Roger Helias - le goéland masqué

Le Parti Communiste Français organise une journée porte ouverte en ouvrant ses archives place Colonel Fabien : on y trouve, entre autres images, celles du peuple parisien à la Fête de L’Huma, celles du grand Maurice entouré de ses camarades mineurs du Nord et les affiches qui, dans les années cinquante, dénoncent l’impérialisme américain au temps de la Guerre Froide et du Coca Cola envahisseur. Tout ceci ne suffirait pas à intéresser Gabriel Lecouvreur si, quelques jours plus tôt, on n’avait pas retrouvé, précisément dans la salle des archives, le cadavre de Paula jeune historienne de 25 ans. Bon, un cadavre dans la longue histoire du PC, ce n’est guère original mais, il se trouve que Paula était devenue une habituée du salon de coiffure de Chéryl, avec laquelle elle avait tellement sympathisé, qu’elle lui avait même confié sa passion pour les pratiques sado-maso que seules les grandes métropoles comme Paris permettent d’assouvir (!). Comment dès lors résister aux désirs de votre maîtresse qui avec le talent qu’on lui connaît, susurre à son Poulpe adoré « Allez mon chou, un dernier effort, enquête sur ma copine » …

C’est sous la couverture d’un ouvrier électricien affecté aux travaux de réparation de l’immeuble que Gabriel entre dans l’imposant bâtiment construit par Niemeyer, en espérant, mêlé à tous ceux qui fréquentent les lieux, découvrir le(s) mobile et le(s) responsables du (des) meurtres. La tâche sera d’autant plus compliquée que plusieurs histoires s’enchevêtrent les unes dans les autres. Paula n’était autre que la petite fille d’ un certain Marxy (sic) qui durant la guerre d’Espagne avait été qualifié de « boucher d’Albacète » ; elle rencontra durant ses plaisirs S M. « l’Horloge » qui, lui aussi, avait quelque chose à voir avec les évènements espagnols des années 30.

Fidèle au cahier des charges voulu par Pouy, Gérard Streiff nous restitue parfaitement l’atmosphère de la série dont le succès continue * : second degré de rigueur, dérision constante, titre bien sûr comportant un jeu de mots (plus ou moins foireux selon les romans), quelques passages érotico-salaces quand c’est possible… Mais, notre auteur reste toujours fidèle à ce qui fait l’originalité de son œuvre : l’Histoire est trop importante pour être laissée aux falsificateurs ou à certains intellectuels pressés qui confondent présence assidue dans les médias et rigueur de l’analyse (merci Castoriadis). Ce petit roman sans prétention nous en apprend beaucoup.

Roger HELIAS - le goéland masqué



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