Lyon 1/2016

Lyon, Ecole St Joseph, Laurence Courbis, 2016

Peter’s stories

Nouvelles noires

Préface

La nouvelle est un exercice littéraire assez difficile. Il s’agit en effet d’écrire une histoire courte, on a à peine le temps de la commencer qu’il faut déjà la conclure. En se concentrant sur un ou deux personnages, et en essayant de surprendre le lecteur lors de la « chute », comme on dit, lors du final. Cela vaut pour la nouvelle « policière » ou nouvelle « noire » dont il est question ici.

Les élèves de CM2 se sont pliés à l’exercice non seulement avec plaisir mais avec virtuosité. L’idée de départ était simple : imaginez, leur ai-je dit, la disparition d’un jeune garçon le 8 décembre, à Lyon. La première phrase leur était imposée : « Pierre a disparu le jour de la fête des lumières ». Le reste ? à eux de l’inventer.

Sur cette simple indication, les élèves se sont très vite jetés à l’eau. Leur
imagination a tout de suite cavalé. On a travaillé, on s’est amusé, on a inventé, des scènes, des personnages, des répliques, on a joué avec les mots. On a lu à haute voix les textes en l’état, on a comparé. On a voté aussi, pour choisir le nom du « héros », le titre de l’ensemble, en anglais s’il vous plaît, histoire de montrer sans doute qu’on n’avait pas peur de compliquer les choses…

Vous trouverez, lectrices, lecteurs, le résultat de cette « enquête » dans les pages qui suivent. Du beau travail, vraiment. Merci aux élèves pour leur inventivité. Merci à Laurence Courbis pour son engagement. Merci à l’école St Joseph pour son hospitalité.

Gérard Streiff, écrivain
Le magicien

Clémentine, Zoé, Antoine, Gaspard, Vladimir, Alice, Jolan

Pierre a disparu le jour de la fête des lumières. Il voulait aller chercher des luminions chez son voisin d’immeuble, celui qui habitait juste en face de chez lui. Trente minutes plus tard, il n’était toujours pas revenu. Emilie, sa copine, qui avait rendez-vous avec lui, l’attend devant sa maison. Pas de Pierre. Elle va chez lui, puis chez le voisin : toujours pas de Pierre. C’est alors qu’elle l’aperçoit à un stand de magie. Mais justement, au moment même où elle le voit, il disparaît. Un vrai tour de magie.

Près du magicien se tient une jeune fille, brune, portant des lunettes, des taches de rousseur. Emilie lui demande son nom. « Jessica » répond-elle. Le magicien est son père, il se nomme Bob. Emilie en profite pour la questionner sur Pierre, son ami, sur sa disparition. Jessica répond simplement qu’elle devrait le revoir dans quelques minutes.

C’est le moment du spectacle. A la fin de la représentation, le public s’en va ; Emilie, elle, se cache. Elle trouve que tout ça est un peu suspect. C’est alors qu’elle entend parler. Une voix dit :
 Le plan marche à merveille, la fille est partie.
 Oui, super, répond une autre voix.
Emilie décide de s’équiper pour mener l’enquête et retrouver son ami.

C’est alors qu’elle s’aperçoit que Bob, le magicien, est bizarre. En fait il bouge comme un robot. D’où l’idée de prendre un verre d’eau et de jeter le liquide sur ce personnage. Aussitôt Bob beugue, il tombe en panne ! C’était bien un robot.

Emilie entend du bruit. « C’est rien, ça vient de la cuisine ! » déclare Jessica qui fait semblant d’être son amie et de vouloir l’aider. A la cuisine, il n’y a rien. Le bruit vient de la cave. Jessica avait fait tout son possible pour en éloigner Emilie. Celle-ci se rend compte du double jeu de Jessica ; elle va à la cave. Pierre est là, attaché. Elle le libère.

Pierre et Emilie demandent alors à Jessica pourquoi elle a fait ça ? Celle-ci répond :
 Je voulais des luminions comme Pierre. Mais personne ne voulait m’en donner. Alors j’ai décidé de capturer Pierre. Je voulais juste qu’il m’en prête cinq, cinq luminions.
Pierre s’étonne :
 Pourquoi tu ne m’as rien demandé, directement ?
Jessica répondit qu’elle pensait que Pierre, à 99%, n’aurait pas voulu lui en prêter et elle s’excusa.
Alors Pierre lui donna six luminions. Pourquoi six ? Parce qu’il était sympa !

8 décembre noir

Elise, Eugénie, Victor, Gaudry, Hortense, Basile

Piere a disparu le jour de la fête des lumières. Il avait rendez-vous avec Kathie, près de la place des Jacobins mais il n’est pas venu. Kathie lui téléphone, elle tombe sur son répondeur. Elle se rend chez lui : on dirait qu’il n’y personne. Kathie panique. Sur le pallier, à ses pieds, des taches sombres : du sang ? Les traces conduisent à une fenêtre brisée ; près de la fenêtre, une feuille, trois mots : « Si vous appelez la police… »

Kathie s’affole puis reprend courage ; sur la pointe des pieds, elle se dirige vers la porte d’entrée. Elle entrouve doucement la porte qui grince ! Puis elle voit une ombre qui passe très vite devant elle, et c’est le noir : coupure de courant.

Soudain retentit un énorme « boum » ; elle sursaute, se retourne, court vers les escaliers et se rend compte …que le bruit, c’était un feu d’artifice ! Normal, un jour de fête !

Elle se rend aux illuminations et interroge les gens sur la disparition de Pierre. Un adolescent lui dit qu’il a vu une personne sortir de la foule, portant quelqu’un sur son dos et se diriger vers une maison.
Kathie le remercie et court vers cette maison. Elle entend des coups de feu, elle entre. La pièce est sombre. Pierre est là, attaché ; les parents de Pierre sont là aussi, prisonniers.
Elle libère Pierre et donne un coup de genou dans les jambes de l’agresseur ; il voulait lui prendre sa carte bancaire.
Kathie prend Pierre par la main et ils se perdent dans la foule. Ils s’embrassent, ils courent, puis se rendent compte que les parents de Pierre sont toujours prisonniers.

Alors ils se mettent à crier pour alerter la foule, appeler à l’aide ; du monde se dirige vers la maison ; on chasse l’agresseur. Les parents se relèvent, serrent Pierre dans leur bras pour célébrer leur victoire, remercient Kathie.
Les jeunes gens se mettent à chanter « Je vole ». Pour remettre de l’ambiance, ils chantent aussi « Happy » et disent en chœur « Mes chers parents, we are happy ! ».

Une brusque bourrasque

Côme, Celestine, Victor, Nicolas, Charlotte, Eloise

Pierre a disparu le jour de la fête des lumières. Comment est-ce que tout cela a commencé ? Pierre participait, avec ses parents et son ami Jean-Claude, à la procession aux flambeaux jusqu’à Fourvière. En chemin, une brusque bourrasque de vent a éteint les flambeaux des trois mille participants. Sauf celui de Pierre !

Pierre, son père et Jean Claude se dirigèrent alors vers un stand pour chercher du feu. En passant près d’un chantier, le père reçut une pierre sur la tête, mais il ne s’en aperçut même pas. Au même moment, un chat croisa leur chemin. Jean-Claude, qui avait la phobie des chats, se mit à courir, à courir…Et Pierre, lui, s’évanouit…

Plus tard, le père de Pierre ainsi que Jean-Claude, se retrouvèrent place Belcourt. Ils réalisèrent que Pierre n’était pas là ! « Mais où est-il ? » s’exclamèrent-ils. Ils se mirent à sa recherche, remontant la rue Victor Hugo jusqu’à Perrache. Là, à terre, il y avait une écharpe, celle de Pierre.

Le père de Pierre reçut alors un appel ; cela venait du téléphone de Pierre. Le message disait : « Je vole !? »
Qu’est-ce que cela signifiait ?

Pierre, lui, était sur la grande roue de Lyon, dans la cabine jaune numéro 21. Tout à coup, la grande roue avait accéléré et la cabine 21 s’était détachée… Pierre se demanda ce qui se passait mais lui qui avait toujours rêvé de voler était très content, finalement…
Soudain la cabine vibra, puis explosa, un vrai feu d’artifice. Pierre tomba dans le vide. Waouuuuu !

C’est alors que le père de Pierre se réveilla ! En sueur ! En ouvrant les yeux, il vit Pierre au dessus de lui avec un bon sourire. Le père comprit qu’il venait de faire le pire cauchemar de sa vie.

Le vol au musée

Max, Maxence, Julie, Corentin, Barthélémy, Lou-Ann

Pierre a disparu le jour de la fête des lumières. La dernière fois qu’on l’avait vu, il était à côté d’un homme habillé tout en noir, devant la basilique de Fourvière. C’est en visitant la basilique que nous, ses amis, nous nous sommes rendus compte de sa disparition. On a eu peur.

Ce qui était bizarre, c’est que juste avant cet événement, son père venait de lui donner la clé qui permettait d’ouvrir le musée gallo-romain. Il a suffi que son père tourne le dos pour que Pierre disparaisse. On s’est dit que l’homme en noir devait y être pour quelque chose. On commença l’enquête.

Le père de Pierre eut l’idée de se rendre au musée. Là on retrouva, juste devant la salle des mosaïques, les lunettes cassées de notre ami. « Tout ça n’est pas clair ! dit quelqu’un. Fouillons le musée par groupes de deux ! »
Les groupes se formèrent : Julie et Corentine ; Barthélémy et Maxime ; Maxence et le père de Pierre ; Lou Anne et la mère de Pierre.

Cinq minutes plus tard, Julie et Corentine trouvèrent un gant du garçon mais aussi un vase brisée, avec du sang. Puis elles arrivèrent dans une pièce totalement vide. De leur côté, Maxence et le père remarquèrent que des caméras de surveillance avaient été cassées. Tous ensemble, ils se rendirent au poste de surveillance. Le système avait été saboté. Ils se doutèrent que l’homme en noir étaient en train de tout voler.

Maxime et Barthélémy trouvèrent des traces de pas. Elles menaient jusqu’à un tableau. Ils le déplacèrent ; cela donnait sur un tunnel. Ils s’y engagèrent, descendirent le long d’un chemin qui se divisait en deux. Ils prirent la voie de gauche, tombèrent sur une porte, puis une trappe. Manifestement ce n’était pas la bonne direction ; ils firent marche arrière et se retrouvèrent à la bifurcation des deux sentiers. Cette fois ils choisirent celui de droite.

Il y avait là aussi des pièges partout, le plafond et les murs se resserraient, il fallait avancer vite, Barthélémy tirait Maxime par la manche. Vint l’épreuve du hachoir, coupant ; il fallait attendre que les mâchoires de ce système soient ouvertes pour passer. Le dernier piège était codé, Maxime réussit, difficilement, à le désamorcer : une trappe s’ouvrit, conduisant au voleur, et à Pierre, ligoté.
Barthélémy réussit à s’approcher sans bruit du gangster, lui passa les menottes et, après avoir libéré Pierre, ils appelèrent la police et lui livrèrent le voleur.

Trois hypothèses

Maud, Clara, Lila, Marc, Balthazar, Fabio

Pierre a disparu le jour de la fête des lumières. Il avait rendez-vous, pour aller à la messe à Fourvière, avec trois de ses amis. Ceux-ci, Paul, Jacques et Lucien, l’attendirent trois quarts d’heure et commencèrent à s’inquiéter. Ils décidèrent d’interroger les gens des alentours. Est-ce qu’ils n’avaient pas vu Pierre ? C’était un garçon de 13 ans, les yeux brun, les cheveux brun, lunettes rondes, veste de cuir ; il faisait du karaté. Mais aucun passant ne l’avait vu.

Alors chaque ami émit une hypothèse sur ce qui avait pu arriver. Pour Lucien, Pierre s’était perdu. Paul pensait qu’il s’était fait kidnapper. Jacques déclara que Pierre avait tout simplement oublié leur rendez-vous.
Et chaque ami suivit sa propre piste.

Lucien refit le chemin parcouru, à l’envers. Paul se rendit à la basilique. Jacques fit des rondes dans le quartier. Mais personne ne trouva Pierre. Ils échangèrent leur expérience et éliminèrent l’idée de Lucien : Pierre n’avait pas pu se perdre sinon les garçons l’auraient déjà retrouvé.

Finalement ils pensèrent qu’il était rentré chez lui. Devant sa demeure, ils se sentirent rassurés, il y avait de la lumière. Mais en vérité aucune trace de Pierre : sa chambre était en désordre, ses lunettes en mauvais état traînaient sur son lit, et sur le miroir, on lisait « Surtout ne prévenez pas la police… » Bref, l’hypothèse de Paul était juste !

Le téléphone alors retentit. Lucien, courageux comme il l’était, prit l’appareil ; une voix dit : « Pierre est avec moi, si vous voulez le récupérer, venez au cimetière… »

Il se rendirent au cimetière ; un moment ils entendirent des gémissements. En s’approchant ils virent au fond d’un trou Pierre, ligoté ; les enfants étaient heureux de cette retrouvaille mais le kidnappeur, caché derrière eux, en profita pour les pousser dans la tombe. Cependant, il avait oublié Lucien ! Ce dernier, qui venait de trouver une pelle, assomma le bandit. Tout le monde était curieux de découvrir l’identité de l’homme cagoulé. C’était le voisin, Frédéric. Il expliqua que Pierre, en jouant au foot, avait cassé le vase de sa mère, ainsi que la fenêtre de leur appartement ; tout cela avait coûté énormément d’argent. Le voisin avait trouvé que le 8 décembre était le jour idéal pour se venger. Mais finalement Pierre pardonna à Frédéric qui pardonna Pierre.



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