Roger Helias - le goéland masqué

Eté 1923, dans la jeune Russie bolchévique, une luxueuse voiture conduit un photographe à Gorki dans un ancien château transformé en lieu de villégiature par les nouveaux dirigeants du pays. La commande n’est pas banale, il s’agit de photographier Lénine mais pas celui qui, quelques années plus tôt avait conduit les siens à la victoire, non, l’homme qui apparaît est devenu grabataire, paralysé et muet ; seuls ses yeux attestent encore de sa vitalité ou de sa folie.

Paris, 70 ans plus tard, une journaliste hérite de l’appartement et de l’abondante documentation que son ex-amant avait accumulée au temps où il était en poste en URSS. Ils s’étaient rencontrés à Moscou dans les années 1980 au moment où le système, après la longue stagnation brejnévienne, était à l’agonie : populations démotivées, tentant de survivre, pour les plus habiles grâce à une économie parallèle ; pour les autres, par une consommation intensive d’alcool. Les vieillards cacochymes qui se succédaient au pouvoir ne pouvaient plus empêcher la fuite de nombreux documents (tout avait désormais un prix) qui révélaient les uns après les autres les secrets que l’on avait longtemps cachés. Parmi ces archives secrètes, la photo de l’été 1923…

Comme nous sommes dans une collection appropriée, meurtres, suicides ou accidents violents se succèdent tant à Moscou dans les années 80, qu’à Paris en 2004 car le nouveau régime russe de Poutine a repris à son compte le nationalisme de Staline pour qui , la préservation de la grandeur du pays, ne saurait se marchander et encore moins être critiquée.

Roger HELIAS - le goéland masqué



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