discrédit militant dans les années 80 puis de
silence, l’histoire du communisme (français) revient fort dans le débat
d’idées. Le plus souvent par le biais d’un travail sur archives assez
rigoureux. Comme si – selon une sorte de règle en Histoire- il avait
fallu une génération de purgatoire avant de se remettre au travail.
Points forts de ces recherches : la Résistance communiste et la
convivialité (ou fraternité) propre au groupe communiste.
Dernier exemple en date, sur un sujet sulfureux, l’ouvrage de JM
Berlière et F Liaigre, « Le sang des communistes. Les bataillons de la
jeunesse dans la lutte armée. Automne 41 ». Ouvrage qui établit les
actions communistes « dès l’été et l’automne 1940 ».
Une multiplication d’ouvrages qui commence à agacer considérablement la
droite, notamment. Pour preuve : les billets d’humeur (noire) sur le
sujet dans Le Figaro.

5) L’état de la réflexion socialiste

A lire « Sommes nous sociaux-libéraux ? » de Laurent Baumel dans les
Notes de la Fondation Jean-Jaurès ( 6 Mai) reproduit dans une récente
revue de presse hebdo. On sent à la fois une forte envie de se réclamer
du terme – d’ailleurs l’idéologue invoquée à tout bout de champ est
Monique Canto-Sperber qui prône ouvertement cette « alliance », une
sorte d’ « enthousiasme » de rapprocher socialisme et libéralisme et une
difficulté politique à exprimer la chose, d’où cette revendication en
conclusion : « Ce dont la société des individus a le plus besoin est
peut-être d’un discours sur la société, d’un discours qui nomme la
souffrance sociale, rende lisible les inégalités, offre des perspectives
communes »…

6) L’entreprise B.H.L.

Dossier interessant de VSD (13 mai) qur la manière dont fonctionne le
phénomène BHL, entreprise idéologique, commerciale, entrepreneuriale et
ses liens avec les milieux d’affaires (François Pinault).

7) Anti-libéralisme

Serge Halimi sort aux éditions Fayard « Le grand bond en arrière.
Comment l’ordre libéral s’est imposé au monde ».
Il pointe notamment les méthodes d’influence d’intellectuels libéraux
adeptes de Hayek, leur noyautage de l’intelligence économique, le poids
de fondations conservatrices et d’universités ultralibérales ( on se
souvient du scandale cet hiver du concours d’agrégation d’économie dont
le jury était truffé de gens e ce bord autour de l’universitaire de
Paris-Dauphine Pascal Salin).
A noter aussi la critique extrêmement virulente de l’ouvrage par Alain
Duhamel dans le Point du 29 avril, un signe des temps, Duhamel incarnant
à merveille depuis….trente ans l’air du temps.
Ce même Duhamel avait eu des propos virulents contre le PC (qualifié par
lui de « charlatan ») lors des régionales ; ici il trouve cet argument
pour contredire Halimi : » Halimi néglige sans états d’âme l’échec
radical du communisme, ses méthodes barbares, son inefficacité
économique absolue ».

8) Télé-réalité et simulacre de révolution

Billet de Jacques Attali dans L’Express du 29 avril sur le « 
fonctionnement » du programme de télé-réalité « La ferme célébrités »
qui donne en spectacle une pseudo-élite, celle de la notoriété, obligée
de subir des conditions de vie « populaires ». L’idée, écrit-il, est de
« faire admettre au peuple le maintien des disparités sociales ». Il
ajoute : « Dans une société du spectacle, la révolution elle même ne
peut être plus qu’un simulacre » et « la mise en scène de l’inversion
des pouvoirs, aussi dégénérée soit-elle, constitue un substitut à la
mobilité sociale.(…) Donner à voir des gens supposés privilégiés,
contraints de vivre une vie supposée pénible est une façon de consoler
les spectateurs de leurs propres malheurs ».

9) Idées conservatrices dans les pays occidentaux

L’état de l’opinion américaine confrontée au fiasco de la politique
irakienne de Bush suscite de nombreux commentaires sur un certain recul
de la confiance vis à vis du pouvoir MAIS AUSSI sur la résistance des
idées bellicistes, nationalistes, racistes (et d’ordre moral). Le
discrédit de Bush et de son équipe demeure limité. Comme si les idées
conservatrices, entretenues par les milieux les plus réactionnaires,
s’étaient durablement installées, enracinées.
Un phénomène analogue dans d’autres pays de « l’ouest » : en Israël ; en
Italie également où le glissement à droite est net aujourd’hui sur des
enjeux comme la guerre, la question sociale, l’affaire Battisti. Sur le
côté « revanchiste » de la société politique italienne, voir l’interview
d’Isabelle Sommier du CNRS dans Politis du 13 mai.
Voir aussi la (relative) résistance de Blair.
Pour le Japon, lire « Le lent virage à droite du Japon » de Ph Pons in Le
Monde du 28 avril.
Un contre-exemple : les dernières élections espagnoles, la chute d’Aznar
et le phénomène Zapatero. Un cas toutefois limité au seul enjeu de la
guerre d’Irak, les commentaires montrant l’absolue similitude des
gouvernements successifs en matière économique et sociale.

10) Partis

Extrême gauche : dossier sur l’état de la LCR et de LO après les
régionales in Le Monde du 22/4.

CFDT : texte-pétition d’une trentaine d’anciens cadres de gauche de la
CFDT dénonçant sa dérive droitière et pronant une « réunification »
Cgt-Cfdt (Le Monde, 17/4).

Syndicalisme : une pleine page sur les syndicats, leur division, l’état
de la « base » in Le Figaro du 10 mai.

UMP : lancement des courants ; partisan d’un référendum sur la
Constitution européenne ; première étude de sa Fondation sur les
régionales signé Dominique Reunié de l’Observatoire interrégional du
politique (OIP) : mode de scrutin, poids de l’dxtrême droite, illusion
(à droite) sur la déconfiture de la gauche en 2002, poids du vote de la
fonction publique, importance des électeurs hors(système (50%).
Pense que le retrait de l’Etat pour l’heure suscite une réaction de
défense des fonctionnaires (en faveur du PS) mais ce retrait étant
irréversible, le PS supportera à terme un vote sanction de cette partie
de l’opinion.

FN : relance des commentaires sur les divisions internes du parti lepeniste.

*Mouvement des idées*
Note n°76 (17/6/04)

1) Classes sociales

Multiplication de travaux sur les classes sociales aujourd’hui.
Ainsi « Le retour des classes sociales. Inégalités, dominations,
conflits » sous la direction de Paul Bouffartigue, éditions La Dispute ;
avec un chapitre 8 stimulant, écrit par Monique et Michel pinçon, « 
Hégémonie symbolique de la grande bourgeoisie ».
A noter aussi un essai remarqué sur la caste des « inspecteurs des
finances ».
A lier au succès persistant de l’ouvrage d’Aurélie Filipetti, « Les
derniers jours de la classe ouvrière » (Stock).
A lire enfin dans le fichier joint l’entretien de G. Michelat et Michel
Simon sur le vote de la classe ouvrière donné à la revue du CEVIPOF.
Voir aussi le dossier de L’Huma Hebdo du 22 mai sur « le positionnement
politique du monde ouvrier ».

2) Intellectuels de droite : efforts de recomposition.

Le chiraquien Jérôme Monod reste président de la Fondation pour
l’innovation politique. L’accent est mis sur la volonté d’ouverture :
ainsi au conseil de surveillance, on trouve un proche de Tony Blair et
un expert chinois de la « gouvernance ».
Parmi les nouveaux membres : le cinéaste Depardon, Philippe Murray, PA
Taguieff ; la philosophe sociale-libérale Monique Canto-Sperber ; Marcel
Gauchet.
L’ancien ministre socialiste Védrine participe à des débats de la Fondation.

Le lancement de cette Fondation participe d’un effort de la droite pour
mieux « muscler » sa rhétorique polémique. Par exemple le responsable du
programme économique de la Fondation, Philippe Brongniart, signe dans le
Figaro du 1^er juin un papier sur le double langage ( national et
européen) du PS.
D’autre part sort une nouvelle revue pour les intellectuels de droite :
les « Cahiers » édités par La Table ronde, à paraître trois fois l’an.
L’ancienne formule avait cessé de sortir en 1978.
Dirigé par le chiraquien Denis Tillinac, on trouve dans ce numéro de
relance des plumes droitières et souverainistes : Régis Debray,
Elisabeth Lévy, Philippe Murray, Michel Maffesoli, Gabriel Matzneff, le
cinéaste canadien Denys Arcand. Participent aussi des rédacteurs du
Figaro Magazine ou du Figaro Littéraire.

3) L’image des Etats-Unis

L’actualité ( anniversaire du débarquement, la question irakienne à
l’ONU..) a permis au « parti américain » de relancer une bataille
d’idées sur l’image des Etats Unis en France : éditos, tribunes
libres…On a eu droit aussi à de furieuses charges contre le film de
Moore ( voir Le Figaro mais aussi Le Monde et Libé).
Les atlantistes ont toutefois fort à faire : le grand sondage du JDD du
6 juin confirme la forte défiance de l’opinion… et le fossé aussi entre
les deux opinions publiques. « Nous n’aimons pas beaucoup l’Amérique »
doit titrer le journal.
A noter l’importance du documentaire télévisuel de William Karel sur la
politique de Bush ( dans la lignée du film de Michael Moore) cette
semaine (18) sur la 2.
Tentative de ce même parti américain de mettre en scène la ferveur qui a
marqué l’enterrement de Reagan ( voir Rioufol dans Le Figaro du 11 juin).

4) L’identité française

Le Figaro réalise une longue série de papiers sur le thème de l’identité
française. Amorcée en pleine campagne des européennes, ce thème
turlupine la droite. Un réel malaise identitaire et comme une sorte de
petite musique « nationaliste ».
D’ailleurs on fait grand cas dans cette presse du (petit) livre de
Christine Clerc, « Le bonheur d’être Français », Plon.

Le vote « souverainiste » exprime en partie cette sensibilité de droite.

5 ) L’édition et le fric

Le monde du livre et de l’édition est profondément troublé par
l’envahissement de ce secteur par les valeurs libérales.
La main mise de Seillères et de de Wendel sur Editis et une large partie
de l’édition française provoque un véritable traumatisme. Décalage
curieux d’ailleurs entre le peu d’expressions publiques sur la question
et le désarroi ambiant. Voir le dossier du Monde du 4 juin, p 28.
L’incident « Cherki », le patron du Seuil, réputé incorruptible, qui a « 
boursicoté » lors de l’entrée de sa maison dans La Martinière, et qui
vient de démissionner, accroît ce malaise.

6) Bobos et banlieue rouge

Intéressant dossier, un peu caricatural aussi, du Monde du 31 mai sur la
recomposition sociologique de la proche banlieue et l’arrivée des « 
bobos », le rôle des mairies communistes.
Suite à ce dossier, voir la réaction du cinéaste Guédiguian qui refuse
d’être ainsi catalogué.

7) Le sociétal et le politique

En pleine campagne des européennes, le sujet dont les médias ont le plus
traité ( outre l’anniversaire du débarquement) reste le mariage de
Bègles. Le sujet ne méritait pas un tel excès d’honneur. L’affaire n’est
pas qu’anecdotique.
Il participe d’une tentative (récurrente) de placer le débat public sur
le seul terrain sociétal.
Et, pour parler vite, de remplacer l’affrontement politique par la lutte
entre les coincés et les décoincés. C’est d’ailleurs dans ces termes
qu’on a évoqué, tant à Libé qu’au Figaro, l’affaire.
La droite en ce domaine est perdante. Et le reconnaît volontiers.

8) Social-libéralisme

Plusieurs articles ( in Le Monde notamment) tentent un travail de
redéfinition du social-libéralisme aujourd’hui. Voir par exemple
l’article-édito de Roger Fauroux et Bernard Spitz, « Faire ou durer en
politique », Le Monde, 11 juin.
Sur la singularité du PS français au sein de la social démocratie
européenne, voir l’interprétation de AG Slama dans Le Figaro qui pointe
« l’esprit de 68 (qui) a empêché la conversion réelle du PS à l’économie
sociale de marché » (7 juin).

9) Pompidolisme chiraquien ?

Plusieurs papiers tentent une analyse de la politique économique et
industrielle de Chirac. Dans sa rhétorique, un certain retour à l’Etat
face au marché, un volontarisme industriel, un interventionnisme pour
aider ses « champions » ; mais une politique sans convictions, sans
moyens – que pourrait toutefois relancer demain un Sarkozy : « Un
pompidolisme chiraquisé », Le Monde 14 mai, p 17

10) Partis

UMP : fragilisation du parti ; organisation des courants ; offensive
sarkozyste qui se précise ; réunion « extraordinaire des cadres » les
26/27 juin ; congrès (de renouvellement des directions) repoussé du 15
novembre au 12 décembre
Voir dans Le Figaro du 21 mai ( la droite et la reconquête de l’opinion)
la définition d’un homme de droite moderne selon le communiquant Thierry
Saussez : tout à fait le profil de Sarkozy

PS : débats autour des alliances en Europe.

PC ( et Verts) : cette citation de S. Roezs du CSA in Le Figaro du 15/6 :
« Le paradoxe des communistes ( et des Verts) c’est que leur influence
dans la société est plus forte que leur influence électorale. A
L’inverse le PS a une forte influence électorale mais un rapport ténu à
la société ».

*Mouvement des idées*
Note n°77 (24/6/04)

1.
De quoi parlent français ?

L’Ifop a mis au point avec Paris Match depuis l’hiver dernier un nouvel
indice d’opinion, le baromètre des conversations des Français mesurée à
l’aide de la question : « Pour chacun des sujets suivants, dites nous
s’il a animé cette semaine vos conversations avec vos proches, chez vous
ou au travail ? ». Le politologue JL Parodi dans « La revue politique et
parlementaire » (Revue de presse du 18/6). Où l’on s’aperçoit qu’ils
parlent beaucoup de politique notamment. « Les thèmes relevant de la
politique intérieure participent fréquemment, à hauteur moyenne de 67%,
aux conversations des Français, résultat qui vient relativiser les
discours sur le désintérêt des Français pour la politique ». Parodi
ajoute : « On constate cependant un intérêt très différentiel en
fonction du type d’événement proposé.(…) Les faits relevant de ce que
l’on nommera la politique partisane suscitent un très faible intérêt.(…)
A l’inverse les sujets politiques non partisans ont animé à un degré
beaucoup plus important ces conversations ». Et de citer la laicité, les
régionales ( ce dernier sujet atteignant même la première place des
conversations d’avril).
L’étude note aussi la place des conversations sur « l’actualité
socio-économique » dans les catégories populaires, l’extrême gauche, le
PC (l’extrême droite) où elles ont « une intensité spécifique et
anxiogène ».

2.
Crise de la politique

On notera la quasi absence de commentaires, réflexions, articles sur la
crise de la politique au lendemain des européennes et du taux record
d’abstention. Tout est réduit à la conjoncture européenne et à un
désintérêt attendu de l’opinion.
De rares papiers remarqués comme celui de Pierre Rosanvallon dans Le
Monde du 20 juin, « Le mythe du citoyen passif » ; il pointe la
contradiction entre abstention d’une part et « développement de
l’activité démocratique » de l’autre.

3) Mondialisation : ses partisans à la rescousse

Mise en difficulté sur le thème de la mondialisation, la droite,
les libéraux tentent de réhabiliter cette notion et de se défendre sur
la question des délocalisations. Quelques (timides) débats en ce sens
lors des européennes ; batterie d’articles ces derniers temps. « Vive la
mondialisation » titre Le Figaro Entreprises du 7/6. Comme souvent dans
ces batailles d’idées, on s’appuie sur la sortie d’un livre. En
l’occurrence ici « La mondialisation et ses ennemis » (Grasset) de
Daniel Cohen.
A noter la tenue en Allemagne d’une foire aux délocalisations sous le
parrainage de la Commission de Bruxelles où industriels allemands et
responsables de l’Est européen (?) négocient les implantations.

4) Le parti américain

« Anti-americanisme » et « pro » : le débat devient récurrent, le sujet
alimente quantité d’articles et dossiers.
Après M. Moore et William Karel, nouveau documentaire de Christine Rose
contre Bush ( cf le dernier JDD, p 30 ou Le Monde du 23).
On notera l’engagement militant pro-atlantiste d’intellectuels
ex-gauchistes passés à l’anticommunisme comme Romain Goupil ou Pierre
Rigoulot ou Ilios Yannakakis ; ces deux derniers, experts de l’Est
européen hier, ont séjourné en Irak pour la réalisation d’un ouvrage « 
pro-coalition », « Premier retour de Bagdad » (Buchet Chastel).
Tribune libre de Glucksmann dans Le Monde sur « l’ami américain » et « 
la patrie numéro un des droits de l’homme ».

5)Même mort, Reagan sert encore

Lié au sujet précédent, on notera l’avalanche d’articles plutôt aimables
à l’occasion du décès de Ronald Reagan. Lointain écho des funérailles
officielles réservées au personnage à Washington, la presse ici a
consacré de longs papiers ( deux pages dans Le Monde du 8, une entière
dans Le Figaro du 7) le consacrant héros de la fin de la guerre froide
et présentant son projet libéral ( recul de l’Etat, inégalités
relancées) avec faveur.
Grosse pub aussi pour Clinton et la traduction de son autobiographie par
Odile Jacob. Mais là les commentaires sont nettement moins « politiques ».

6)L’Etat a-t-il encore des moyens ?

Autre débat qui prend de l’ampleur, lié aus dérives libérales : n’a-t-on
pas trop affaibli l’Etat ? Alors qu’un besoin de politique industrielle
se manifeste, que l’interventionnisme « revient en grâce » (L’Express),
l’Etat a-t-il encore les moyens de sa politique ? Voir l’édito intérieur
du Monde du 19 juin et le dossier de L’Express du 14 sur « la politique
industrielle ».

7)Droit à l’information

Beaucoup de commentaires sur la concentration de la presse (affaire
Dassault et Figaro), le silence des politiques sur la question, la
déontologie des journalistes ( remarquable article de Schneidermann dans
Libération du 18 juin où il compare le traitement au journal de F2 des
européennes et celui du football), propositions intéressantes de Wolton
dans Libération du 4 juin sur mondialisation et droit à l’image.
ATTAC lance une pétition »contre la concentration et la mainmise
financière sur les médias ».
Les éditions Syllepse ont sorti un intéressant communiqué sur l’état de
l’édition.
Sortie de l’ouvrage « Télévision et politique » de l’universitaire
Arnaud Mercier, Documentation française.
Toujours sur les médias, rôle douteux joué par « Reporters sans
frontières » et sa revue « Médias » ( voir l’article de L’Huma sur le
sujet) ; article de Libé du 21 juin sur le déballage télévisuel.

8)Les femmes et le travail

Tout un dossier du Monde/Management du 8 juin avec une forte
bibliographie sur « L’histoire du travail des femmes », « Femmes et
travail en Europe », « Femmes, école, mixité », « Masculin/féminin : le
genre des technologies de l’information ».

9)Souffrances au travail

Alors que le ministre de la Santé fait la chasse aux « fraudeurs »,
plusieurs études officielles font état du durcissement des relations
sociales, de la croissance des pathologies psychologiques, du gonflement
des maladies professionnelles. Voir le dossier du Monde du 8 juin, p 24
Voir aussi le long papier de Philippe Askenazy dans le Nouvel Economiste
sur le mal-être au travail ; il parle d’ « une dégradation alarmante et
généralisée des conditions de travail des salariés en France et en
Europe ». Bémol : il prône en ce domaine le modèle américain.

10) La droite au travail

La droite travaille son programme, sa stratégie et sa presse participe
activement à cet effort ; c’est même assez singulier cet enrôlement de
ses médias dans la réflexion partisane ; par moment Le Figaro se comporte
en « organe de l’UMP » ; ses rédacteurs participent ouvertement aux
actions militantes ou des fondations créées pour la cause.
L’arrivée de Dassault va-t-elle accentuer ce phénomène ?
Au plan programmatique, on notera l’envie de se réapproprier le thème de
nation, de fierté française, de « patriotisme », d’identité.
Au plan politique se multiplient les définition de l’homme de droite
moderne et idéal, portraits qui ressemblent assez fidèlement à celui de
Sarkozy.
Au plan électoral, étude du Figaro du 21 juin sur la complémentarité des
quatre droites : UDF, souverainistes, UMP et FN.
Entrée remarquée de grands patrons à l’UMP ; par exemple Brongniart,
l’ancien DG de Suez ou Cabaret, ex patron de la BRGM ; ont été nommés à
la tête du « conseil socioprofessionnel » du parti ; première réunion le
19 juin à l’Assemblée.



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