La complainte du 21

(Suite de : La chanson de l’indécise)

Ce dimanche là, j’avais trainé.

Et je sentais comme un malaise.

Quek’ chose que j’avais oublié !

Mais j’trouvais pas ; c’était balèze !

Refrain :

Si j’avais su

J’aurais bien v’nu.

mais l’ vingt et un

J’ai loupé l’train !

C’est en ouvrant vers les vingt heure

Machinalement le J.T.

Que j’ me suis pris une frayeur :

J’avais oublié de voter !

Refrain

Oui ça m’était sorti de la tête.

C’est pas croyable ; c’était trop con

On allait m’prendre, ce serait ma fête,

Pour une groupie de l’abstention.

J’entendais d’jà toutes ces belles âmes

M’taxer d’glandue et d’incivique

De désinvolte, de reine des ânes

D’irresponsable et de mystique.

Faut dire que quand j’ai vu l’écran

Et la face ronde du gros nazi

J’te dis pas comme j’étais à cran

Sciée ! Kaput ! Tout mais pas lui !

J’ai culpabilisé à mort

Je me suis dit : et v’la l’travail

Si t’avais choisi ton cador

On n’aurait pas eu cette pagaïlle.

Oui mais voilà, je n’ai pas pu !

Hormis le borgne, j’les aimais tous.

Mamère, Jospin ou le p’tit Hue

Moi, j’hésitais, que voulez vous.

J’les aimais tous mais sans désir

Sans grosse envie, sans libido

Aucun m’branchait à m’faire rugir

J’étais perplexe ; oui, c’est idiot.

Gérard Streiff - 26 août 2002



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